Les relations entre la France et l’Italie, au cœur de la vie culturelle à Milan

Les relations entre l'Italie et la France, entre Milan et Paris, marquent le début de l’année culturelle avec le grand retour de Pablo Picasso, espagnol de nationalité mais en réalité français depuis l'âge de 19 ans, et présent avec deux expositions : l'une au Palazzo Reale, en collaboration avec le Musée national Picasso-Paris, qui suivra le fil de son statut d'« éternel étranger » en France ; l'autre au MUDEC – Musée des Cultures de Milan, en collaboration avec les principaux musées espagnols et les héritiers de Picasso, qui fera dialoguer ses œuvres avec les sources artistiques « primitives » qui l'ont influencé dès le début de sa carrière.

La France est également protagoniste de l'exposition qui inaugure la saison d'expositions 2024 du Palazzo Reale, avec la première et la plus complète monographie de Giuseppe De Nittis, qui présente 90 tableaux issus de collections nationales et internationales. De Nittis était, avec Boldini, le plus grand des Italiens de Paris, où il se comparait à Manet, Degas et aux impressionnistes.

Les clichés exposés à partir de février au Palazzo Reale dans l'exposition consacrée au photographe Brassaï, hongrois de naissance mais parisien d'adoption, sont aussi des images emblématiques qui identifient Paris. Brassaï a en effet travaillé en relation étroite avec des artistes tels que Picasso, Dalì et Matisse. Il a également été proche du mouvement surréaliste et a participé au grand bouillonnement culturel qui a animé Paris dans ces années-là.

Une comparaison épique entre deux figures clés de l'impressionnisme, Cézanne et Renoir, habitera au printemps les salles du Palazzo Reale : 50 chefs-d'œuvre qui retracent la vie de deux maîtres qui ont contribué à la naissance de l'un des mouvements les plus importants de l'histoire de l'art moderne, qui est né et s’est affirmé à Paris.

En mai, toujours au Palazzo Reale, l'artiste Ercole Pignatelli réinterprètera de manière performative Guernica, le chef-d'œuvre de Picasso, en peignant une toile de même taille pendant six jours. A l'occasion du 70e anniversaire de l'exposition extraordinaire de Guernica dans la Sala delle Cariatidi, l'intervention vise à restituer les émotions et les réflexions que le chef-d'œuvre avait suscitées chez l'artiste alors qu'il avait encore 18 ans, filtrées à travers l'expérience de ses 88 ans.
 

Les expositions liant la France à Milan en 2025

La longue vague du Paris du début du XXe siècle arrivera jusqu’en 2025 avec la grande rétrospective au Palazzo Reale de Chaïm Soutine, un artiste extraordinaire qui à 20 ans a quitté la Russie tsariste, pour s'installer dans la capitale française et devenir l'un des peintres les plus passionnants du XXe siècle.
Et à l'occasion du centenaire de l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, qui eut lieu à Paris au printemps 1925, une exposition retracera les presque dix années d'affirmation italienne et européenne de l'Art Déco. Toujours au printemps, l'exposition « Napoléon à Milan. Appiani et les chemins du Mythe » suivra la parabole historique de Bonaparte à travers les œuvres de différents artistes, dans un parcours réalisé en collaboration avec le Musée de Malmaison et la Réunion des Musées Nationaux. L'exposition sera installée à Paris et arrivera ensuite au printemps 2025 dans les salles du Palazzo Reale, où elle sera présentée avec une attention particulière aux œuvres créées pour le Palais lui-même.

La Galerie d'Art Moderne GAM de Milan, qui entretient depuis des années une série de relations étroites avec la France, et notamment avec le Musée d'Orsay, vient de conclure le projet scientifique d'une grande monographie consacrée au sculpteur d'origine russe mais Italianisé Paolo Troubetzkoy. L'exposition, qui sera conjointement organisée par la GAM, le Musée d'Orsay et le Getty Museum de Los Angeles, se tiendra dans deux lieux, à Paris et à Milan, où elle arrivera début 2026.