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Paris sous l’objectif de Brassaï, au Palazzo Reale

photographies en noir et blanc de Brassaïphotographies en noir et blanc de Brassaï
Couple d'amoureux dans un café parisien, Place Clichy || Couple avec matelot, Pont de la Tour Eiffel ca.1932 - © Estate Brassaï Succession - Philippe Ribeyrolles

Le Palazzo Reale de Milan ouvre au public une rétrospective dédiée au grand photographe Brassaï : 200 clichés parisiens d’une époque marquée par le surréalisme, ses artistes et ses poètes.  

Palazzo Reale présente la grande exposition “Brassaï. L’occhio di Parigi” (Brassaï, l’œil de Paris), une rétrospective organisée par Philippe Ribeyrolles, un érudit et neveu du photographe, qui détient une collection inestimable des tirages de Brassaï et une vaste documentation relative à son travail d'artiste.

L'exposition présente plus de 200 photos d'époque, des sculptures, des documents et des objets ayant appartenu au photographe, pour un regard approfondi et inédit sur son œuvre, avec une attention particulière aux célèbres images consacrées à la capitale française et à sa vie.

« Le parcours de cette exposition doit être vécu comme une promenade à l'intérieur d'une œuvre dans laquelle la partie photographique est certainement la plus représentée, mais elle n'est pas la seule, comme l’affirment les organisateurs. Brassaï était en effet un artiste aux multiples facettes : musicien, designer, peintre, caricaturiste, scénographe, sculpteur, cinéaste, mais surtout photographe et enfin écrivain. Tous ses talents peuvent être découverts en admirant les 220 œuvres exposées, qui traduisent le sens de sa culture profonde et de sa grande liberté d'expression », a déclaré Tommaso Sacchi, l’adjoint à la Culture de Milan.

Ses photographies consacrées à la vie de la Ville Lumière - des quartiers populaires aux grands monuments symboliques, de la mode aux portraits d'amis artistes, jusqu'aux graffitis et à la vie nocturne - sont aujourd'hui des images iconiques qui identifient l’image de Paris dans l’imaginaire collectif.

 

photo en noir et blanc d'une femme de Brassaï
Soirée Haute couture, Paris 1935 - © Estate Brassaï Succession - Philippe Ribeyrolles


« L’œil vivant » de la photographie et de la Ville Lumière

Hongrois de naissance - son vrai nom est Gyula Halász, remplacé par le pseudonyme Brassaï en l'honneur de Brassó, sa ville natale -, mais parisien d'adoption, Brassaï fut l'un des protagonistes de la photographie du XXe siècle, défini par son ami Henry Miller « l’œil vivant » de la photographie.
En relation étroite avec des artistes tels que Picasso, Dalí et Matisse, et proche du mouvement surréaliste, il participe à partir de 1924 au grand bouillonnement culturel qui frappe Paris dans ces années-là. Brassaï fut parmi les premiers photographes, capables de capturer l'atmosphère nocturne du Paris de l'époque et de ses habitants : ouvriers, prostituées, sans-abri, artistes, vagabonds solitaires.
Au cours de ses promenades, le photographe ne se limitait pas à la représentation de paysages ou de vues architecturales, il s'aventurait également dans des espaces intérieurs plus intimes et confinés, où la société se retrouvait et s'amusait, comme en témoigne son ouvrage “Paris de Nuit” (1933), une œuvre fondamentale dans l’histoire de la photographie française.

Ses photographies sont également publiées dans la revue surréaliste « Minotaure », dont Brassaï devient collaborateur et grâce à laquelle il rencontre des écrivains et poètes surréalistes tels que Breton, Éluard, Desnos, Benjamin Péret et Man Ray.

« Exposer Brassaï aujourd'hui, c'est revisiter cette œuvre merveilleuse dans tous les sens, prendre la mesure de la diversité des sujets abordés, mélangeant les approches artistiques et documentaires. Cela signifie s'immerger dans l'atmosphère de Montparnasse, où se sont rencontrés entre les deux guerres de nombreux artistes et écrivains, dont beaucoup venaient d'Europe de l'Est, comme son compatriote André Kertész. Ce dernier a notamment exercé une influence notable sur les photographes qui l'entouraient, dont Brassaï lui-même et Robert Doisneau », explique Philippe Ribeyrolles, commissaire de l'exposition.

Brassaï l’Humaniste

Brassaï appartient à cette « école » française de la photographie définie comme humaniste, en raison de la présence essentielle de femmes, d'hommes et d'enfants dans ses clichés, même si résumer son travail sous cet aspect seulement serait réducteur.
Outre la photographie de sujet, son exploration des murs de Paris et de leurs innombrables graffitis témoigne du lien de Brassaï avec les arts marginaux et l'art brut de Jean Dubuffet.
Au cours de sa carrière, son travail original est remarqué par Edward Steichen qui l'invite à exposer au Museum of Modern Art (MoMA) de New York en 1956 : l'exposition « Language 3 of the Wall. Parisian Graffiti Photographed by Brassaï » a connu un immense succès.
 
Brassaï disparaît le 7 juillet 1984, juste après avoir terminé la rédaction d'un livre sur Proust auquel il avait consacré plusieurs années de sa vie. Il est enterré au cimetière du Montparnasse, au cœur du Paris qu'il a célébré pendant un demi-siècle.

 

Informations pratiques
23févr.2juin

Du 23 févr. à 10:00

Jusqu'au 2 juin à 19:30

Adresse

Piazza del Duomo, 12
MI
Milan

Horaires

Du mardi au dimanche de 10h à 19h30 - jeudi de 10h à 22h30

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