Mes chers amis (Amici Miei), par Mario Monicelli – 1975
C’est l’histoire de cinq quadragénaires italiens : un journaliste méprisé par son fils (Philippe Noiret), un chirurgien, un aristo ruiné, un patron de café, un architecte inapte à l’amour. Grands gamins désespérés par la vie qu’ils jugent ennuyeuse, ils cherchent à retenir la jeunesse qui fout le camp. En parcourant les rues d’une Florence hivernale, ils multiplient les canulars, les blagues scabreuses et régressives. L’humour est à la fois truculent, grinçant, féroce et émouvant. Ils sont vulgaires, misogynes, mauvais parents et maris. Ils sont des stéréotypes du Rital : bavards, bruyants, extravagants, charmeurs et hâbleurs. Mais toujours drôles et sympathiques.
Nos meilleures années (La meglio gioventù), par Marco Tullio Giordana – 2003
Six heures de saga familiale dressant un panorama du Belpaese. C’est l’histoire de deux frères qui prennent deux chemins différents. A travers leurs aventures, on parcourt 40 ans d’histoire de l’Italie de 1966 à nos jours. On plonge dans les évènements marquants qui ont marqué le pays : les inondations de Florence en 1966, les Brigades rouges, la mafia… La famille italienne avec les réunions familiales animées, le foot et la ferveur de ses chants y sont aussi représentés. On voyage à Rome, Florence, Turin, Milan, Naples, Palerme, dans les campagnes toscane et sicilienne.
Romanzo criminale, par Michele Placido – 2005
Un témoignage choc sur l’Italie des « années de plomb », entre mafia, climat politique brûlant, violence et romanesque.
Une bande criminelle sans pitié menée par des amis d’enfance - le Libanais, Freddo (le Froid) et le Dandy -, entreprend de conquérir Rome en détenant le marché de la drogue, du jeu et de la prostitution. Terrorisme, enlèvements et corruption sont au rendez-vous. Le film illustre cette période historique notamment par la mort d’Aldo Moro et l’attentat de la gare de Bologne.
La grande beauté (La grande bellezza), de Paolo Sorrentino – 2013
Jep Gamberdella, le héros du film, est un écrivain d’un seul livre – au grand succès littéraire passé -, devenu journaliste et critique de théâtre désabusé. Il cache son désarroi derrière son regard (imbibé de gin tonic) cynique et d’une amère lucidité sur ses contemporains. Il jouit des mondanités de la ville entre fêtes décadentes et dîners sur la terrasse de son appartement romain qui domine le colisée. Les personnages sont vulgaires, désenchantés et animés par une féroce ironie. Le film est trash et montre la vulgarité de l’Italie contemporaine. Derrière, Rome en été, éternellement époustouflante de beauté.
La grande bellezza a reçu l’Oscar du meilleur film étranger en 2014.
Il Divo, de Paolo Sorrentino – 2008
Ce film est indispensable pour qui veut comprendre l’Italie d’aujourd’hui puisqu’il dresse un portrait – à charge – de la figure la plus emblématique de la politique italienne d’après-guerre, celle de Giulio Andreotti, sept fois président du Conseil, sénateur à vie et membre de tous les gouvernements de 1946 à 1992.
Liens avec la mafia et le Vatican, responsabilité dans la mort d’Aldo Moro: Il Divo est une plongée dans l’Italie d’après-guerre et la politique souvent trouble de celui qui était aussi surnommé «Belzébuth».
Tout cela avec une mise en scène clinquante et trépidante et une bande-son explosive.
Respiro, par Emanuele Crialese – 2002
Ce film nous offre un voyage sur l’ile de Lampedusa, à travers l’histoire de Grazia, une femme de pêcheurs pas comme les autres. Elle ne s’est jamais habituée à la vie monotone de la petite île. Son caractère excessif, extravagant et enjoué va à l’encontre des codes sociaux et moraux quelque peu restrictif de l’Italie du Sud. Cela lui vaut d’être suspectée de folie par son mari et les autres pêcheurs. Un beau mélange de réalisme, de poésie et de sensualité, le tout dans un cadre qui offre d’époustouflants paysages qui respirent la chaleur de l’île entre le bleu de la mer et le bleu du ciel.
Journal intime (Caro Diario), de Nanni Moretti – 1993
Nanni Moretti y joue son propre rôle : il dialogue en quelque sorte avec son journal intime, en trois chapitres. Il se promène d’abord en Vespa dans une Rome estivale et quasi déserte, puis il va retrouver un ami sur les îles Eoliennes où il cherche à fuir la frénésie de la vie citadine, enfin il se fait soigner par plusieurs médecins qui ont tous un diagnostic différent.
Tableau de famille (Le fate ignoranti), de Ferzan Özpetek – 2002
Un film qui parle simplement d’amour, d’amitié et de famille. Et tout cela se passe dans l’un des quartiers les plus caractéristiques de Rome, l’Ostiense. Un quartier vivant, chaleureux et intime.
Il raconte comment Antonia découvre à la mort tragique de son mari (Stefano Accorsi) que ce dernier avait une double vie depuis plusieurs années, avec un homme. Antonia découvre ainsi l’autre famille de Massimo, ses amis originaux, joyeux et au mode de vie bien différent du sien.
Marchand de rêves (L’Uomo delle Stelle), de Giuseppe Tornatore – 1995
« 1.500 lires, mesdames, mes- sieurs, 1.500 lires, et je vous tourne le bout d’essai qui vous fera devenir l’égal de Toto ou d’Anna Magnani ! ». C’est ainsi que l’arnaqueur Joe Morelli sillonne la Sicile des années 50 à la prétendue recherche de nouveaux talents. Il filme ainsi mafieux, paysans, carabiniers, bergers, jeunes et vieux…à l’aide d’une pellicule inexploitable, volée à Cinecittà. Face à la caméra, des Siciliens authentiques, un brin exotiques, grotesques parfois, qui rêvent de changer de vie grâce à un coup de pouce du destin. Il y a la fille dont tout le monde se moque car elle aurait autrefois couché avec les Allemands, le coiffeur homo qui prendra le courage de fuir grâce à ce face-à-face avec la caméra, le carabinier qui ose improviser une lettre d’amour aux cinéastes De Sica et Rossellini qui l’aident à supporter la vie. Il y a aussi Beata, cette italienne qui réussira à faire du marchand de rêves un autre homme.
Les Cent Pas (I cento passi), par Tullio Giordana – 2000
Cent, c’est le nombre de pas qui sépare la maison du jeune Peppino Impastato de celle de Tano Badalamenti, le parrain de la région, à Cinisi, une bourgade sicilienne.
Son père, sympathisant du milieu, l’élève dans la tradition familiale et rêve de faire de lui un personnage influent de la pègre. Peppino devient adolescent, rebelle et idéaliste. Il se révolte contre les valeurs de son père, lutte contre les pratiques de la mafia, n’hésite pas à mettre sa vie en péril ce qui lui coûte la vie le 8 mai 1978, le même jour de l’assassinat d’Aldo Moro. L’un était un leader politique, l’autre un contestataire de la mafia dont les journaux ne se sont pas intéressés.
Une histoire vraie à la fin tragique que ce film permet de découvrir.