Édition Madrid

10 ans de Mujeres Avenir: "Faire valoir en Espagne le rayonnement féministe français"

Créée il y a désormais 10 ans, l'association d'amitié hispano-française est devenue en Espagne une référence incontournable dans la défense de l'égalité de genre.

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Rebeca Avila, présidente de Mujeres Avenir, entourée de Maria Luisa de Contes et Pauline Leroyer / Julia Robles
Écrit par Vincent GARNIER
Publié le 27 mars 2025

Son modèle unique, basé sur la remontée d'expériences et de bonnes pratiques dans les univers français et espagnols, et au-delà dans les sphères francophones et hispanophones, lui donne une identité hors norme dans le panorama des organisations féministes du pays. Surtout, sa sphère d'influence, ancrée au plus haut niveau dans le monde de l'entreprise et celui de la diplomatie, lui permet de donner la parole à des intervenantes particulièrement influentes, visibilisant la place des femmes dans les échelons les plus élevés du pouvoir. Avec une présidence bicéphale, formée par la Française Maria Luisa de Contes, Présidente fondatrice, ex Secrétaire Générale du Groupe Renault en Espagne et l'Espagnole Rebeca Avila, Présidente éxécutive, 20 ans de carrière au sein du groupe Accor, l'association s'appuie sur un bureau et une équipe paritaires, ainsi qu'un Comité de conseil constitués d'acteurs français et espagnols. 

 

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Une présidence bicéphale, formée par la Française Maria Luisa de Contes, Présidente fondatrice, et l'Espagnole Rebeca Avila, Présidente éxécutive / Julia Robles

 

Les membres du Comité de Conseil de Mujeres Avenir
Kareen Rispall Ambassadrice de France – Présidente d’honneur de Mujeres Avenir 
Nathalie Berthy Consule Générale de France à Madrid - Vice-Présidente de Mujeres Avenir 
Ana Botella Serrano - Présidente exécutive de la Fondation Integra et ancienne maire de Madrid 
Ana de Miguel Álvarez - Professeur titulaire de philosophie morale et politique à l'UNED 
Ángeles González-Sinde Reig - Actuellement présidente du Musée du Centre national d'art Reina Sofía, réalisatrice et scénariste, auteure de romans et d'essais et ancienne ministre de la Culture 
Antonio Garamendi Lecanda - Président de la CEOE
Antonio Pulido Gutiérrez - Président de la Fondation Cajasol 
Arturo de las Heras García - Président du Groupe Éducatif CEF - Université UDIMA et Président du Club Financiero Genova
Carmen Fernández Rozado - Administratrice indépendante d'ACS et présidente de Pensacola Capital
Carmen Plaza Martín - Avocate à la Cour Constitutionnelle, professeure titulaire de sciences juridiques à l'UCLM, ancienne directrice générale de l'Institut pour la femme et l'égalité des chances.
Cecilia Boned Lloveras - Présidente du Groupe BNP Paribas en Espagne
Emmanuel Mielvaque - Directeur Général des Régions Espagne, Portugal et France de TMC Espagne 
Christina Irwin - Directrice Générale de Crédit Agricole Iberia 
Gina Magnolia Riaño Barón - Secrétaire générale de l'Organisation ibéro-américaine de Sécurité sociale 
Helena Cosano Nuño - Diplomate, romancière, actuellement conseillère culturelle à l'ambassade d'Espagne à Berlin. 
Iván Martén - Associé principal émérite du Boston Consulting Group (BCG) 
Jean-Pierre Abeniacar Trolez - PDG du groupe LVMH Iberia 
Juan Pablo Lázaro Montero de Espinosa - Président exécutif de SENDING Transport et Communication 
María Blasco Marhuenda - Directrice du Centre National de Recherche sur le Cancer (CNIO) 
Marta Blázquez Moreno - Présidente de FACONAUTO et PDG de NIW.ES.
Teresa Perales Fernández - Détentrice du record et médaillée d'or des Jeux Paralympiques et Prix Princesse des Asturies pour le Sport 
Trinidad Jiménez García-Herrera - Directrice de la stratégie des affaires publiques mondiales chez Telefónica et ancienne ministre des Affaires étrangères d'Espagne auprès du président Zapatero.


 

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Réunion du Comité de Conseil à la Résidence de France / Julia Robles


Mujeres Avenir se distingue donc par son ancrage dans l'amitié hispano-française et sa capacité à faire valoir les bonnes pratiques menées de part et d'autre des Pyrénées, sans cesser d'exiger la tenue des avancées nécessaires pour plus d'égalité, en France comme en Espagne. Née à l'instigation de l'ambassadeur en poste à l'époque, Jérôme Bonnafont, l'association venait en Espagne donner de façon assez visionnaire et avant-gardiste un rayonnement à ce qui allait rapidement devenir une priorité gouvernementale de l'Hexagone : l’égalité entre les femmes et les hommes était ainsi déclarée grande cause nationale par le président de la République en 2017, tandis que la France adoptait une diplomatie féministe en 2019. Et s'il aura fallu attendre 2025 en Espagne pour que la France nomme sa première ambassadrice dans le pays, la présence simultanée de quatre Consules générales, toutes des femmes, vient donner une résonnance particulièrement forte à cette stratégie, dans un pays qui se distingue pour sa sensibilité féministe. Entre temps, l'association s'était déjà largement consolidée au sud des Pyrénées et convertie en un interlocuteur naturel en la matière. "Tandis que les Espagnols ont beaucoup à nous apporter dans la lutte contre la violence de genre, la France constitue un véritable modèle pour ses avancées dans la représentation des femmes au plus haut niveau des entreprises", estiment Maria Luisa de Contes et Rebeca Avila. "Notre priorité est de faire valoir en Espagne le rayonnement féministe français, au service des institutions qui nous représentent", défendent-elles.

 

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La tribune de la dernière conférence international Femmes et Diplomatie, à Madrid / Julia Robles


 
Cette mission se traduit ainsi par la vingtaine d'événements annuels organisés chaque année, parmi lesquelles le Prix Mujeres Avenir, qui honore des femmes ayant contribué de manière significative à la lutte contre la violence domestique et à la promotion des droits des femmes. La Conférence Internationale Femme et Diplomatie, dont la 8e édition s'est tenue début mars à Madrid et à Séville, réunit des diplomates et des responsables politiques pour discuter de questions liées à l'égalité des sexes et au rôle des femmes dans la diplomatie. Ces conférences ont réuni des ambassadrices accréditées en Espagne et abordé les questions d'égalité et de développement durable. Mujeres Avenir s'inscrit ainsi dans la réflexion sur les 17 objectifs de développement durable définis par l'ONU, ayant déjà exploré huit de ces objectifs lors des précédentes éditions. Un autre événement majeur est chaque année consacré à la lutte contre les violences de genre, en partenariat avec le corps consulaire. Et si tous les événements organisés présentent une double perspective française et espagnole sur les thématiques abordées, l'association, fidèle à sa politique de représentation féminine, n'accepte que des intervenantes femmes dans ses panels, mettant en avant leur expertise dans des domaines où l'égalité n'est pas encore acquise. A noter enfin que Mujeres Avenir encourage également la jeune génération à prendre part au débat. La commission jeune de l'association, dirigée par Teresa Castillo, organise des événements autonomes sur des thèmes qui préoccupent les jeunes femmes, offrant ainsi un espace d'expression et de mobilisation.

 

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Le bureau de Mujeres Avenir, lors de la dernière AG / Julia Robles


 
"Il n'existe pas en Espagne d'équivalent de Mujeres Avenir avec d'autre pays", constate Maria Luisa de Contes. "Nous constituons un réseau unique en son genre qui illustre aussi la particularité des liens qui unissent la France au pays de Cervantès", se réjouit-elle. "Mujeres Avenir est l'association féministe qui peut se targuer du plus grand appui institutionnel aujourd'hui en Espagne", estime pour sa part Rebeca Avila. Un riche programme d'activités devrait dans les mois à venir illustrer cette réalité, avec une douzaine d'événements déjà programmés. Parmi eux, on relèvera une conférence portant sur la place de la femme dans le monde agricole, le 23 avril prochain, ainsi qu'une tribune portant sur l'évolution de l'application des lois paritaires en France et en Espagne, le 17 juin.

 

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Un événement organisé par l'association à la Résidence de France / Julia Robles

 

"Notre ambition est d'attirer d'avantage d'entreprises et d'institutions encore, afin de les associer à notre réflexion et partager avec elles la dynamique égalitaire que nous promouvons", déclarent les présidentes à l'unisson. "A une époque où les avancées acquises en la matière sont plus que jamais menacées par une certain réactionnisme de tout un pan de la société, il est essentiel que les valeurs que nous portons, avec la dimension européenne qui les caractérise, continuent à rassembler le plus grand nombre", jugent elles. "In fine, il s'agit de contribuer activement à une société plus juste et plus équitable des deux côtés des Pyrénées et au-delà".

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