Rebeca Avila: "Nous allons rapprocher Mujeres Avenir des projets de terrain"

Elue présidente executive de l'association d'amitié hispano-française en septembre dernier, succédant à la fondatrice Maria Luisa de Contes, la Vice-Présidente pour la communication et la RSE du Groupe Accorhotels pour l'Europe du Sud participera le 2 mars prochain à la Conférence internationale Femmes et Diplomatie. La 6e conférence du genre, qui se tiendra comme de coutume au sein de l'École Diplomatique, constituera aussi l'occasion de remettre le traditionnel Prix Mujeres Avenir. Elle ouvre le bal à toute une série de rencontres qui s'inscriront dans la feuille de route définie devant le conseil d'administration de l'association, en janvier dernier.

On le sait la fréquence des événements promus par Mujeres Avenir est élevée, en moyenne un par mois. A la clé, des débats toujours enrichissants et des intervenantes de haut vol, issues de France et d'Espagne, qu'il faut être en mesure de mobiliser, et dans la foulée un public toujours nombreux, fidèle à la célèbre capacité de mobilisation de l'assocation. S'appuyant sur l'engagement d'un noyau dur de bénévoles, la présidence assure depuis plusieurs années un rythme de croisière frénétique, qu'on aurait tort d'attribuer -mais qui doit beaucoup- à la seule et hyperactive Maria Luisa de Contes, désormais Présidente fondatrice d'honneur de Mujeres Avenir. La preuve : "Je ne touche pas terre", admet Rebeca Avila, à propos de sa prise de fonction qu'elle combine avec ses responsabilités à Madrid au sein du groupe Accor, "c'est très intense, mais en même temps, passionnant. Et l'objectif est bien sûr de donner encore plus d'ampleur à notre action". 

Le féminisme entrepreneurial, marque d'identité de Mujeres Avenir

Car la Sévillane est trempée du même caractère que sa prédécesseur, forgé au sein du féminisme entrepreneurial qui a été la marque d'identité de Mujeres Avenir au cours de toutes ces années, et qui constituera, de fait, à en constituer l'un des piliers essentiels de son action. "Le fait d'intégrer un grand nombre de femmes professionnelles et dirigeantes a permis non seulement de faire bénéficier de leur excellence et de leur savoir-faire à l'association, mais aussi d'ancrer notre action au plus haut niveau", défend Rebeca Avila. "Et je compte bien m'assurer que cela continue". 

D'autres axes ont été actés dans le cadre du développement et de la feuille de route 2023. Concrètement, il s'agit de poursuivre le combat mené depuis l'origine aussi pour sensibiliser les publics de Mujeres Avenir à la lutte contre la violence de genre. A l'approche de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars prochain, le sujet est évidemment sensible et devrait être particulièrement présent au cours des deux manifestations prévues à cette occasion, le 2 mars avec la Conférence internationale Femmes et Diplomatie, en présence de la Secrétaire d'État espagnole à l'Égalité et contre la Violence de genre, Noelia Vera, puis le 7 mars à Séville, au sein de la Fondation Cajasol, amphitryon pour la seconde année consécutive d'une conférence qui regroupera cette fois-ci deux tables rondes, l'une sur la cyberviolence, l'autre réunissant des ambassadrices en poste à Madrid.

"Je souhaite promouvoir au sein de l'association, de plus en plus de projets de terrain", exprime encore Rebeca Avila, "à l'instar de celui que nous avons mis en place avec la Fondation Integra, et qui donne lieu, depuis quelques mois désormais, à un mentoring de la part des cadres dirigeantes de Mujeres Avenir à destination de femmes victimes de violence de genre. Il s'agit d'un programme très concrets, au cours duquel chaque mentor accompagne, forme et conseille sa mentorée, avec des sessions en tête à tête qui doivent permettre de déboucher à une réintégration de la victime au marché de l'emploi. La capacité de résilience de ces femmes est d'ailleurs extraordinaire, leur volonté de s'en sortir, de s'investir dans des projets valorisants, impactants, est unique, et il est important que les entreprises soient disposées à mesurer l'intérêt qu'elles ont à les embaucher, plutôt que de rester dans une posture de crainte ou de rejet".

La connexion avec les publics les plus jeunes formera aussi un des principaux axes d'action de l'association, sous l'impulsion de la Commission jeune, présidée par Teresa Castillo. "Nous allons nous assurer de la présence d'une intervenante issue des publics les plus jeunes, dans chacune des conférences que nous organiserons", explique à cet égard Rebeca Avila. Plusieurs rendez-vous animés par la Commission Jeune sont par ailleurs programmés, dans la continuité de la dynamique déjà mise en place au cours des dernières années. Un événement conjoint, prévu à Paris pour le second trimestre 2023, devrait néanmoins marquer un point d'orgue dans l'intégration des générations Y et Z dans l'action de Mujeres Avenir. "La communication, avec le développement des réseaux sociaux, mais aussi la mobilisation de journalistes qui transcendent l'univers du féminisme, comme ce fut le cas lors de notre conférence sur les juges afghanes, qui a mobilisé toute la grande presse nationale, constitue aussi un des axes prioritaires". En la matière, la Vice-Présidente communication du Groupe Accorhotels pour l'Europe du Sud sait de quoi elle parle. Enfin, la dimension internationale de l'action de Mujeres Avenir reste un pilier essentiel dans son action. C'est la présidente fondatrice, Maria Luisa de Contes, qui devrait notamment se charger de faire vivre les liens que l'association d'amitié hispano-française a tissés avec les ambassadrices du monde entier en poste à Madrid, et assurer le rayonnement d'un combat qui transcende les seules frontières franco-espagnoles.