Climat méditerranéen, qualité de vie, visa accessible… L’Espagne s’impose pour la deuxième année consécutive comme la meilleure destination au monde pour les travailleurs à distance, selon le classement 2025 de VisaGuide.World.


L’Espagne en tête du classement mondial des pays pour nomades numériques
Le verdict est tombé : l’Espagne décroche la première place du Digital Nomad Visa Index 2025, un classement établi par la plateforme VisaGuide.World, qui compare les pays les plus attractifs pour les télétravailleurs étrangers.

Grâce à son visa spécifique pour les travailleurs à distance, l’Espagne attire chaque année de plus en plus de nomades numériques séduits par son cadre de vie, son réseau de transports, son dynamisme culturel et son coût de la vie relativement abordable.
L'Espagne, la meilleure destination au monde pour le télétravail
Le visa pour nomades numériques, un levier stratégique pour l’Espagne
L’Espagne mise sur la mobilité internationale des travailleurs à distance pour renforcer son attractivité économique. Au cœur de cette stratégie : un visa spécifique pour les nomades numériques, lancé en 2023 dans le cadre de la "Loi des Startups".
Destiné aux ressortissants de pays hors Union européenne, ce visa permet de travailler légalement depuis l’Espagne tout en bénéficiant d’une fiscalité allégée : un taux d’imposition réduit à 15 % pendant quatre ans, et un statut de non-résident fiscal maintenu jusqu’à dix ans. Une formule qui séduit de plus en plus de télétravailleurs désireux de concilier qualité de vie et cadre juridique stable.
Initialement valable pour une durée d’un an, le visa peut être renouvelé, ouvrant la voie à une installation plus longue sur le territoire espagnol. Depuis 2024, les titulaires peuvent également faire venir leur famille, à condition de démontrer une capacité financière suffisante. Une mesure pensée pour faciliter l’ancrage à moyen terme de ces talents internationaux.
Visa pour nomades numériques en Espagne – ce qu’il faut savoir en 2025 :
Lancement : 2023 (Loi des Startups). Public visé : ressortissants hors UE. Durée du visa : 1 an (renouvelable). Travail autorisé : à distance pour une entreprise hors d’Espagne. Fiscalité : 15 % d’impôts pendant 4 ans. Statut de non-résident fiscal possible jusqu’à 10 ans.
Conditions financières (2025)
Critère |
Montant mensuel requis |
Revenu minimum individuel |
2.762 € |
+ Conjoint |
+ 1.035 € |
+ Par enfant |
+ 346 € |
Pour les indépendants
- Maximum 20 % des revenus provenant de clients espagnols
- Preuve d’une relation professionnelle de 3 mois avec une entreprise cliente
Comparaison internationale
Pays |
Revenu minimum exigé |
Espagne |
2.762 €/mois |
Estonie |
4.500 €/mois |
Islande |
7.075 €/mois |
Pourquoi l’Espagne séduit tant les digital nomads en 2025 ?
Si l’Espagne domine le classement des destinations pour digital nomads en 2025, ce n’est pas un hasard. Le pays réunit des atouts rarement égalés ailleurs en Europe.
Une combinaison rare de qualité de vie et d’accessibilité
- Un climat ensoleillé toute l’année, idéal pour celles et ceux qui privilégient un mode de vie en extérieur.
- Un système de santé performant, régulièrement salué comme l’un des meilleurs du continent.
- Un coût de la vie compétitif, surtout en dehors des grandes métropoles, qui permet aux télétravailleurs de vivre confortablement sans exploser leur budget.
- Une richesse culturelle exceptionnelle, entre architecture historique, traditions locales, gastronomie et musique, qui offre un cadre stimulant au quotidien.
- Un pays déjà tourné vers l’international, grâce à un secteur touristique développé et une forte capacité d’accueil pour les étrangers.
Une des meilleures infrastructures numériques d’Europe
Côté connectivité, l’Espagne figure parmi les pays les plus avancés d’Europe. Jugez plutôt, en 2025 :
- 95,2 % des foyers bénéficient d’une connexion en fibre optique (FTTP)
- 92,3 % du territoire est couvert en 5G
- Le nombre d’espaces de coworking et coliving explose !
Les meilleurs cafés laptop-friendly à Barcelone pour travailler en toute sérénité
Des villes comme Madrid, Barcelone, Valence, Séville, Malaga, mais aussi les îles Canaries et Baléares, sont devenues des hubs de référence pour les nomades numériques, mêlant connectivité, cadre de vie agréable et écosystèmes entrepreneuriaux dynamiques.
Où s’installent les nomades numériques en Espagne ?
- Madrid : capitale vibrante et hyperconnectée, Madrid a tout pour plaire… La fibre fuse, les cafés débordent de laptops et les rooftops font rêver. Seul bémol : les loyers grimpent aussi vite que les gratte-ciels de Chamartín. Trouver un appartement abordable ? Pas si simple.
- Barcelone : cosmopolite, créative et solaire, la ville séduit autant les freelances que les start-up en vadrouille. Son écosystème tech ne cesse de s’étoffer, à l’image de ses terrasses toujours pleines, même en semaine. Mais attention : côté logement, les prix ont aussi appris à surfer sur la vague.
- Les îles Canaries : un climat éternellement printanier, un coût de la vie raisonnable, et une hausse de +65 % du nombre de digital nomads en un an. Les Canaries cochent toutes les cases.
- Valence, Séville, Malaga : alternative attractive et “encore” abordable, elles sont idéales pour ceux qui cherchent à allier qualité de vie et sérénité.
Des régions qui investissent pour attirer les talents mobiles
Face à cet engouement, plusieurs régions espagnoles redoublent d’efforts pour séduire les télétravailleurs du monde entier.
- Les Canaries ont lancé la campagne "La oficina con el mejor clima del mundo", avec un budget de 500.000 € pour attirer 30.000 digital nomads.
- Malaga déploie le programme “Malaga Workbay", axé sur l’accueil et l’intégration des travailleurs internationaux.
- À Barcelone, l’initiative "Move your Desk, Change your Life" met en avant les avantages de la ville pour concilier productivité et qualité de vie.
Le top 10 mondial des pays pour digital nomads en 2025
Le Digital Nomad Visa Index analyse six critères clés qui influencent la qualité de vie des télétravailleurs : vitesse de la connexion Internet, taux d’imposition et éventuelles périodes d’exonération, revenu minimum exigé pour le visa, coût de la vie en euros, qualité du système de santé, attractivité touristique. Chaque pays reçoit une note globale, basée sur un système de pondération. Voici le top 10 mondial pour 2025 :
Rang |
Pays |
Revenu min. |
Vitesse Internet |
Santé |
Coût de la vie |
Score final |
1er |
Espagne |
2 646 € |
79,74 |
87,08 |
91,27 |
5,00 |
2e |
Émirats arabes unis |
3 500 € |
100,00 |
43,03 |
84,91 |
4,14 |
3e |
Monténégro |
1 350 € |
27,54 |
85,54 |
93,51 |
3,98 |
4e |
Bahamas |
0 € |
19,79 |
57,88 |
72,47 |
3,59 |
5e |
Hongrie |
3 000 € |
66,11 |
59,83 |
93,10 |
3,51 |
6e |
Canada |
0 € |
71,70 |
100,00 |
84,34 |
3,43 |
7e |
Roumanie |
3 950 € |
76,44 |
52,54 |
94,40 |
3,21 |
8e |
Portugal |
3 548 € |
64,65 |
90,32 |
92,31 |
3,18 |
9e |
Brésil |
1 500 € |
59,09 |
80,19 |
97,84 |
3,17 |
10e |
Curaçao |
0 € |
10,46 |
0,00 |
83,58 |
3,09 |
L’envers du décor : flambée des loyers et gentrification
Si l’arrivée des télétravailleurs étrangers génère une nouvelle dynamique économique, elle accentue aussi les tensions sur le marché immobilier dans plusieurs grandes villes espagnoles.
De Barcelone à Malaga, en passant par Madrid et Valence, l’essor des digital nomads transforme en profondeur certains quartiers autrefois populaires. Les propriétaires privilégient les baux de courte durée, souvent plus rentables, et s’adressent en priorité à une clientèle expatriée au pouvoir d’achat plus élevé. Conséquence directe : une flambée des loyers, avec des hausses annuelles allant de 10 % à 30 % dans les zones les plus convoitées.
Trois quartiers symboles de cette mutation
Poblenou (Barcelone) : ancien quartier industriel devenu repère des start-ups, il attire aujourd’hui les télétravailleurs du monde entier. Résultat : +102 % sur les loyers en six ans, selon Idealista.
Malasaña (Madrid) : haut lieu de la contre-culture madrilène, il est désormais victime de son succès. Le prix moyen au m² dépasse 20 €/m², contre 12 € en 2015.
Bailén-Miraflores (Malaga) : autrefois modeste, ce quartier connaît une gentrification accélérée, avec l’arrivée d’espaces de coliving et de cafés branchés.
Des municipalités commencent à réagir
Cette évolution soulève de vives critiques chez les habitants, qui dénoncent une éviction progressive des classes moyennes et populaires. Des collectifs citoyens se mobilisent pour alerter sur la "nomadisation" de la ville.
Certaines municipalités commencent à réagir. Barcelone a déjà restreint les licences de location touristique, et Valence envisage une régulation spécifique pour les logements loués à des digital nomads, sur le modèle des mesures appliquées à Lisbonne ou Amsterdam.
En 2025, alors que l’Espagne reste la première destination mondiale pour les télétravailleurs, la question de leur impact sur le tissu urbain et social devient centrale. Le défi pour les villes espagnoles : tirer parti de cette manne économique sans sacrifier l’équilibre résidentiel.
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