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Royaume-Uni : vers une interdiction du gaz hilarant

Michael Gove veut interdire le gaz hilarantMichael Gove veut interdire le gaz hilarant
Michael Gove, ministre chargé du logement et des communautés
Écrit par Ewan Petris
Publié le 30 mars 2023, mis à jour le 17 avril 2023

Le gouvernement britannique a annoncé le 26 mars vouloir interdire le gaz hilarant. Extrait du protoxyde d’azote, il est vendu en libre-service. Acheminée sous bonbonne, cette nouvelle consommation est devenue un fléau.

 

Fini la rigolade. Le gouvernement britannique a annoncé dimanche 26 mars, vouloir interdire le gaz hilarant et précisément le protoxyde d’azote sur le territoire anglais. “Tous ceux qui ont eu l’occasion de se promener dans les parcs de nos grandes villes ont vu ces petites bonbonnes argentées” a déclaré Michael Gove, ministre chargé du Logement et des Communautés. Un acte “récréatif” pour les jeunes, que le ministre tente de pointer du doigt : “Les consommateurs, non seulement, saccagent les espaces publics, mais aussi prennent une drogue qui peut avoir un effet psychologique et neurologique et qui contribue à un comportement antisocial”.

 

De l’emploi médical à l’usage récréatif

 

À l’heure actuelle, la substance est légale et vendue librement au Royaume-Uni. Elle est utilisée dans le milieu médical et en pharmacie, tout en étant réglementée. Le protoxyde doit être mélangé à de l’oxygène et sert notamment en cas de suture sur les enfants. 

La substance se trouve aussi dans les bonbonnes de chantilly, par exemple, en quantité minime. 

 

Certains adolescents décident d’en détourner l’utilisation principale, en le respirant à grandes bouffées. Ceci cause des effets semblables aux drogues, notamment une euphorie, des hallucinations ou des vertiges. Le protoxyde se répand massivement près de Londres, en attestent les centaines de bonbonnes retrouvées le long des parcs de la capitale anglaise. Mais qu’est-ce qui attire autant les jeunes Britanniques ? Sa large disponibilité et son faible prix. Le gaz est prisé pour ses effets psychoactifs courts (trois à quatre minutes), lorsqu'il est inhalé. 

 

La jeunesse britannique en proie aux ballons

 

“Nous devons réprimer les nouvelles manifestations de consommation de drogue”, estime Michael Glove. Il poursuit :  “ces bonbonnes de gaz hilarantes sont un fléau croissant." Pour l’instant, difficile d’interdire totalement le protoxyde, étant donné qu’il est utilisé au sein des hôpitaux anglais. Pour autant, le gouvernement a prévu des restrictions afin qu’il soit utilisé “à des fins appropriées”. À ce titre, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, va annoncer, ce lundi, des mesures pour lutter contre les consommateurs de ballons et par extension toute la “petite délinquance”

 

Selon lui, les délinquants condamnés à des peines d'intérêt général, nettoieront eux-mêmes des graffitis et des voitures de police, dans un délai de 48 heures. Ils porteront d’ailleurs des combinaisons précises afin d’être visibles de tous. C’est la punition choisie par le gouvernement, pour s'être payé une tranche de rire sous bonbonne. 

 

Un phénomène tristement contagieux

 

L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies tirait déjà la sonnette d’alarme en novembre 2022. Il voyait une augmentation « préoccupante » de l’usage récréatif de protoxyde d’azote dans pas mal de régions en Europe, dont le Royaume-Uni. Le rapport indique que, « la popularité croissante de protoxyde d’azote pourrait s’expliquer dans une certaine mesure par sa grande disponibilité, ses effets à court terme et la perception générale des consommateurs comme un produit psychoactif, relativement sûr ».

 

Après les Pays-Bas, qui ont interdit la possession et la vente de la substance, dès le 1er janvier, c’est maintenant au tour du territoire anglais, de se saisir de la question. Reste à savoir si le protoxyde d’azote fera l’objet de restrictions légères ou d’une interdiction totale.


 

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