Les va-et-vient des restrictions sanitaires aux frontières font tourner la tête des Britanniques et Français, sans pour autant avoir réussi à empêcher l’arrivée des variants du Covid-19.
“Ça s'en va et ça revient”, comme dirait Claude François. Il va falloir s’armer d’une grande patience, d’une extrême motivation et d'une gigantesque pochette afin de contenir tous les documents officiels, nécessaires pour passer la frontière entre la France et le Royaume-Uni. Des deux côtés, entre attestations, déclarations sur l’honneur, quarantaine, et tests Covid négatif, les contraintes se multiplient et se ressemblent.
Les personnes culottées souhaitant traverser la Manche connaissent maintenant par cœur les sites des gouvernements britannique et français, à force de les actualiser pour vérifier les modalités de la dernière heure. Les autorités n’ont cessé depuis des mois de complexifier les restrictions pour rentrer sur le territoire sous fond de lutte contre le Covid-19.
Mais alors, pourquoi ne pas fermer les frontières ?
Ces changements d’avis tous les quatre matins font tourner la tête des voyageurs, mais aussi des politiques. Face aux interrogations de l’opposition britannique, Boris Johnson a répondu que la fermeture totale des frontières n’était “pas réaliste”. Pourtant les mesures actuelles y ressemblent fortement.
La multiplication des restrictions ne servirait-elle pas aux gouvernements à dissuader au maximum les entrées et sorties du territoire ? Car si initialement chaque nouveau durcissement se justifie par la volonté d’empêcher le virus, et maintenant les variants, de rentrer dans le pays, ces différentes politiques n’ont pas été synonymes de solutions.
Les souches sud-africaine et brésilienne du coronavirus circulent déjà au sein de la population britannique. La dangerosité et inquiétude sur ces mutations du virus semblent quant à elles déjà remises en question. Le SAGE, conseil scientifique britannique, a ainsi averti le gouvernement que seule la quarantaine à l’hôtel serait suffisamment efficace.
Boris Johnson a alors annoncé la mise en place de ces hôtels de quarantaine, mais les a limité à certains voyageurs. Bien des dents ont grincé suite à cette décision sans pour autant lui conférer une certaine légitimité. Le Royaume-Uni reste certes une île mais pas au milieu de l’océan comme l’Australie, car à moins de 2 heures se trouve la France et la plupart des légumes consommés par les Britanniques.
Des mesures aux frontières pour infantiliser les voyageurs ?
De manière générale, si le Royaume-Uni et la France refusent de clore leurs frontières ou d’appliquer une politique encore plus stricte, les deux pays n’autorisent que les déplacements impérieux. Toutefois, pour des voyages essentiellement réservés à des raisons urgentes, comme le décès d’un proche, l’organisation reste millimétrée.
Les billets doivent être pris en prenant en compte le timing des tests Covid à effectuer avant et après le voyage, les quarantaines à l’arrivée et au retour nécessitent d’être préparées, et gare à ne pas oublier un des multiples documents ou preuves, sinon vous pourriez vous retrouver dérouter à la frontière après avoir payé cher pour ce déplacement.
En définitive, ce casse-tête des restrictions ne cacherait-il pas un manque de confiance des gouvernements dans leur population ? Les multiples aller-retours des influenceurs vers Dubaï pour des motifs professionnels douteux, malgré l’injonction de rester chez-soi, vont dans ce sens. Les confinements et couvre-feux n’empêchent pas les citoyens de passer la frontière pour aller bronzer ou faire du shopping.
Aucune recette miracle ne semble pour l’instant fonctionner afin de trouver un juste équilibre entre liberté de circulation et lutte contre le coronavirus. Patientons quelques jours, les autorités nous trouveront peut-être une nouvelle mesure magique. “Ne reviens pas. Prends tes affaires, rentre chez toi” comme dirait Gradur.
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