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Trois questions pour comprendre ce qu’est réellement un variant

Fonctionnement variant explicationFonctionnement variant explication
National Cancer Institute - Unsplash
Écrit par Colin Porhel
Publié le 4 février 2021, mis à jour le 5 février 2021

Un an après les premiers cas de coronavirus détectés au Royaume-Uni, un nouveau vocabulaire est apparu. Dans le classement des mots les plus utilisés dans les conversations, « variant » figure désormais en très bonne position. Pourtant, ces « virus mutants » demeurent sujets à confusion. La rédaction vous explique aujourd’hui comment surgissent ces changements génétiques et pourquoi tous n’ont pas la même importance.

 

Britannique, sudafricain, brésilien, californien…les variants inquiètent les autorités sanitaires du monde entier, qui craignent une accélération de l’épidémie. Si les laboratoires Pfizer et BioNtech affirment que leur vaccin reste efficace contre la souche anglaise, des modifications futures dans le génome du covid-19 pourraient redistribuer les cartes. Une hypothèse néanmoins peu probable, selon la majorité de la communauté scientifique.

 

Comment apparaissent les variants ?

Tous les virus, comme toutes les cellules humaines, possèdent un matériel génétique composé D’ADN (acide désoxyribonucléique) ou d’ARN (acide ribonucléique, soit un dérivé de l’ADN). Ces différentes molécules sont responsables de caractéristiques essentielles, telle la couleur de la peau ou des yeux chez l’homme.

En se multipliant, il arrive que les virus évoluent. Ces derniers, contrairement aux bactéries, ne peuvent pas se reproduire seuls. Ils doivent entrer dans une cellule pour pouvoir proliférer. Malheureusement, la protéine chargée de le copier, répondant au doux nom de polymérase, est assez étourdie, et se trompe régulièrement. Les virus se multiplient énormément, ils changent donc régulièrement de caractéristiques.

 

Pourquoi les variants remplacent-ils progressivement le virus initial ?

Si les virus se comportent de manière instable, c’est avant tout pour assurer leur survie. De fait, certaines mutations permettent de mieux s’adapter à l’environnement. L’épidémie du SRAS en 2003, qui concernait un autre type de coronavirus, en constitue un bon exemple. Après deux mutations successives au même endroit du génome, le virus a réussi à mieux s’accrocher aux récepteurs des cellules humaines, devenant donc plus transmissible. Aujourd’hui, la même opération se réitère avec le covid-19 et son dérivé britannique.

La sélection naturelle commence alors son processus : les variants possédant une mutation qui leur est défavorable disparaissent, tandis que ceux dont la modification génomique leur apporte un avantage prolifèrent et deviennent majoritaires. Absent en France il y a quelques semaines, le variant britannique représente désormais 14 % des cas positifs recensés dans le pays.

 

Toutes les mutations sont-elles dangereuses ?

La plupart des modifications du génome n’entraînent pas de transformations majeures des virus. En ce qui concerne le covid-19, près de 20 000 mutations ont déjà été enregistrées par les chercheurs, mais seule une poignée affecte durablement sa composition. Pour devenir plus contagieux, le variant britannique a dû subir 23 altérations, un évènement particulièrement rare.

Certains virus, telle la grippe saisonnière, évoluent chaque année depuis des décennies sans pour autant affaiblir la réponse de notre système immunitaire. D’autres, comme la rougeole, mutent régulièrement mais ne parviennent pas à résister aux vaccins. Ce qui semble aussi être le cas du covid-19.

 

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