Le Royaume-Uni est composé de quatre nations constitutives, chacune ayant sa propre capitale.
Le Royaume-Uni se range dans la catégorie des États unitaires, c'est-à-dire un État dans lequel l’ensemble des citoyens sont soumis à un seul et unique pouvoir. Ce concept s’oppose à celui des États fédéraux au sein desquels le pouvoir est partagé entre le pouvoir fédéral et des entités locales. Le Royaume-Uni reste cependant un cas à part dans la catégorie des États unitaires. Le gouvernement central, basé à Londres, et son autorité suprême, le Parlement, délègue une partie de ces pouvoirs. Les nations constitutives du Royaume-Uni ; l’Angleterre, l'Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord ont donc la capacité de prendre seules, par le biais de leurs parlements et de leurs gouvernements, un certain nombre de décisions.
Belfast, Cardiff, Édimbourg et Londres sont les capitales des quatre nations. C’est dans celles-ci que siègent les assemblées locales et que se concentrent les pouvoirs accordés par Londres.
Belfast
Quatorzième ville du Royaume-Uni et deuxième ville de l’île d’Irlande après sa cousine Dublin, Belfast est la capitale de l’Irlande du Nord depuis 1922 et la partition de l’île. Les Britanniques y sont présents depuis le XVIIe siècle. Importante ville industrielle, c’est ici que fut construit le légendaire Titanic entre 1909 et 1911. Théâtre d’attentats, d’émeutes et d'affrontements violents entres communautés catholiques et protestantes pendant une trentaine d’années, la ville est aujourd’hui plus apaisée. Les deux communautés ne vivent pas ensemble mais dans des quartiers séparés par les « Murs de la paix ».
C’est ici que siègent l’exécutif et le gouvernement d’Irlande du Nord. Ces deux institutions sont nées en 1998 après la signature de l’Accord du Vendredi saint. Celui-ci, signé par les gouvernements britanniques et irlandais ainsi que les représentants des groupes nationalistes et unionistes a permis de mettre fin aux Troubles. Une période de trente années d’affrontements violents ayant causé la mort de presque 3500 personnes. L’Assemblée d’Irlande du Nord siège au palais de Stormont, elle désigne les membres de l’exécutif et détient le pouvoir de voter les lois concernant les sujets qui ne sont pas réservés au pouvoir de Londres. Belfast peut ainsi décider du fonctionnement des politiques d’éducation, de culture, d’organisation des transports, d’emploi ou encore, sujet primordial aujourd’hui, de santé sans l’avis de Londres. Enfin, l’exécutif nord-irlandais est caractérisé par son fonctionnement bicéphale. Il est composé d’un Premier ministre et d’un vice-Premier ministre, l’un doit être nationaliste et l’autre unioniste. Malgré l’utilisation du préfixe « vice », ils ont les mêmes pouvoirs. Aujourd’hui, l’unioniste Arlene Foster occupe le poste de Premier ministre et la nationaliste Michelle O’Neill celui de vice-Premier ministre.
Cardiff
Fondée par les Romains puis occupée par les Normands, la capitale du Pays de Galles est pendant longtemps restée une petite ville. Au début du XIXe siècle, la découverte d’un gisement de charbon dans la ville accélère massivement son développement. Elle devient vite le plus important port du monde pour le commerce du charbon et sa population grandit avec l’arrivée de milliers de travailleurs. Elle entre dans une période de déclin après 1945 mais un plan de développement lancé dans les années 1980 a permis de redonner son dynamisme à la cité.
A la fin des années 1990, le travailliste Tony Blair promet, une fois élu, d’offrir au Pays de Galles des institutions autonomes. En 1997, un référendum entérine la création du Parlement gallois, le Senedd Cymru. Il entre en fonction en mai 1999 mais, au départ, n’a que des pouvoirs amoindris. Le Parlement ne dispose alors que d’une délégation législative. Il décide de la façon dont sont mises en œuvre les lois votées à Londres et peut demander au Parlement britannique le vote de lois spécifiques sur le Pays de Galles. A partir de 2006, le Parlement gallois obtient le pouvoir de voter ses propres lois dans certains domaines de compétences. Comme l’Irlande du Nord, le Pays de Galles peut légiférer dans les domaines de la santé, de l’environnement ou encore de l’éducation. Situé dans le sud de la ville, le bâtiment abritant le Parlement a été conçu par l’architecte britannique Richard Rodgers, également à l’origine du Centre Pompidou à Paris ou du Lloyd’s Building à Londres. Le Pays de Galles possède également son propre gouvernement et son propre Premier ministre, aujourd’hui Mark Drakeford. Il est chargé de faire appliquer les décisions du Parlement.
Édimbourg
Deuxième centre financier du pays après Londres, Édimbourg est la deuxième ville d’Écosse en termes de population après Glasgow. Néanmoins, elle en est sans contestation possible la capitale. Elle constitue l’une des villes les plus fascinantes du pays, d’ailleurs les touristes ne s’y trompent pas; c’est la deuxième destination touristique du Royaume-Uni après Londres. Dans un monde sans Covid, elle accueille plusieurs millions de touristes par an et héberge le festival international d’Édimbourg, l’un des plus grands festivals au monde, rassemblant des artistes de domaines très variés. Une large partie du centre-ville est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Sur le même schéma que le Pays de Galles, c’est le mandat de Tony Blair qui offre à l’Écosse ses institutions politiques bien que l’Écosse possédait déjà son parlement avant l’union avec l’Angleterre en 1707. En 1997, les Écossais approuvent par référendum la création d’un parlement et celui-ci entre en fonction à l’été 1999. Le Parlement écossais peut légiférer sur un ensemble de domaines définis au paragraphe 5 du Scotland Act. Ils sont sensiblement les mêmes que pour l’Irlande du Nord et le Pays de Galles. La force du nationalisme et de l’indépendantisme écossais en font cependant un parlement à part, le Parti national écossais de l'actuel Premier ministre Nicolas Sturgeon y est majoritaire. Tony Blair fut vivement critiqué pour son choix d’offrir un parlement aux Écossais. Les conservateurs lui reprochaient notamment de risquer de mettre fin à l’histoire britannique. Le gouvernement écossais, notamment son chef, est élu par le Parlement.
Londres
Faut-il vous la présenter ? Capitale du Royaume-Uni, fondée par les Romains il y a plus de 2000 ans, l’une des premières places financières du monde, 8 millions d’habitants, l’une des importantes concentration de musées, d’universités et de centres de recherche, trois fois hôte des Jeux Olympiques d’été, bref tout un curriculum vitae.
Vous connaissez aussi le rôle politique de Londres. C’est ici que siègent les ministères, que vit le Premier ministre et que l’on retrouve, au palais de Westminster, les deux chambres du Parlement britannique : la chambre des Lords et la chambre des Communes. Ces deux chambres disposent de la suprématie parlementaire. C'est-à-dire à dire la capacité de légiférer sur les autres organes politiques du pays. Dans les domaines qui ne sont pas réservés à Belfast, Cardiff ou Édimbourg, c’est Londres qui décide. Mais, la répartition particulière des pouvoirs au Royaume-Uni est à l’origine d’un problème de droit assez particulier appelé « question du West Lothian ». Cette question se pose dans le cas d’un vote sur un sujet concernant uniquement l’Angleterre. C’est le cas par exemple sur les politiques liées aux transports. Imaginons que la chambre des Communes ait à s’exprimer sur un projet de loi visant à changer l’organisation de ceux-ci. L’issu de ce vote n’aurait d’effet qu’en Angleterre puisque l’Irlande du Nord, le Pays de Galles et l’Écosse prennent leurs propres décisions dans ce domaine. Hors, à la chambre des Communes siègent des représentants de ces pays qui peuvent, s’ils le souhaitent, voter sur ces questions. Les Écossais, Gallois et Nord-Irlandais ont donc la possibilité de prendre des décisions pour les Anglais dans des domaines où ce n’est pas possible dans l’autre sens. Depuis 2015, une règle permet de voter les lois concernant l’Angleterre uniquement par les parlementaires du pays.
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