Le Royaume-Uni va-t-il suivre la France, l’Autriche ou encore l’Allemagne, en exigeant le port du masque médical dans les transports et commerces pour faire face aux nouveaux variants du Covid-19 ?
Bas les masques ! Le variant britannique et sa transmissibilité plus élevée inquiètent le monde entier. Restrictions aux frontières, efficacité du vaccin contre le Covid-19, taux de mortalité plus élevé : toutes les interrogations y passent en ce moment. Et parmi les incertitudes autour de cette nouvelle souche se trouve l'efficacité du port du masque.
En Europe, les mesures se sont multipliées ces derniers jours pour renforcer le port obligatoire du masque afin de faire face à la multiplication des variants, dont celui originaire du Royaume-Uni. En France, le Haut Conseil pour la santé publique (HCSP) et le gouvernement recommandent de ne plus utiliser les masques artisanaux, dits “faits maison”, en raison de leur plus faible efficacité contre le coronavirus.
Les masques FFP2 vont-ils devenir la nouvelle norme ?
Les résidents de l’Hexagone sont désormais incités à utiliser des masques plus performants, les chirurgicaux ou ceux en tissu avec au moins 90% des particules filtrées. L’Allemagne a quant à elle rendu le port du masque médical, chirurgical ou FFP2, obligatoire dans les transports et commerces. L’Autriche est même allée encore plus loin en autorisant uniquement les FFP2. La Belgique réfléchit pareillement à mettre en place des mesures de ce type.
Les masques FFP2 étaient habituellement réservés au personnel de santé. Les autorités estimaient que son utilisation ne serait pas adaptée au reste de la population, qui aurait du mal à respirer avec et n’en aurait de toute façon pas l’utilité. La tendance semble maintenant s’inverser aux quatre coins de l’Europe. Ces mesures présentent néanmoins quelques difficultés techniques.
Cela peut en effet s’avérer difficile de connaître le pourcentage de filtration de nos masques en tissus déjà achetés, la mention n’apparaissant que sur les paquets d’emballage. Quant aux pays imposant l'utilisation de masques médicaux, leur coût reste souvent plus important que ceux faits maison, qui sont en plus personnalisables. Les FPP2 sont souvent moins accessibles au grand public, même si leur production commence maintenant à augmenter.
Le Royaume-Uni a toujours été à contre-courant sur le port du masque
L’Organisation mondiale de la santé se positionne à l'opposé de ces différentes décisions étatiques. L’OMS estime que les masques en tissus restent efficaces contre les nouveaux variants du coronavirus. “Aucune indication suggérant que le mode de transmission aurait changé n’a été communiquée officiellement” justifie la responsable de la gestion de la pandémie à l’Organisation, Maria Van Kerkhove. Difficile de trouver des données concrètes et scientifiques à ce sujet.
Pendant ce temps, le royaume de sa majesté semble bien loin de toutes ces préoccupations. De ce côté de la Manche, le port du masque reste beaucoup plus laxiste. Nous parlons d’ailleurs ici de “couvre visage” ou “revêtement facial” plutôt que de masque. Selon les indications officielles du gouvernement britannique, les écharpes ou encore les bandanas sont tolérés.
Sir Patrick Vallance, conseiller scientifique en chef du gouvernement, s'est exprimé la semaine dernière sur Sky News au sujet du débat pour rendre obligatoire le port du masque en extérieur en Angleterre. Si le haut conseiller estime toujours que le masque n’est pas utile dans les lieux ouverts, Sir Patrick Vallance a reconnu qu’au milieu d’une foule son port pouvait être efficace. Une très légère évolution.
Du changement à venir pour les Britanniques ?
Les autorités se sont en effet montrées très dilettantes sur la question du port du masque depuis le début de la pandémie. Il est donc difficile d’imaginer Boris Johnson suivre les mesures appliquées par le reste de l’Europe. Toutefois, des voix s'élèvent dans le milieu scientifique en faveur d’une évolution des mentalités. Le Dr Allen Haddrell, du Centre de recherche sur les aérosols de l'Université de Bristol, a commenté la décision française sur les masques faits maison auprès du Guardian.
“Les gens devraient utiliser le meilleur masque à leur disposition, et le gouvernement devrait expliquer aussi clairement que possible ce que cela signifie” déclare le docteur. “Augmenter le nombre de personnes portant correctement des masques de haute qualité limitera considérablement le degré de propagation du Covid pendant la phase d'aérosol. Aucun masque n'est efficace à 100%, mais certains sont nettement moins efficaces que d'autres” estime Dr Allen Haddrell. À suivre.
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