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Nicola Sirkis, Indochine : « Nous sommes quelque part des survivants »

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Écrit par Anne-Claire Voss
Publié le 28 novembre 2022, mis à jour le 10 juin 2023

Les Français mythiques d’Indochine étaient à Londres le 25 novembre dernier pour présenter le film tiré de la captation de leur tournée « Central Tour », au British Film Institute de South Bank. Le film immersif a fait salle comble aussi en France, notamment grâce à la technologie audiovisuelle IMAX. 

 

Depuis le taxi qui le ramène du British Film Institute, Nicola Sirkis, co-fondateur du groupe Indochine, confie au téléphone que l’origine du nom du groupe vient de son amour pour l’écrivaine Marguerite Duras, et surtout son roman L’Amant. Malgré l’accueil tiède du public à l’époque, Nicola Sirkis assume d’avoir voulu provoquer en s’inspirant « du parfum colonial de la France ». 40 ans plus tard, Indochine est surtout synonyme de dizaines de tubes qu’ont repris en cœur le public présent à Londres jeudi dernier. 

 

40 ans de succès, 40 ans de concerts, 40 ans de musique. Quelle est la recette du succès d’Indochine à l’international ? 

C’est à la fois un coup de chance, de la magie. Nous sommes quelque part des survivants. Nous avons toujours cru que nous allions y arriver, même dans les moments plus pénibles. La spontanéité et l’intégrité ont toujours été importants pour le groupe. Finalement, il faudrait demander au public pourquoi nous sommes aujourd’hui un peu patrimoniaux. Il y a quelque chose du miracle d’avoir eu une aussi longue carrière dans le rock. 

 

Quel symbole donnez-vous à la rediffusion de vos concerts au cinéma, particulièrement à Londres ? 

Les six concerts que nous avons donnés en France ont été exceptionnels - les shows étaient d’une grande ampleur et ils ont rencontré beaucoup de succès dans une période de Covid qui était difficile pour le milieu. Nous avons beaucoup réfléchi pour trouver comment rendre l’émotion d’un concert dans un film, c’était très difficile. Le spectateur est en pleine immersion, le son est fort, il y avait 22 caméras. Nous avons été cloués par ce procédé ! 

 

Cela permet aussi de revivre le concert, même pour ceux qui ne l’ont jamais vu … 

Oui et comme tout est complet et que le film a beaucoup de succès, nous en venons à nous demander si nous n’allons pas faire une projection par an. 

 

 

Pourquoi avoir fait le choix de mélanger l’anglais et le français dans votre dernier titre « This is not our world » ? 

Cette chanson est un duo avec Moby, une collaboration franco-anglaise. Je suis mauvais en anglais donc nous nous sommes arrangés comme cela, j’ai traduit l’esprit de son texte en français. 

 

Quel message voulez-vous passer à travers ce titre ? 

C’est clairement une chanson sur l’état de la planète. Quand je vois tout ce qu’il se passe, je me dis que ce n’est pas ce que j’ai envie de voir ni ce que j’ai envie d’entendre, ni de vivre. Le message écologique est là, ainsi que celui de la paix, de la fraternité. 

 

À la fin du concert au stade de France, il y avait inscrit « Rendez vous en 2033 », à quoi doit-on s’attendre ? 

Si nous sommes encore vivants, nous remettrons le couvert. Bien entendu, il se passera d’autres choses entre-temps. 

 

Trouvez-vous que l’accueil du public soit différent selon les pays où vous jouez ? 

Nous n’avons pas joué partout dans le monde, nous sommes allés au Canada, en Scandinavie, en Amérique latine, en Allemagne, en Italie … Je ne sens aucune différence, même si je pense qu’en Chine ou au Japon, cela serait sans doute différent. Nous avons quand même remarqué une bienveillance scandinave. En France, nous sommes chez nous, on y ressent la passion. 

 

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