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Raph Crouan : « Il y a toujours autant d’investissements disponibles au Royaume-Uni »

Raph Crouan French Tech LondresRaph Crouan French Tech Londres
Écrit par Capucine Taconet
Publié le 27 novembre 2022, mis à jour le 27 novembre 2022

Raph Crouan est à la tête d’une des French Tech les plus importantes d’Europe depuis 2019, à Londres. Il remplit cette mission en même temps que la fonction de directeur de clientèle dans la tech qu’il occupe chez Orrick. Passionné par les innovations au sein de la tech, cet ancien entrepreneur aime faciliter l’émulation des French Tech au niveau européen. 

 

Alors que la Bourse du Royaume-Uni est passée derrière celle de la France il y a quelques jours, les prévisions des experts sont peu optimistes pour l’économie britannique. Quel regard porte Raph Crouan sur ces évolutions ? Optimiste, le directeur de la French Tech Royaume-Uni nous a apporté son éclairage sur la situation.

 

Pouvez-vous nous présenter la French Tech de Londres en quelques chiffres ?

La French Tech de Londres est une des premières à avoir été créée en 2014. Avec 3.300 membres, c’est la plus grande d’Europe, hors France. Elle comprend trois secteurs d’activité principaux : la FinTech, la DeepTech et la Tech for Good.

 

Comment se situe le Royaume-Uni dans l’écosystème européen des start-up ?

Le Royaume-Uni est l’écosystème leader dans la tech en Europe, de très loin. Les groupes d’investissement états-uniens y sont très présents, il est donc facile de lever des fonds sur place. Le Royaume-Uni reste d’ailleurs un pont d’entrée non-négligeable vers les États-Unis.

 

Quel est l’impact du contexte économique à la baisse actuellement ?

Au cours des derniers mois, nous avons observé un grand coup de frein au développement des start-up et des entreprises au Royaume-Uni. L’écosystème est toujours bourgeonnant, mais les levées de fonds sont plus difficiles à faire et prennent davantage de temps. Selon moi, cela n’est pas une si mauvaise chose, car le système s’était emballé ces derniers temps de façon presque incontrôlable. Nous assistions à des levées de fonds pas toujours en accord avec le business modèle des start-up.

 

La bonne nouvelle, c’est qu’il y a toujours autant de fonds disponibles pour les entrepreneurs. En revanche, on constate que depuis le Brexit, on manque de talents. Le système nous encourage à recruter au Royaume-Uni, mais nous avons du mal.

 

Vous parliez de l’entraide dans la Tech lors d’une de vos interviews à BFM, est-elle vraiment toujours la règle dans la tech ?

L’entraide est toujours naturelle au sein d’une même communauté lorsque l’on vit à l’étranger. Beaucoup des membres du bureau accompagnent bénévolement des entrepreneurs qui se lancent au Royaume-Uni, en marge de leurs activités professionnelles déjà prenantes. Mais au-delà de l’aide entre expatriés, la tech a toujours fonctionné de manière collaborative. Elle doit forcément l’être pour pouvoir innover.

 

Quels conseils pouvez-vous apporter aux entrepreneurs de la French Tech ?

La première valeur ajoutée que je peux apporter à la French Tech, c’est d’abord de connecter les personnes entre elles. Je ne cherche pas à concentrer les informations et les projets, mais j’essaie de faire se rencontrer entre elles les personnes qui pourraient travailler ensemble. Ensuite, du fait de mes expériences, je suis passé par le processus de nombreux entrepreneurs. Je sais quelles sont les erreurs à éviter.


 

Quelle est la plus grande réussite de la French Tech Londres pour vous, aujourd'hui ?

Nous avons plus de 50 % de femmes dans notre board aujourd’hui. C’est une grande fierté pour moi, quand on sait que les femmes sont encore peu visibles dans la tech.