Les relations entre la France et la Lituanie connaissent, d'après le site du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, “une tendance positive et dynamique”. En cette fin d’année 2024, ces liens prennent une nouvelle dimension grâce à la Saison de la Lituanie en France, une première pour le pays balte, qui souhaite montrer une image “moderne, contemporaine et vraiment européenne”.
La Saison de la Lituanie en France 2024 est une véritable vitrine pour les artistes lituaniens, avec un accent particulier sur la place des femmes dans la création artistique. Plus de la moitié sont des participantes, reflétant une société moderne et égalitaire. Comme le souligne le nouvel ambassadeur de Lituanie en France, Arnoldas Pranckevičius : “c’est l’image d’une Lituanie moderne, contemporaine, vraiment européenne, 20 ans après l’adhésion à l’Union européenne. J’espère que c’est l’occasion de montrer au peuple français que nous sommes intéressants, non seulement à cause de notre histoire, parfois très marquante et traumatisante, mais aussi grâce au présent et au futur.”
Arrivé à la fin du mois d'août 2024, presqu’en même temps que le début de la Saison de la Lituanie en France, Arnoldas Pranckevičius remplace Nerijus Aleksiejūnas, ambassadeur en poste depuis 2019. Proches dans le privé, les deux diplomates ont assuré une transition fluide : l’un s’est occupé d’organiser la Saison en amont et l’autre s’assure désormais du bon déroulé de ce trimestre culturel ainsi que de la pérennité des relations franco-lituaniennes.
Les quinze incontournables de la Saison de la Lituanie en France
Une vitrine culturelle et artistique
Expositions, performances ou collaborations franco-lituaniennes : la Saison multiplie les formats pour nourrir le dialogue culturel. Indrė Uberlytė, commissaire pour le Musée National de Lituanie et curatrice de plusieurs expositions pour la Saison 2024, y voit une opportunité unique pour célébrer des valeurs communes : “les deux pays partagent une forte croyance en la démocratie et la liberté. Cela se reflète dans notre culture, forgée par une histoire marquée par l’occupation, mais tournée vers la protection des droits humains et de l’indépendance.”
Ancienne république soviétique, la Lituanie a rejoint l’Union européenne en 2004, consolidant son ancrage dans les valeurs démocratiques. La Saison reflète cette double ambition : honorer son passé tout en se tournant vers l’avenir.
Une ouverture vers l'avenir
En cette période de tensions géopolitiques en Europe de l’Est, la coopération franco-lituanienne réaffirme l’importance de la solidarité européenne. La Saison de la Lituanie en France devient ainsi un symbole de résilience et d’unité, mais aussi une opportunité de renforcer des partenariats dans des domaines aussi variés que la culture, l’éducation ou encore les enjeux démocratiques. Comme le dit l’ambassadeur : “C’est le moment de montrer que notre histoire est aussi l’histoire de l’Europe”, symbole d'un rapprochement durable entre les deux pays.
Cet événement, fruit d’un rêve de longue date, marque une nouvelle ère dans les relations entre la France et la Lituanie, unies par un passé similaire et une vision commune pour l’avenir, et symbolise un rapprochement durable entre les deux pays, au-delà de ce trimestre d’échanges culturels.
La Lituanie, au cœur de la scène culturelle et universitaire française
Des accords historiques ont déjà été signés, comme celui entre le Louvre et le Musée national de Lituanie, ou encore entre le Centre Pompidou et le Musée d'art moderne de Vilnius. La capitale lituanienne va bénéficier d'une partie de la collection du Centre Pompidou lors de sa fermeture temporaire, renforçant ainsi le rayonnement de la culture française en Lituanie.
© Laima Penek
Le domaine culturel occupe donc une place importante dans les relations bilatérales. Par ailleurs, l’Institut français en Lituanie joue un rôle clé dans la promotion de la langue française. Monsieur Pranckevičius l’affirme, depuis l’invasion russe en Ukraine, “il y a un rejet de la langue russe dans les choix des étudiants dans les universités ou les écoles”. D’après lui, il s’agit d’une opportunité pour promouvoir les langues européennes et notamment le français et l’allemand.
Ces partenariats s’étendent également au-delà de la culture, notamment entre la Sorbonne et l’Université de Vilnius. Ce dernier, conclu au début de la Saison, marque une étape importante : la présidente de la Sorbonne et le recteur de l’Université de Vilnius envisagent des projets ambitieux, notamment dans des domaines où les deux pays excellent, les sciences et les mathématiques.
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Ces projets concrets marquent un tournant décisif et illustrent une volonté commune de pérenniser les relations bilatérales, au-delà de la Saison. Pour la Lituanie, cette entrée dans le cercle d’institutions prestigieuses comme la Sorbonne ou Pompidou représente un pas extraordinaire et permet de renforcer l’amitié avec la France, à la fois culturelle, scolaire et démocratique. En collaborant avec les institutions françaises, ce partenariat met en lumière des similitudes surprenantes. Indrė Uberlytė rappelle, avec humour : “nous mangeons des pommes de terre, vous mangez des pommes de terre. Les Lituaniens sont peut-être un peu plus directs que les Français, mais 1.700 kilomètres, ce n’est finalement pas si éloigné.”
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