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Législatives 2024 - Valérie Chartrain (Volt) : "assurer le renouveau"

Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Valérie Chartrain, candidate du parti Volt pour la 8ème circonscription (Italie, Israel, Chypre, Grèce, Malte, Turquie, Territoires palestiniens...), a répondu à nos questions.

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Écrit par La Rédaction
Publié le 23 juin 2024, mis à jour le 25 juin 2024

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis une citoyenne française ayant passé plus de temps à l'étranger qu'en France, essentiellement entre les Etats-Unis, la Belgique et l'Allemagne. Mon travail m'a souvent amenée en Israël, en Italie et en Grèce.

J'ai eu plusieurs vies professionnelles, dans la culture (entre musée et galerie d'art contemporain), dans les spiritueux (entre gin et whisky). Depuis quelques années, je dirige une entreprise de prospective stratégique. La prospective, c'est aider les institutions publiques à mieux anticiper leur avenir et à déterminer une vision commune. En d'autres termes, la question qui me guide est celle de savoir dans quel futur nous voulons vivre ensemble. Et plus généralement, la question du vivre ensemble est celle qui m'intéresse le plus. C'est elle, qui après plusieurs années de militantisme m'a amené à la politique. 

 

Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?

J'ai toujours été active pour faire avancer les droits des femmes, je rêve encore d'avoir un passeport européen et d'applaudir une équipe de foot européenne, je suis plus que consternée de l'inaction actuelle face à l'indispensable transition économique et écologique, et révoltée par la montée de l'extrême droite. 

En tant que simple citoyen ou citoyenne, si nous ne sommes pas d'accord, nous pouvons soit nous abstenir, soit protester, soit devenir nous-mêmes politiquement actifs. C'est ce que j'ai choisi de faire en me présentant. La plupart des décisions qui affectent notre vie quotidienne sont prises par nos représentants politiques. Actuellement, ces derniers ne représentent qu'une minorité de la population et les élections récentes ont montré combien les partis traditionnels ne sont plus en phase avec elle. Alors je me présente pour assurer le renouveau.

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Mon rapport est avant tout émotionnel : cette circonscription est le berceau de l'Europe. Je ne peux y penser sans voir le soleil d'Israël ou les pavés de Rome, la chaleur d'Athènes et les bruits d'Istanbul. La Méditerranée peut et doit redevenir un espace d'échanges culturel, religieux, économique. À Volt, nous  sommes convaincus que les grands défis du XXIe siècle ne peuvent être résolus que si nous agissons ensemble au-delà des frontières. Nous tâchons de faire vivre la devise de l'Europe « Unie dans la diversité ». Nous sommes fortement présents en Grèce, à Chypre, à Malte et en Italie. Et ce sont les membres français de ces chapitres nationaux qui m'ont convaincus de venir leur donner la possibilité de s'exprimer. Les Français et Françaises de cette circonscription vivent des réalités très différentes et c'est ce que je veux apporter à l'Assemblée Nationale.

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?

Au risque de me répéter, mon parcours est celui d'une Française à l'étranger, que l'étranger soit en Europe ou au-delà de l'UE. Je connais très bien les défis que peuvent représenter la recherche d'un emploi, d'un logement, voire même l'accès aux soins ou encore l'accès à l'éducation ou les manques d'équivalence, la difficulté à faire reconnaître un diplôme ou encore la question du retour. Je comprends leur frustration quand l'administration me demande des numéros de téléphone français ou de fournir des enveloppes timbrées avec un timbre français, je sais combien il est difficile de mettre en place une crèche bilingue, comme beaucoup d'entre nous, je n'ai aucune vision sur ma retraite, je suis attristée que rien ne soit fait pour permettre la participation des citoyens et citoyennes à la démocratie alors que le vote par correspondance pourrait être élargi et plus facile d'accès,  je souffre de voir que l'expatriation est plus facile pour certains que pour d'autres selon l'origine sociale...

J'ai fondé deux entreprises et je connais les enjeux de l'entrepreneuriat au-delà des frontières.

Ce sont ces expériences, les échanges avec les autres Français et Françaises, avec les différentes administrations, qui ont nourri notre programme et le rendent particulièrement réaliste et actuel. À Volt, il ne s'agit pas que d'avoir de bonnes idées, il faut aussi déterminer comment les réaliser. 

 

Comment voyez-vous le mandat de députée ?

Je connais la richesse des expériences des français qui vivent loin de chez eux, richesse que je veux porter aussi haut et fort à l'Assemblée nationale. C'est une des spécificités des députés représentants les Français et Françaises établis hors de France : enrichir la France de ces expériences. 

Je vois aussi le mandat comme représentatif, notamment auprès des instances régionales et nationales des pays de la circonscription. J'aimerais mettre la spécificité et l'unicité du mouvement pan-européen Volt au service des français et françaises établis hors de France : nous sommes le seul parti qui a déjà des élus dans d'autres pays. Je serais plus à même d'intervenir pour les administrés et faire avancer les projets grâce à nos relais locaux, pour les Français et Françaises établis en EU. Et je veux être un relais efficace pour ceux qui ne sont pas dans l'UE et encore plus dans les temps troublés où nous sommes. Une députée peut être un véritable trait d'union. 

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?

Il est d'emblée impossible de considérer les Français et Françaises de notre circonscription comme ayant tous des préoccupations ou défis identiques, si ce n'est le défi du changement climatique qui nous touche tous. La protection de l'environnement est une question cruciale pour nous toutes et tous, expatriés ou non, Français ou non.

 

Il y a un défi géopolitique. Nos concitoyens font face à des situations politiques très différentes selon leur pays de résidence. La France doit avoir des positions claires et solides et apporter son soutien. Au sein de Volt Europa, nous avons tous l'objectif commun de résoudre la terrible situation en Israël et en Palestine. Nous réclamons la libération des otages. Rien ne justifie le terrorisme et les pogroms perpétrés par le Hamas que nous condamnons avec la plus grande fermeté. La poursuite de l'offensive généralisée à Gaza comme de la colonisation en Cisjordanie nuisent à l'avenir et à la sécurité d'Israël et de la Palestine et des deux peuples. Volt agit pour que l'Europe parle d'une voix sur le conflit israelo-palestinien et pèse pour un accord de paix et de sécurité régional permettant la coexistence pacifique et la prospérité des deux Etats, israélien et palestinien, sous l'égide des Nations unies.

Il y a un défi républicain. Il n'est pas acceptable que nos citoyens ne se sentent plus en sécurité en France. Le récent drame à Courbevoie est encore un exemple. Notre programme propose de s'engager dans la lutte contre l'antisémitisme en sensibilisant toutes les citoyennes et tous les citoyens à la culture et à l'histoire juives, y compris les persécutions historiques et les responsabilités découlant de la Shoah. Nous proposons de développer une stratégie européenne pour lutter contre l'antisémitisme, en coopération avec la communauté juive, et ce afin de défendre les juifs et les institutions juives en Europe et dans le monde, afin qu'ils puissent se sentir en sécurité.

Il y a aussi les défis du quotidien. Je pense à ces Français et Françaises qui vivent du côté européen de la circonscription. Prenez les plus jeunes par exemple, qui considèrent l'Europe comme un espace de libre-circulation. Ils ne comprennent pas pourquoi il est toujours aussi compliqué de faire reconnaître un diplôme ou de monter une activité entrepreneuriale hors du pays où ils résident. Les priorités sont donc pour moi de de fluidifier l'accès à l'emploi et à l'activité des français, en tenant compte des réalités du terrain, et en assurant le suivi de leur carrière en cas de retour. Il y a de nombreuses associations qui pallient le manquement de l'Etat en la matière et elles doivent être plus aidées. Il faut également veiller à ce que l'accès à l'enseignement français soit possible et suffisant pour toutes les familles, même celles qui font le choix ou doivent, faute de place ou de moyens, renoncer à une scolarité dans les établissements de l'AEFE.

 

Le défi de la simplification et de l'accessibilité de l'administration sont également au cœur de mes préoccupations et de celles des Français établis hors de France.

Enfin, nous ne devons pas oublier que vivre dans un autre pays et une autre culture, être un expatrié, est souvent synonyme de difficulté d'intégration dans la société locale. Il est donc essentiel d'aider à l'apprentissage des langues étrangères, de soutenir les associations de jumelage en France ou les associations de français à l'étranger, non sans oublier les binationaux.

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

La force du parti paneuropéen Volt est d'être déployé sur l'ensemble du territoire européen et nous travaillons étroitement avec nos relais en Italie ou à Malte, à Chypre ou en Grèce. Différents groupes de volontaires de Volt nous aident à contacter les électeurs de la circonscription pour les informer de notre programme.

Nos soutiens sont nombreux au sein de la communauté des français hors de France car ils et elles savent combien Volt aura à coeur de travailler à un quotidien plus fluide.

Cependant, ma campagne reste limitée par ses moyens financiers, je ne peux aller à la rencontre de mes concitoyens comme je l'aimerais.

La précipitation de cette campagne est semée d'embûches – il y a d'ailleurs des chances que la plupart des bulletins n'arrivent pas à temps. Et contrairement au député sortant ou d'autres candidats, je suis bénévole et je dois continuer de travailler en plus de la campagne. Cependant nous donnons tout au maximum car nous voyons et croyons en l'importance de Volt pour ces élections !

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?

À Volt, nous ne faisons pas de concurrence entre les priorités car nous voulons avancer de concert sur les fronts écologique, social et démocratique, grâce et avec l'Union européenne. 

Cependant, je souhaite concentrer mes axes de travail sur

  • Une profonde amélioration du processus démocratique et de la représentation citoyenne, avec par exemple le bulletin unique financé par l'État et la mise en place effective d'une meilleure représentation des femmes en politique ;
  • Mieux financer l'école, permettre aux enfants et aux adolescents, et à leurs professeurs de pouvoir mieux apprendre et mieux enseigner, la formation continue du personnel éducatif et flécher les moyens vers les établissements en ayant le plus besoin. ;
  • Lutter contre la disparition des services publics (comment se fait-il que les Instituts culturels ou alliances françaises soient menacés ? Il faut de toute urgence repenser notre diplomatie culturelle) ;
  • La simplification et la dématérialisation des démarches administratives pour sans perdre le contact humain (et même pour les Français et Françaises de l'étranger! Nous pouvons faire des services consulaires un exemple avant-gardiste pour l'ensemble des Français et Françaises.)
  • La lutte contre toute forme de haine et de discrimination, que ce soit l'antisémitisme ou le racisme dans notre société 

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