Le Programme Vacances Travail (PVT), adopté par des centaines de milliers de jeunes, permet de voyager tout en ayant le droit de travailler dans un pays. Si ce visa est accessible aux Français, de nombreuses difficultés s’imposent depuis le début de la pandémie de coronavirus.
Le Programme Vacances Travail (PVT) est un ensemble d’accords permettant aux jeunes d’une soixantaine de pays, de partir à l’étranger pour voyager, tout en ayant le droit de travailler sur place, pour financer le séjour.
Depuis l’arrivée de la Covid-19, de plus en plus de frontières ferment. Les pvtistes se retrouvent coincés dans un pays étranger, et rencontrent de nombreuses complications. Pour ceux qui devaient partir prochainement, il est très peu probable que le départ ait lieu.
Des pvtistes avec un choix limité
Pour les pvtistes français, sur les 14 destinations possibles, seules cinq ont encore leurs frontières ouvertes, même si elles ne sont pas toutes recommandées : le Brésil, le Mexique, Hong Kong, Taïwan et le Canada (pour un déplacement jugé essentiel). La covid-19 a impacté ces pays, et les mesures de sécurité prises ne sont pas totalement respectées. Les détenteurs de PVT pourraient être à risque en voyageant à l’étranger.
Marie Berard, la co-administratrice du site pvtistes.net déclare que « pour partir à Taïwan, le pvtiste doit demander un visa spécial covid-19, pour lequel il effectuera des tests et une quarantaine à son arrivée ». Elle recommande aux détenteurs du PVT d’y partir car la destination gère bien la covid-19, sous conditions de respecter les gestes barrières et les restrictions imposées par le pays.
Trouver une alternative
De nombreuses entreprises ont suspendu toute activité commerciale. La majorité des pvtistes ont perdu leur emploi, et peuvent se retrouver dans une situation financière difficile. Deux solutions s’offrent à eux : trouver un autre emploi ou revenir en France.
Malgré les allocations mensuelles subventionnées par l’État français, de nombreux pvtistes peuvent toujours avoir une situation financière précaire. Mais, des aides non gouvernementales se sont formées dans des destinations du PVT, comme en Australie, une des plus grandes.
« Par exemple, en Australie, le mouvement ‘adopt a backpacker’ (adoptez un routard) s’est créé. Des familles logent et nourrissent le pvtiste en échange de quelques heures de travail par jour » dit Marie Berard.
Cependant, il reste quelques domaines recherchant activement de la main-d’oeuvre. Les métiers liés à l’approvisionnement de nourriture et ceux liés à la santé pourraient avoir besoin de renfort. Travailler dans ces secteurs serait un moyen pour les pvtistes de ne pas se retrouver dans une situation financière précaire, mais il n’est pas garanti de trouver un emploi.
Le volontariat pourrait également être une option. Même si ce n’est pas rémunéré, les bénévoles seront logés et nourris, ce qui pourrait les soulager financièrement. Mais, il n’est pas une fois de plus garanti de trouver une mission puisque beaucoup d’hôtes (WWOOF, HelpX et WorkAway) vont sûrement fermer les portes à de nouveaux volontaires.
Des pvtistes bloqués
Des pvtistes se retrouvent coincés dans un pays étranger, voire même confinés. Pour une grande part d’entre eux, leurs visas sont presque expirés. Quelques états, comme la Nouvelle-Zélande et la France, ont automatiquement prolongé de 6 mois les visas, mais de nombreux pays ne l’ont pas fait.
« Certains pays ont automatiquement prolongé les visas pour des facilités administratives, comme Hong Kong et Taïwan, pour éviter que les personnes ne se rendent dans les bureaux d’immigration, et donc pour éviter qu’elles se contaminent entre elles » explique Marie Berard
Les pvtistes font donc circuler une pétition pour exiger le prolongement de leur séjour. Julie Meunier, cofondatrice du site pvtistes.net explique que « les pvtistes ont demandé à ce que leurs visas soient prolongés de 6 mois, pour que toute cette période n’affecte pas leur séjour à l’étranger ».
Les opportunités de travail, pour les pvtistes, sont restreintes. Pour ceux qui devaient partir dans les semaines à venir où dans quelques mois, ils ne peuvent plus voyager comme prévu initialement, ou il leur est fortement déconseillé.