Comprendre puis s’approprier ‘’l’Étiquette des Affaires’’ de chaque pays où l’on intervient est primordial. Une action qui facilitera la capacité à communiquer, boostera l’efficacité de la collaboration, permettra la pénétration d’un marché et la construction d’une relation de confiance durable. Un manque de connaissance des codes de politesse, des normes sociales et des protocoles d’affaires peut très vite engendrer incompréhensions, malentendus, vexations et conflits. Les toutes premières règles à connaitre concernent celles de la tenue vestimentaire, les présentations et salutations. Mais que sont-elles devenues après la pandémie ? Petit tour du monde.
Saluer, se présenter sont des actes rituels de politesse par excellence. Universels certes mais leurs formes varient selon les contextes culturels et la variété des domaines professionnels.
Que deviennent les cartes de visite depuis la pandémie ?
C’est un outil incontournable pour se présenter et étendre son réseau professionnel. Même à l’ère du numérique, l’échange de cartes de visite dans les Affaires reste un symbole extrêmement important, l’expression d’un respect réciproque.
A New York, Anne Sophie (Tech) la carte de visite n’est plus utilisée comme avant ce que confirme aussi Nathalie (Immobilier) à Boston. En Australie Phillip (pharmacie) précise que le covid a complètement fait disparaitre la carte de visite mais que cette tendance était déjà enclenchée avant covid. Situation identique au Panama nous apprend Marie-Adélaïde (marketing digital/luxe). En Italie, il est d’usage d’échanger les contacts par smartphone souligne Angelo(consultant) En effet de plus en plus de cartes ont un QR code qui permet de sauvegarder les contacts sur les smartphones. Comme le constate Eddy (HR /Banque) à l’Ile Maurice, la carte de visite est toujours d'actualité mais ce sont des cartes avec QR Code ou avec une clé USB intégrée. De même à Singapour, l’utilisation de la carte classique régresse observe Patrice(banque)au profit de la carte acec QR code qui renvoit au profil de LinkedIn.
Toujours à Singapour mais dans le IT, Cédric affirme que présenter (toujours à deux mains) une carte est devenu moins fréquent à cause du Covid, mais que cela reste de bon ton de la partager. Dans l’hôtellerie, la carte classique est remplacée peu à peu par la carte digitale nous informe Meridith.
A Abu Dhabi, Christophe nous apprend que les émiriens possèdent rarement des cartes de visite. Au Royaume-Uni, Alexia, (marketing /luxe) ne voit presque plus de cartes de visite car les présentations ont tendance à se faire en ligne. En Algérie, donner une carte de visite semble également moins systématique estime Marc dans la Finance.
En Chine, Olivier confirme que n’y a pratiquement plus de cartes de visite au profit de WeChat. En revanche elle est toujours d’actualité au Vietnam nous disent Thierry (production) et Frank en Allemagne surtout durant les foires internationales qui ont repris. De même au Japon (Guillaume, maritime) toujours présentée à deux mains, (on n'oublie pas de faire une petite courbette quand on reçoit la carte de son interlocuteur) Pas de changement notoire à Hong Kong déclare Keith (cabinet d’avocats). En Égypte Nadine souligne que la carte de visite classique reste un must pour une première rencontre professionnelle sans code spécifique pour l’échange. Marie dans la Fintech avoue qu’elle n’a jamais vu de carte de visite en Suède. On se présente en donnant son nom et on enregistre le contact directement sur son téléphone. Très peu de cartes de visite également en Nouvelle Zélande.
En France, Fabrice (consultant) précise que les cartes en raison des enjeux environnementales seraient de moins en moins utilisées. Mais dans la pharma, elles le sont toujours nous dit Arnaud.
A Singapour, Sophie(construction/aviation) a remarqué que les grands groupes comme Airbus, Veolia, Bouygues sont passés à la carte digitale.
Au Canada, Louise, arbitre Internationale, n’échange plus de carte de visite alors qu’elle le fait toujours à Hong Kong. En Inde, Bertrand (services à la restauration) trouve que donner une carte devient moins systématique et dépend de la hiérarchie. Un cadre supérieur ne donnera sa carte de visite qu’à des personnes de même niveau.
La poignée de main est-elle toujours utilisée ?
Serrer la main est une manière de se saluer, un geste cordial qui s'est imposée dans les entreprises et les échanges d’affaires. Mais attention aux sentiments et aux impressions qu’il véhicule car il est révélateur de la personnalité. Cette forme de contact n'est cependant pas la norme dans de nombreuses cultures. Et puis la pandémie est passée par là. Un geste qui se perpétue ?
Aux Émirats, rien n’a vraiment changé, on continue de serrer la main aux hommes mais pas aux femmes. En Égypte, Nadine nous dit que le geste est pratiqué mais pas systématiquement et nettement en régression depuis la période Covid. Là aussi en application de la religion certains ne serrent pas la main aux femmes. Dans tous les cas de figure, on n’utilise jamais sa main gauche.
En France, Martine nous dit que cet usage est devenu rare dans son domaine alors qu’Arnaud dans la pharmacie affirme qu’elle est toujours d’actualité. A Hong Kong, elle est pratiquée moins fréquemment déclare Keith, avocat, ce que confirme Frank en Allemagne. En Italie, au UK, en Algérie, au Vietnam, la poignée de main est revenue ou revient doucement comme en Chine. En Australie, elle est redevenue pratique courante des affaires. A Singapour, alors qu’elle réapparait dans le domaine de la banque et du IT, la poignée de main est très peu utilisée dans l’hôtellerie nous dit Meridith. Ce sont les introductions verbales qui prévalent. A l’ile Maurice, si la pandémie l‘avait freiné, elle revient aussi progressivement. En Suède, Marie dans la fintech précise que l’on se dit juste bonjour sans se toucher. A New York, selon Anne Sophie, on l’utilise moins largement qu'avant sauf pour des premières présentations. Au Canada, Louise perçoit désormais une hésitation depuis la pandémie. Si elle est toujours pratiquée en Inde dans les réunions professionnelles Bertrand reconnait que le geste est moins spontané (on observe des hésitations) post covid.
Est-ce que le code vestimentaire est différent depuis la pandémie ?
La tenue vestimentaire, élément de notre apparence et outil de communication puissant n’est jamais à négliger. L’image que nous donnons peut exprimer crédibilité, professionnalisme, sérieux ou tout son opposé. Mais les normes vestimentaires sont plus ou moins formelles selon les pays et selon les secteurs d’activité La pandémie a-t-elle remis en cause certains codes et styles vestimentaires ?
En Italie, dans le domaine du consulting et du coaching le ‘’chic décontracté ‘’est désormais accepté dans la vie professionnelle de tous les jours selon Angelo. Mais ce changement a débuté bien avant la pandémie. Il ajoute qu’il pense que porter une veste et une cravate était devenu insupportable surtout durant le printemps et l’été en raison des changements climatiques. Cependant un code vestimentaire plus formel est de mise lors des réunions avec les cadres dirigeants. A Abou Dhabi, Christophe (Aggrotech/ Finance) signale un style élégant tout en étant décontracté. Il devient plus formel (on remet la cravate) lors des rencontres avec les Émiriens. C’est une véritable marque de respect. En France aussi Martine dans un Cabinet d’avocats confirme que le code vestimentaire est beaucoup moins formel que dans le passé. Il n’y a quasiment plus de cravate portée par les hommes au bureau, beaucoup moins de costumes, les chaussures à talon chez les femmes deviennent plus rares, bref un glissement vers une tenue d’affaires décontractée. Toujours en France, dans la pharma, le costume s’avère obligatoire pour les cadres supérieurs avec cravate par moments reconnait Arnaud. Même principe dans la pharma en Allemagne mais le vendredi une tenue plus décontractée est de mise nous apprend Frank. Quant aux femmes, elles s’habillent plus « business » (pantalon, jupe droite, veste) en Europe de l’Ouest alors qu’il y a plus de fantaisie à l’Est. Au UK Alexia indique que les employés se doivent d’être bien habillés, sans aucune autre précision ce qui permet une certaine flexibilité. Depuis le covid les gens s’habillent de façon plus décontractée mais fournissent un effort pour les réunions clients. A l’Ile Maurice dans le secteur de la banque, Eddy nous apprend que la tendance générale est la suivante : le complet sans cravate pour les cadres (N-1) et la chemise avec cravate pour les "front-liners" en première ligne avec les clients. Un code spécial le vendredi : polos de marque et tenue décontractée. Même tendance dans la banque à Singapour confirme Patrice. Au Japon, cela reste assez conservateur avec toujours des vestes et des cravates. Les femmes portent presque toujours des collants. Mais on opte tout de même pour une tenue plus décontractée le vendredi. En Suède, Marie a noté que les gens s’habillent plus lors des présentations de vente mais généralement sans porter de cravate. En Algérie, le ‘’casual Friday’’ a fait son apparition rapporte Marc. Le reste de la semaine voit pantalon et chemise (souvent blanche) au bureau et veste, avec ou sans cravate, pour les rendez-vous clients et ou autres. A Singapour dans le domaine IT, c’est la tenue d’affaire décontractée qui prédomine selon Cédric. Dans l’hôtellerie, le costume pour les hommes et la tenue professionnelle pour les femmes sont de rigueur nous dit Meridith. En Chine, avec le télétravail, les employés ont adopté un style très décontracté à la maison. Vestes et cravates tendent à disparaitre remarque Olivier. Au Vietnam, Thierry (production) nous indique que le costume reste la norme avec peu de cravates. L'Asie du Sud-Est serait moins formelle que l’Asie du Nord. En Inde, Bertrand note un style assez décontracté pour les hommes, les femmes portant fréquemment des saris et des robes traditionnelles. A New York, Anne Sophie (tech) précise qu’aucun code vestimentaire particulier ne s’applique ni aux équipes américaines, ni aux équipes anglaises. Au Canada, les tenues sont plus décontractées qu’avant Covid, même s’il reste un certain formalisme dans le Droit et la Banque. Au Brésil, le costume est de mise sans la cravate.
Je remercie chaleureusement les professionnels du monde entier qui ont contribué à l’écriture de cet article.