Des histoires en podcasts pour les enfants, c’est le pari de l’application Keeku et de ses fondateurs, Yannick Ichane, Kevin Magne et Antoine Mazelin.
Créée en octobre 2020 et destinée aux enfants de 0 à 12 ans, Keeku propose des podcasts en tout genre : contes, bien-être et méditation, apprentissage ludique… il y en a pour tous les goûts. Yannick Ichane revient dans cette interview sur les spécificités de ce « coin des podcasts pour enfants », dont le succès s’étend au-delà des frontières françaises.
Comment avez-vous eu l’idée de créer Keeku ?
Antoine Mazelin est également papa. Notre premier point était le suivant : nos enfants passent trop de temps devant les écrans. Nous avions envie d’apporter une alternative à cela. Pour nous, le livre et l’histoire sont indispensables, nous voulions trouver quelque chose qui ait les mêmes bénéfices. Le podcast répondait à ce besoin-là. A côté de ça, le confinement nous a fait comprendre qu’il est compliqué de trouver des podcasts pour enfants. Il y en avait bien sur des grosses plateformes, mais le choix était assez limité. Nous voulions permettre aux parents de trouver facilement du contenu. Keeku a été créée pour répondre à ce besoin.
Les enfants sont un peu comme les adultes, ils ont besoin de diversité
Que propose Keeku ?
Vous pouvez y trouver de tout. Le yoga et la méditation pour enfants marchent très bien. L’enfant prend conscience de son corps. Il y a des podcasts pour rire, des histoires drôles, mais aussi pour apprendre. Le podcast « Wild » parle des animaux. Nous proposons aussi « Graine de scientifique », pour les enfants qui veulent en apprendre plus. Un peu de musique aussi, des comptines. Les enfants sont un peu comme les adultes, ils ont besoin de diversité.
Quelle est la particularité de Keeku par rapport à d’autres fournisseurs de podcasts pour enfants et adolescents ?
Nous sommes la seule plateforme de podcasts gratuite. Toutes les autres sont payantes, avec en plus un peu moins de contenus. Nous avons la chance d’avoir 52 partenaires qui nous font confiance, avec plus de 2000 contenus. Nous avons dépassé la barre des 100.000 écoutes sur le site. Les parents ont envie de trouver du contenu gratuit pour leurs enfants, dans un environnement totalement sécurisé pour eux.
Toucher les enfants quand ils sont petits, c’est déjà commencer à leur inculquer des bonnes pratiques
Quels sont les bienfaits des podcasts pour les enfants ?
Tout d’abord, cela les aide à se canaliser. Ils peuvent développer leur imaginaire. Quand un enfant écoute une histoire, son imaginaire est très sollicité. Pour les 0-6 ans, cela développe le vocabulaire. L’enfant va vraiment pouvoir développer sa compréhension du langage. Certains enfants ont même acquis un goût pour la lecture. En commençant par de l’audio, ils s’habituent et veulent continuer à développer leur imaginaire. Le livre est une suite logique. Un point très étonnant : lorsque les adultes discutent, l’enfant, même dans son coin, écoute tout et est capable de répéter après coup. Le podcast peut avoir le même effet : l’enfant peut apprendre tout en jouant.
Une fois passés les 12-13 ans, les enfants décident généralement eux-mêmes de ce qu’ils ont envie d’écouter. Toucher les enfants quand ils sont petits, c’est déjà commencer à leur inculquer des bonnes pratiques.
Il est important de faire en sorte de garder ce moment familial
Vos podcasts sont-ils destinés uniquement aux enfants, ou l’écoute peut-elle se faire avec les parents pour créer du lien autrement ?
Pour nous, l’écoute est conjointe. Quand les parents rentrent du travail, ils n’ont pas forcément l’énergie de raconter une histoire. Mais il est important de faire en sorte de garder ce moment familial. Le podcast permet cela. Les parents vont pouvoir s’asseoir ou s’allonger à côté de leurs enfants, lancer un podcast, et écouter et rire ensemble. C’est un divertissement familial.
Keeku devient un vecteur de la francophonie car nous proposons une approche ludique
Avez-vous également des écoutes à l’international ?
Un gros travail de bouche-à-oreille a été fait pas notre communauté. Aujourd’hui, environ 20% de nos écoutes sont réalisées à l’étranger, au Liban, en Espagne, aux Etats-Unis, au Canada, ou encore en Allemagne. Nous avons créé un espace de francophonie. Et même parfois de façon un peu différente, pour faire en sorte que les enfants aient toujours un contact avec le français. Dans la partie anglophone du Canada, par exemple, certains parents ont envie que leurs enfants connaissent le français, même si eux n’y comprennent rien. Keeku y devient un vecteur de la francophonie car nous proposons une approche ludique.
Quel podcast recommanderiez-vous ?
J’aime beaucoup les animaux, donc « Wild » est vraiment top. « Mini-yogi » ou « Ma pensée positive ». permettent, surtout en ce moment, de se détendre un peu, ce qui est crucial pour les enfants. Et j’aime aussi beaucoup « Les poésies d’Héloïse » : une petite fille qui s’enregistre pour apprendre ses poésies.