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CINEMA - Rome, éternelle muse du cinéma

Depuis les débuts du cinéma de nombreux scénaristes ont choisi de faire de Rome le cadre exceptionnel de leurs films. Quelques-uns sont devenus des chef d'?uvres, d'autres ont été oubliés, mais Rome, ville du cinéma italien s'est donnée sans compter

 

La cité italienne du cinéma
Rome n'est pas simplement un objet de fascination pour les réalisateurs du monde entier. Elle est devenue au fil des années la capitale italienne du 7ème art, offrant une structure de renommée pour héberger le talent des grands noms du cinéma. Depuis plus d'un siècle, Rome est la ville d'accueil de grands studios internationaux tels que la Cines et Cinecittà. En 1906, Filoteo Alberini et Dante Santoni fondent la Cines, société spécialisée dans la production et distribution de films. Très vite quelques réalisateurs français comme Gaston Velle intègrent les studios. La Cinès se spécialise dans les productions historiques et produit de nombreux films tels que Agrippina de Enrico Guazzoni en 1910 avant de se reconvertir pour raisons économiques dans la production de comédies et de documentaires. En 1935, les studios brûlent et la même année, Cinecittà est construite sur les ruines de la Cines sous l'initiative du ministère de la Culture Populaire  du gouvernement de Mussolini. Cinecittà devient très vite un pôle cinématographique européen où un réalisateur peut obtenir tout ce qu'il désire. Les studios sont reconnus mondialement et attirent les cinéastes de toutes nationalités.

Depuis son inauguration en 1937, plus de 3.000 films ont été produits à Cinecittà. De nombreuses séries y ont vu le jour et de nombreux réalisateurs y sont passés et repassés tels que Federico Fellini, Luchino Visconti, Martin Scorsese ou encore Francis Ford Coppola. Ce dernier dans une déclaration publiée sur le site des studios Cinecittà expliquait : "je considère Cinecittà comme l'un des studios que je connais le mieux. Il m'a tout de suite plu parce que comme à Hollywood ou Pinewood, c'est un endroit où l'on peut faire tout et n'importe quoi. comme tous les grand studios, cinecittà offre énormément de possibilités, toutes alimentées par l'enthousiasme et l'amour du cinéma. Oui, je me sens vraiment chez moi à Cinecittà".

(décors de "gangs of New York", source: wikimedia)

 

Dès les années 1940 le cinéma Italien obtient une renommée mondiale grâce à des réalisateurs de légendes. Roberto Rossellini y a tourné Roma Città aperta en 1945 ou encore L'Amore en 1948. Vittorio De Sica y a réalisé Sciuscià en 1946 et Ladri di biciclette en 1948. Les délirantes (Le) notti di Cabiria en 1957 et la Dolce Vita (1960) de Federico Fellini voient le jour dans ces mêmes studios. Mais les Américains, très friands de Rome et du charme italien investissent également les lieux, comme William Wyler avec ses Vacanze romane en 1953 et Ben-Hur en 1959. Depuis les studios Cinecittà ne cessent d'accueillir les réalisateurs du monde entier et notamment américains qui cherchent à échapper à Hollywood. Martin Scorsese y était en 2001 pour Gangs of New York. Ron Howard y adaptait Anges et Démons et Ryan Murphy en 2010 occupait les studios pour Mange, Prie, aime. C'est sans oublier les séries prestigieuses telles que Rome de Bruno Heller.
Mais la capitale italienne ne cède pas seulement ses locaux aux réalisateurs, elle se dévoile sous les yeux du spectateur. Pour chacun des films qui en ont fait leur décor, Rome livre ses monuments, ses ruelles, ses immeubles si italiens et ses traditions.

 

Quand Rome a le premier rôle
Beaucoup de réalisateurs sont tombés amoureux de la ville éternelle, et avec leurs films le téléspectateur peut découvrir des quartiers, des places et des lieux représentatifs de la vie romaine. Mais pour s'amuser à les retrouver lors d'un séjour dans la Capitale encore faut-il les reconnaître. Ainsi, la Dolce Vita de Fellini présente la Rome des années 1960 avec les Terme di Caracalla, la Fontana di Trevi, la Via Appia Antica, la Piazza del Popolo ou encore la Piazza San Pietro. Le spectateur se rappellera la scène où Anita Ekberg alias Sylvia se promène un chaton sur la tête criant "Marcello where are you ?" et découvre stupéfaite la Fontaine de Trévise (voir la scène). Dans le film de Vittorio De Sica, Ladri di Biciclette, on voit apparaître la Piazza Vittorio Emanuele II, Porta Portese  et le Ponte Palatino, comme ils étaient en 1948 c'est-à-dire bien différents d'aujourd'hui. Ainsi, père et fils sont sur le Lungo Tevere à côté du Gianicolo quand ils décident d'aller manger une pizza et entrent dans le restaurant Antico Bottaro sur le passage de Ripetta (voir la séquence vidéo). Il est donc divertissant de se promener dans Rome après avoir vu ces films et de chercher à reconnaître les lieux et trouver ce qui a changé. Beaucoup plus récemment, au tout début du film de Michele Placido, Romanzo Criminale (2005) les héros encore jeunes volent une voiture dans le quartier de l'EUR et plus particulièrement au Fungo Eur. Cette fois le spectateur peut même s'amuser à refaire en voiture le trajet des trois délinquants.

(Fellini, source: wikimedia)

Pour savoir quels sont les quartiers qui apparaissent dans les classiques du cinéma italien, ou tout simplement pour découvrir comment était tel ou tel quartier au milieu du 20e siècle, des sites comme cinemaroma.eu proposent de relier chaque scène de film à la carte de Rome. Il est alors possible de se représenter géographiquement le parcours des personnages.
Rome est une grande ville du cinéma, à la fois romantique, antique et populaire, elle offre un environnement de choix aux cinéastes  qui en font bien souvent l'actrice principale de leur film. Entre les Studios Cinecittà, le Festival international du Film de Rome, et le cadre sublime de la ville en elle-même, la capitale italienne n'a pas fini de régaler les passionnés du 7ème art.

Elise BONNARDEL (www.lepetitjournal.com / Rome) Mercredi 2 mars 2011

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