Célébré mondialement à travers des manifestations, marches et cortèges, le 8 mars est un jour dédié à la revendication et à la lutte pour les droits des femmes, l’égalité et la justice. Cette date représente également une occasion de dresser un état des lieux de la place des femmes dans la société. Retour sur trois lois qui font de l’Espagne une référence en matière des droits des femmes.
Le congé menstruel en Espagne
Depuis plus d'un an en Espagne, les femmes souffrant de dysménorrhée, c'est-à-dire des menstruations particulièrement douloureuses et incapacitantes confirmées par un professionnel de santé, peuvent bénéficier d'un congé menstruel. Pris en charge par la Sécurité Sociale, il dure en moyenne trois jours par mois. L'Espagne se distingue en Europe comme le premier pays à mettre en place une telle politique.
En France, une proposition de loi similaire a été soumise au Sénat en février de cette année mais a été rejetée, avec 206 voix contre 117. Les inquiétudes autour de la discrimination à l'embauche, les risques d'abus par les employées et le coût potentiellement élevé de ce congé sont parmi les raisons évoquées pour expliquer cet échec législatif. Si sur le plan national le congé menstruel n’est pas une réalité, certaines municipalités, comme Arras et Tours, ont toutefois adopté des mesures permettant aux femmes de s'absenter en cas de douleurs menstruelles sévères.
Le congé de parenté en Espagne
Le congé maternité est le même en France et en Espagne. Au total, la nouvelle mère peut s'arrêter pendant 16 semaines. Cependant, ce qui distingue les deux pays est la durée du congé paternité : dans l’hexagone, ce dernier s'étend sur 28 jours suivant la venue au monde de l'enfant.
À l'opposé, en Espagne, les jeunes papas bénéficient de 16 semaines, comme les mères. Cette équité permet aux deux parents de s'accoutumer ensemble à leur nouveau rôle, de partager les responsabilités découlant de l'arrivée du bébé et donne l'opportunité à la mère de récupérer de l’accouchement.
Lutte contre les violences faites aux femmes : l’Espagne en avance sur la France
La loi sur la transidentité
La loi trans vise à promouvoir et à sécuriser les droits des individus LGBTI, en reconnaissant l'autodétermination de genre. Ainsi, la loi autorise les personnes âgées de plus de 16 ans à solliciter un changement de genre administratif sans nécessiter le consentement parental ou fournir des justificatifs.
En revanche, en France, pour modifier le sexe indiqué sur les documents administratifs, l'individu doit prouver son identité de genre par des documents écrits. Cette procédure requiert l'approbation du tribunal de grande instance pour la modification du sexe sur les registres de l'état civil.