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Violences faites aux femmes à Valencia : tout ce qu’il faut savoir

une femme qui tend sa main pour dire nonune femme qui tend sa main pour dire non
Nadine Shaabana, Unsplash
Écrit par Marion Mergault
Publié le 4 janvier 2023, mis à jour le 3 avril 2024

Triste sujet faisant régulièrement l’actualité, les violences faites aux femmes restent un vaste thème. Parfois complexe à comprendre, rempli de clichés et de méconnaissances, il est difficile de savoir quoi faire quand on fait face à une situation de violence sexiste. Comment agir si nous ou une de nos proches se retrouve dans une telle situation ? Vers qui se tourner ? Quelles sont les peines encourues ? Autant de questions auxquelles nous avons essayé de répondre.

 

Les violences faites aux femmes : que dit la loi ?

Au-delà des violences conjugales, les violences faites aux femmes peuvent prendre la forme de harcèlement, de menaces contre soi ou sa famille, de mutilations génitales ou encore de trafics humains ou sexuels. En Espagne, c’est la loi loi du 28 décembre 2004, sur les mesures globales de protection contre la violence sexiste, qui est la principale référence sur le sujet. Sous le terme de violence de genre, elle définit les violences faites aux femmes comme celles qui, “en tant que manifestation de discrimination, la situation d’inégalité et les rapports de force des hommes sur les femmes sont exercés sur elles par ceux qui sont ou ont été leurs conjoints ou ceux qui sont ou ont été liés à eux par des relations d’affectivité similaires, même sans cohabitation”, et “comprend tout acte de violence physique et psychologique, y compris les atteintes à la liberté sexuelle, les menaces, la coercition ou la privation arbitraire de liberté”.

 

Quelles sont les peines encourues en Espagne ? 

En cas de violences, les peines encourues par l’agresseur sont définies au cas par cas, s’il s’agit de harcèlement, de mauvais traitements, de menace, d’agression sexuelle ou encore de violences physiques. Ces peines peuvent aller de quelques jours à plusieurs années de prison en fonction de la gravité des faits, mais peuvent aussi se traduire sous forme d’amende, de mesures d’éloignement ou de travaux d’intérêt général.

 

Les chiffres des violences faites aux femmes en Espagne 

Bien que le pays soit régulièrement cité en exemple dans sa lutte contre les violences faites aux femmes, l’Espagne n’en a pas encore fini. Avec 43 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2021, l’Espagne a enregistré son chiffre le plus bas depuis 2003. A titre de comparaison, c’est trois fois moins que la France, qui en comptabilisait 122 la même année. Concernant les plaintes, bien qu’on sache qu’elles restent sous-déclarées, on dénombre chaque année près de 170.000 plaintes pour violence machiste en Espagne.

 

Comment reconnaître une situation de violence ? 

Selon une liste du Gouvernement espagnol, plusieurs faits et gestes sont considérés comme des signes de violence, et doivent alerter la victime ou ses proches s’ils en sont témoins. Si votre conjoint ou ex-conjoint :

  • Vous ridiculise, vous fait vous sentir inférieure, maladroite ou inutile.
  • Vous isole, vous empêche d’interagir avec votre famille ou vos amis, devient jaloux ou provoque une dispute.
  • Vous menace, vous humilie, crie contre vous ou vous insulte en privé ou en public.
  • Vous fait vous sentir coupable, vous blâme pour tout.
  • Menace de faire du mal à vous ou à votre famille.
  • Vous avez peur de son regard ou de ses gestes.
  • Contrôle votre argent, votre façon de vous habiller, regarde dans votre téléphone portable et vos réseaux sociaux.
  • Vous a déjà agressé physiquement.
  • Vous a forcé à avoir des rapports sexuels contre votre volonté.
  • Menace d’emmener vos enfants si vous le quittez.

Selon cette liste, si vous répondez oui à une ou plusieurs affirmations, vous êtes fort probablement victime de violences. Elle vous recommande alors d’agir pour vous sortir de cette situation. Cette liste montre également que les violences peuvent prendre la forme d’une simple remarque, et peut aller jusqu’à la violence physique. Dans certains cas, cette violence est progressive, si bien que la victime et la famille ne s’en rendent pas compte tout de suite. Si vous subissez l’une des situations suivantes, il recommande d’agir et d’être vigilant car cela pourrait être le début d’une relation abusive :

  • Il contrôle la façon dont vous vous habillez.
  • Vous n’exprimez pas vos opinions librement par peur de sa réaction.
  • Il vérifie votre téléphone portable et vos réseaux sociaux.
  • Vous vous sentez continuellement inférieur à lui ou en général. 
  • Votre partenaire montre fréquemment de la jalousie. 
  • Vous avez cessé de sortir avec votre cercle d’amis parce qu’il “ne les aime pas”. 

Si vous pensez être victime de violence, la première mesure que vous pouvez prendre est d’expliquer votre situation à vos proches et de demander de l’aide. Vous pouvez ensuite vous rapprocher de la police, de votre médecin, d’un centre de santé ou associations spécialisées dans l’accueil et la gestion de ces violences. Vous pouvez également consulter le site WRAP, le site web des ressources de soutien et la prévention en cas de violences conjugales. Il permet de localiser l’emplacement des ressources policières, judiciaires et d’ informations, assistance et conseils, plus à proximité de votre lieu de résidence. Enfin, vous pouvez contacter gratuitement le 016, le numéro dédié à l’accompagnement des victimes de violences.

 

Que faire si une de nos proches est victime de violences ou si vous êtes témoin de violences ? 

Si vous connaissez quelqu’un victime de violences ou si vous en êtes témoin, il y a plusieurs recommandations pour aider la victime. Mais avant d’agir, il est important de comprendre la complexité de cette violence, de ne pas la juger et d’essayer de la comprendre. En effet, dans certains cas, ce sont les victimes elles-mêmes qui s’opposent à la dénonciation de leur agresseur pour diverses raisons, notamment la peur, la culpabilité, la honte, l’absence de réseaux de soutien social ou familial ou la dépendance économique à l’égard de l’agresseur. Il est donc recommandé de ne pas faire pression sur elles, pour qu’elles portent plainte par exemple, et lui faire savoir que vous êtes là pour elles.

Si vous êtes un témoin direct de violence, dans l’immédiat, il est recommandé d’agir. “Traditionnellement, la violence sexiste était considérée comme une affaire privée dans laquelle aucun étranger ne devait intervenir. Cependant, de nos jours, la violence sexiste est considérée comme un problème social et constitue un crime public. Par conséquent, les citoyens ont l’obligation de dénoncer les autorités, afin que les différents mécanismes de protection des femmes puissent être activés et que les faits ne restent pas impunis”, précise le Ministère de l’égalité. Vous pouvez notamment contacter le numéro d’assistance 112, en indiquant le lieu des événements afin que la police puisse intervenir le plus rapidement possible.

 

Vers qui se tourner à Valencia ? 

La Oficina de Denuncias y Asistencia a las Víctimas de Violencia de Género de Valencia : il s’agit du premier bureau de ce type à avoir ouvert en Espagne, en avril 2019. Ce centre fournit un soutien psychologique, ainsi que des ressources sociales et d'assistance dès le dépôt de la plainte, assuré par des agents de Police, du personnel du Réseau d'Assistance aux Victimes d'Infractions de la Generalitat de Catalunya et de l'Institut de Médecine Légale. Ouvert tous les jours de l’année entre 9h et 21h, il assure une prise en charge globale des victimes du début à la fin de la procédure judiciaire, ce qui permet d'atténuer le préjudice subi et de favoriser leur rétablissement. Elle est située dans la Cité de la Justice de Valence, avec un accès direct depuis l'extérieur, carrer Ricardo Muñoz Suay Cineasta, angle avec Profesor López Piñero 14. Pour la contacter : 900 50 55 50 / 961 927 835 / 646 872 491 / oficinadenuncias@gva.es

El Centro mujer 24 horas :  Il en existe 9 répartis dans la Communauté valencienne. Celui de Valencia est situé Calle Guardia Civil, 21. L’adresse et le numéro de chacun des centres sont consultables sur le site internet de la Communitat valenciana.

 

Les associations à Valencia 

SI vous êtes victime de violence, vous pouvez également vous rapprocher des associations de la ville, qui pourront vous aider à engager des démarches ou simplement vous apporter une écoute. A Valencia, l’association Alanna est composée de professionnels, principalement des femmes, formés à l’intervention sociale. Créée en 2002, elle lutte contre les violences subies par les femmes et les accompagne dans leur processus de reconstruction.

 

Quel numéro appeler ? 

016 : Il s’agit du numéro de lutte contre les violences faites aux femmes, mis en place par le Ministère de l’égalité. Ce service téléphonique donne des informations, des conseils juridiques et des soins psychosociaux immédiats, fournis par du personnel spécialisé, à propos de toutes les formes de violence à l’égard des femmes. Il est gratuit, confidentiel, disponible en 53 langues 24h sur 24 et accessible aux personnes ayant une déficience auditive, un trouble de la parole ou une basse vision. Il fonctionne également via Whatsapp avec le numéro 600 000 016, et par mail à l’adresse 016-online@igualdad.gob.es.

900 20 20 10 : Si vous êtes mineur et que vous pensez qu’une personne de votre entourage est victime de violences conjugales, vous pouvez appeler l’ANAR, au 900 20 20 10.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter la page ressource de la Délégation du Gouvernement contre la violence de genre. 

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