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Six talents français à l’honneur des Trophées des Français des Etats-Unis 2024

Qu’ont en commun un café très joyeux, un réseau 100% féminin, une application qui marche, un youtubeur qui fait découvrir les USA, de l’art sur un campus scolaire ou encore des dauphins hawaiiens ? Les Trophées des Français des Etats-Unis bien sûr ! Découvrez les parcours incroyables des lauréats de la deuxième édition des Trophées des Français des Etats-Unis qui font rayonner la France outre-Atlantique. Leurs parcours ont été mis à l’honneur ce mardi 15 octobre 2024 au Consulat de France à New York, en présence de Cédrik Fouriscot, Consul général de France.

Les lauréats des Trophées des Français des Etats-Unis 2024Les lauréats des Trophées des Français des Etats-Unis 2024
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 10 octobre 2024, mis à jour le 16 octobre 2024

Que ce soit dans des domaines aussi variés que l’éducation, l’humanitaire, la culture ou encore l’entreprenariat, leurs talents se conjuguent au pluriel. Leur esprit d’initiative, leur dynamisme, leur inventivité, mais aussi leur résilience face aux difficultés rencontrées, ont su démontrer que le succès était possible dans un pays qui accueille ceux qui osent rêver. Bravo à eux, et aux très nombreux candidats qui se sont présentés de l’Alaska jusqu’à la Floride.

Hervé Heyraud, Président-fondateur des éditions lepetitjournal.com

Quatre lauréates de choc pour les premiers Trophées des Français des Etats-Unis

 

 

 

Yves Benchimol, Cofondateur et CEO Weward

Trophée Entrepreneur, remis par EDHEC Business School

Après une formation académique réussie en passant par l’École Polytechnique et un master au cœur de la Silicon Valley, Yves Benchimol se lance dans l'entrepreneuriat. Cela fait maintenant près de 10 ans qu’il est entrepreneur. Il crée d’abord Occi en 2015 avant de tourner la page quatre années plus tard pour co-fonder WeWard. Cette application mobile innovante encourage plus de 20 millions de personnes dans 30 pays à pratiquer une activité physique au quotidien, en convertissant les pas en monnaie numérique. Celle-ci peut être échangée contre une variété de récompenses, y compris des offres, des coupons, des dons à des associations, des produits ou même de l'argent, encourageant ainsi un mode de vie plus sain grâce à la technologie : “Notre vision est de faire marcher plus” raconte Yves Benchimol. Une mission d’autant plus louable que la sédentarité est à l’origine de 3.2 à 5 millions de décès par an selon l’OMS.

 

Weward, l’application qui fait marcher la planète

 

Depuis un an et demi, Yves s’est installé aux Etats-Unis, à New York, pour développer la filiale américaine de l'entreprise, qui compte aujourd’hui 50 salariés répartis des deux côtés de l’Atlantique : “Je suis parti à New York pour voir si je peux développer une équipe, monter un bureau, recruter des premiers Américains, mais surtout véhiculer la culture française de notre boîte.” Les résultats sont déjà très encourageants avec la construction d'une équipe de 7 personnes, un chiffre d'affaires de près d'un million de dollars sur ce marché compétitif et des partenaires de renom comme Netflix, Facebook ou encore Booking.com. En 2024, Yves remporte le French American Entrepreneurship Award (FAEA), reconnaissant ainsi son talent en tant qu'entrepreneur sur ce marché immense qu'est les États-Unis. Si WeWard est une application qui marche, les ambitions d’Yves continuent de courir : “J'ai encore beaucoup à faire avec WeWard. Nous continuons à développer le produit pour stimuler le plus de monde à marcher. WeWard va pouvoir se lancer dans beaucoup de pays, notamment en Amérique du Nord, du Sud ou centrale.”

Recevoir ce Trophée est une reconnaissance importante non seulement pour moi personnellement, mais aussi pour toute l'équipe WeWard et l'effort d'internationalisation que nous avons entrepris il y a près de deux ans. Cela renforce notre mission de faire de la marche une composante centrale de la vie quotidienne des Américains et stimule notre motivation ! Au-delà de la visibilité qu'il nous offre, il nous permet de nous connecter avec les acteurs clés de l'écosystème français aux États-Unis, apportant un soutien inestimable à notre développement. Nous espérons continuer à être à la hauteur de cette reconnaissance.

 

Sylvie Giret, CEO de Café Joyeux US

Trophée Social/Humanitaire, remis par la Caisse des Français de l'étranger

Cela faisait déjà 17 ans que Sylvie Giret évoluait aux Etats-Unis, lorsqu’elle a rejoint Café Joyeux pour son lancement outre-Atlantique. Cette Franco-américaine, « spécialisée dans le développement de marques françaises aux Etats-Unis dans les biens de consommation premium », voulait « donner du sens » à son activité professionnelle. Elle rencontre alors Yann Bucaille-Lanrezac, le fondateur de Café Joyeux, un concept qui fait fureur depuis 2017 en France. « Impossible de rester insensible, il est tellement habité par cette mission », nous confie-t-elle. Sylvie rejoint l’aventure le 21 février 2024, soit un mois avant l’ouverture officielle au 599 Lexington Avenue. Après 19 cafés ouverts en Europe, l’établissement au personnage souriant et à l’identité visuelle jaune solaire est le premier à s’installer aux Etats-Unis. 

Sur les 20 employés de l’enseigne, 15 sont en situation de handicap, les autres sont là pour aider dans certaines tâches mais pas pour les coacher. Grâce à une formation adaptée et à des aides visuelles, les employés apprennent à se responsabiliser et à être en contact avec la clientèle. « Nous leur donnons la chance d'apprendre un métier multi-facettes avec un schéma de progression. Techniquement au bout de deux ans en moyenne, ils peuvent aller travailler dans un restaurant lambda », se réjouit la directrice du lieu. 

 

Sylvie Giret, Café Joyeux à New York : « la différence est une force »

 

Au vu du succès de ces premiers mois d’activité, Café Joyeux a déjà d’autres ambitions pour ce pays continent, déjà séduit par la French touch : « Nous avons travaillé le concept à la française, ce qui intéresse toujours beaucoup les Américains ». Mais au-delà du joli emballage, le message du Café Joyeux touche autant qu’il interpelle : « Nous voulons combattre l’invisibilité du handicap et changer le regard de la société ». Si chaque croissant ou pain au chocolat acheté compte, le combat a aussi sa place dans le monde des affaires. « Nous travaillons avec des entreprises pour opérer leur cafétéria et les transformer en Café Joyeux. Nous voulons vivre au cœur de l’entreprise », nous explique Sylvie Giret. L’entreprise charitable propose aussi la vente de grains de café, un service traiteur et également la privatisation de ses espaces pour des évènements. Le Café Joyeux à New York est « un peu notre flagship », sourit Sylvie qui nous confie qu’elle reçoit des demandes d’ouverture « de tous les Etats-Unis » mais la volonté n’est pas d’ouvrir en masse et surtout de ne pas « diluer » le concept. 

Le développement dans tout le pays prendra donc le temps nécessaire. Ce message, le Café Joyeux le fait déjà rayonner depuis New York : « Il est temps de créer des structures plus humaines et d’intégrer que nous n’évoluons pas tous de la même manière. La différence est une force et peut devenir une richesse si nous mettons les moyens nécessaires ». 

 

Nous sommes honorés de recevoir ce prix de la CFE, comme une reconnaissance du travail que nous faisons chaque jour avec nos équipes pour promouvoir un modèle inclusif. Lancé en France en 2017, Café Joyeux opère à ce jour 24 cafés, principalement en France, mais aussi au Portugal et en Belgique, et le 1er café américain a officiellement ouvert à New York en mars 2024. Au total, nous employons près de 200 personnes en situation de handicap cognitif et mental, à qui nous donnons des opportunités professionnelles qu’ils n’ont pour la plupart jamais eues. Nous sommes très reconnaissants du soutien que nous recevons de la communauté française, à New York en particulier

 

 

Aude Pacini, chercheuse en biologie marine

Trophée Education, remis par la FASNY

L'expatriation d’Aude Pacini, chercheuse en biologie marine, commence dès l'obtention de son baccalauréat. Passionnée depuis toujours par la biologie marine et les dauphins, elle décide de tenter sa chance outre-Atlantique. Après des cours d’anglais intensif, elle rentre à l’Université de Californie. Durant ses études, elle travaille pour plusieurs entreprises, notamment en tant qu’assistante de recherche à l'institut Scripps d'Océanographie, réputé mondialement. Elle poursuit ses études avec un doctorat en biologie marine à l'Université d’Hawaï, à Manoa. Avec ce doctorat, elle a pu tester l'audition de deux nouvelles espèces de dauphins, permettant ainsi de mieux protéger ces spécimens de l'impact des sons sous-marins. 

 

Aude Pacini : “J’ai le privilège d'étudier les dauphins et les baleines à Hawaii

 

Aujourd'hui, Aude Pacini habite à Honolulu. Elle est à la fois professeur à l'Université d’Hawaï, mais également consultante environnementale : “Cela me permet de non seulement contribuer directement à la science mais également de mettre en application ces résultats pour assurer la coexistence de ces animaux majestueux avec nos activités humaines.” Avec l’augmentation du réchauffement climatique, son travail lui permet aussi “d'interagir avec plus de facilité avec le public sur des thématiques telles que la pollution ou le changement climatique.” Une visibilité qui n’a de cesse d’augmenter, notamment avec la diffusion prochaine “d’un documentaire animalier sur Netflix partageant une partie de nos recherches”. 

Gagner ce trophée est une superbe surprise, je remercie avant tout les organisateurs qui créent un lien entre les français qui vivent à l'étranger. Tous les finalistes ont un parcours exceptionnel, ce qui est un bel exemple de ce que la diaspora française réussit à accomplir partout dans le monde. C'est aussi l'occasion de remercier mes parents sans qui rien de tout ça n'aurait été possible, ils ont cru en une enfant amoureuse de la mer et de ses habitants et ils m'ont donné non seulement le courage mais aussi l'opportunité de réaliser mon rêve. Ce trophée est aussi le leur. C'est également pour moi la chance de partager ma réussite et ma passion avec toute ma famille, mes amis qui ont parfois vécu mon parcours "de loin" , mes mentors et mes collègues sans qui rien de ce que je fais ne serait possible et surtout avec ma fille qui pense que mon travail "c'est de protéger les dauphins et les baleines." Enfin, ce trophée me permet de communiquer au  public quelques aspects fascinants  de la vie des dauphins et baleines et de souligner les questions environnementales importantes auxquelles la communauté scientifique fait face aujourd'hui. J'aimerais que ce trophée donne envie à des passionnés de tenter leur chance et de croire en leur rêve, et je suis très heureuse de rencontrer d'autres français et de découvrir leur parcours. 

 

Cyrielle Augier Retaureau et Anne-Laure Mondoulet, responsables New York de She for S.H.E 

Trophée Women Empowerment, remis par Santexpat 

She for S.H.E est né en janvier 2016, porté par Valérie-Anne Demulier à New York. De par les expatriations de ses membres, cette communauté mondiale et numérique a aujourd’hui des antennes à San Francisco et à Barcelone, mais fait aussi son entrée à Paris ou encore bientôt à Varsovie. La journaliste Anne-Laure Mondoulet et la sexothérapeute Cyrielle Augier sont aujourd’hui en charge du réseau dans la Big Apple. 

 

She for S.H.E, s’inspirer par la sororité 

She for S.H.E se démarque par un positionnement fort : être un réseau complètement féminin et 100% inspirant. « Lors de nos rencontres, nous ne sommes pas là que pour parler business, insiste Cyrielle, nos membres et nos intervenants évoquent leurs parcours de vie inspirants dans un cadre plus intime et plus propice à la rencontre et à l’entraide ». Santé mentale, autonomisation, dépassement de soi, autant de sujets évoqués lors de ces rencontres humaines enrichissantes, complétées par des ateliers coaching se concentrant sur le développement personnel.

She for S.H.E n’est d’ailleurs pas une association mais un véritable réseau de femmes francophones à New York, qui échangent également tout au long de l’année sur une dizaine de groupes WhatsApp pour parler des tracas du quotidien, de l’installation sur place, se donner plein d’idées d’activités et tout simplement se sentir moins seule. 350 membres actives font partie intégrante de ce collectif qui cherche aujourd’hui « à développer le membership » pour continuer à grandir.

Si les difficultés sont différentes entre les nouvelles expatriées et celles installées depuis un moment, une problématique perdure : trouver sa place dans cette nouvelle aventure de vie. « Beaucoup de femmes expatriées sont des conjoints-suiveurs et cela crée un déséquilibre dans le couple. D’autant plus que New York est une ville chère et que les expatriées cherchent aussi à être indépendantes financièrement, alors qu’il leur est souvent impossible de continuer leur activité professionnelle », nous explique Cyrielle. 

 « Ce trophée est la reconnaissance du pouvoir de la sororité : lorsque les femmes se rassemblent, partagent et s'entraident, leur force est décuplée et elles peuvent déplacer des montagnes. Créée en 2016 par Valérie-Anne Demulier, She for S.H.E est cette communauté de femmes bienveillantes, authentiques et ambitieuses à New York, qui permet de tisser des liens forts, rencontrer des femmes inspirantes, s’ouvrir à de nouvelles activités et lieux dans cette ville si riche, et de développer ses propres projets.  Toutes ensemble, nous sommes plus fortes et nous avons hâte de vous rencontrer pour cette nouvelle saison. Rejoignez-nous ! »

 

 

 

Francis Gianni, proviseur à la FASNY

Trophée Innovation, remis par lepetitjournal.com 

La philosophie n’est-elle pas finalement le plus beau des socles pour innover ? Francis Gianni, chef d'établissement de la French American School of New York (FASNY), en est en tout cas un bel exemple. Ce professeur de philosophie au lycée et en classes préparatoires HEC/Sciences Po pendant 10 ans quitte Paris pour s’envoler vers les Etats-Unis.  “Je cherche à “penser en dehors de la boîte – to think outside the box” comme disent les Anglo-saxons. J’envoie plus de 50 lettres manuscrites dans le réseau mondial de l’AEFE pour partir enseigner à l’étranger. Je reçois une réponse positive venant de Dallas International School et mon parcours à l’étranger démarre !”, nous explique-t-il. Après un passage à l’université d’État d’Arizona mais également dans le monde de l’entreprise avec STMicroelectronics, Francis Gianni rentre en France pour prendre la direction de trois écoles internationales : “trois écoles très différentes qui me ramèneront ma famille et moi en 2019, presque naturellement aux Etats-Unis, à New-York 15 ans plus tard, à la French American School de New-York.” La tâche est alors ambitieuse : faire de la FASNY une école franco-américaine internationale d’excellence et de renommée mondiale.

 

Francis Gianni : « La FASNY est une école exceptionnelle et unique »

La FASNY accueille aujourd’hui dans le Westchester 760 élèves, une communauté d’environ 500 familles rassemblant plus de 53 nationalités et 180 membres du personnel. “C’est une culture d’école autant à capturer qu’à créer pour faire de cet ensemble humain un orchestre symphonique capable de jouer et d’inventer les meilleures partitions de l’éducation franco-américano-internationale !”, souligne ce féru d’Existentialisme. 

La FASNY lors de son lancement en 1980 avait déjà “une volonté pure et simple de bilinguisme, de multiculturalisme en cultivant le meilleur des deux bords de l'Atlantique”. Depuis son arrivée à la tête de l’établissement, Francis Gianni a su protéger son ADN tout en regardant vers le futur grâce à des “signatures académiques et éducatives innovantes”. Parmi elles, le projet “the art learning collection” at FASNY, “une école-musée vivante où les élèves évoluent au milieu des chefs- d’œuvres de la sculpture mondiale patiemment collectés dans 11 des plus grands musées de la planète.”  “Après trois années d’efforts, la FASNY compte plus de 80 sculptures disposées dans les couloirs de l’école pour admirer, pour travailler et pour apprendre avec elles et parmi elles. Les élèves sont les guides de leur propre musée. Les professeurs travaillent l’art, la littérature, les mathématiques, l’histoire et les sciences avec ce qu’ils ont sous les yeux. Les chefs-d ‘œuvres sont éternels et inépuisables, les projets pédagogiques qu’ils inspirent aussi !”, s’enthousiasme le chef d’établissement, dont l’un des chefs de bataille reste la volonté de développer l’esprit critique de ses élèves. 

 

Je suis particulièrement fier et très heureux de recevoir ce Trophée « Innovation » ! Tout d’abord je voudrais immédiatement partager ce plaisir avec toutes celles et ceux qui sont partie prenante de cette récompense, ce qui est un plaisir de plus.

Ensuite parce qu’il n’est pas si commun dans un milieu éducatif qu’on dit conservateur par nature, d’innover au point de tracer des chemins pédagogiques possibles pour d’autres. Innover au fond c’est prendre le risque de l’erreur et de l’échec sans lesquels on n’apprend pas vraiment. L’école curieusement devient pourtant le lieu où ce risque est le moins évident, ce qu’il faudrait corriger.

Enfin et surtout, les professeurs et les éducateurs travaillent à l’ombre d’une énergie et d’une foi foudroyantes qui inspirent le respect et l’admiration. Il y a dans cette foi humaine un savant mélange d’amour et de conviction, de persistance et de loyauté, de patience et de créativité qui dit beaucoup de la grandeur du métier d’enseignant et de la vertu de toutes celles et ceux qui l’exercent à leur côté.

C’est donc d’abord la FASNY (La French American School of New-York) et tous les professeurs et éducateurs de cette sublime école que je veux associer à ce succès et dédier également ce Trophée des Français de l’étranger à toutes celles et ceux qui dans l’éducation ou ailleurs, ont encore le courage de braver l’inertie et les mouvements contraires pour avancer ensemble en créant.

 

 

Arthur Genre, créateur de contenus 

Prix du Public, remis par la Banque transatlantique 

« Depuis 2016, je crée des vidéos sur YouTube parlant de culture et d’histoire américaine. L’histoire de New York, le football américain ou encore la guerre d’indépendance, toutes ces vidéos ont été produites en parallèle de ma vie lycéenne, dans le seul but d’en apprendre plus sur les États-Unis, pays m’ayant toujours fasciné. À cette époque, je n’imaginais pas que cela deviendrait un métier. », explique Arthur Genre. 

L’aventure américaine commence finalement en 2018 dans une petite ville de l’État de New York appelée New Paltz, principalement connue pour accueillir l’une des branches de l’Université d’État de New York (SUNY). C’est ici, à moins de deux heures de New York, que le jeune Français fait sa troisième année de licence LLCE dans le cadre d’un programme d’échange. 

 

Arthur Genre : le journaliste français qui croque la grosse pomme

 

Ses études terminées, Arthur rentre en France en janvier 2020 après un stage d’un an chez Disney World, en Floride. Il se promet alors de trouver un moyen de revenir rapidement aux États-Unis, mais la pandémie de Covid, qui entraîne la fermeture des frontières américaines, complique les démarches et rend la délivrance de nouveaux visas quasiment impossible. En France, Arthur postule chez Quotidien, l’émission de Yann Barthès. À force de persévérance, il obtient un poste de journaliste sur l’une des rubriques de l’émission. « Je n’ai pas de diplôme de journaliste, explique-t-il, mais grâce à mes vidéos, j’avais un portfolio ». Pour Quotidien, qui rassemble chaque soir plus d’un million de téléspectateurs, Arthur participe à la production de plus de 300 chroniques, avant de passer de l’autre côté et de devenir chroniqueur sur le plateau pendant quelques mois. « Puis ma chronique a été annulée suite à de nombreux changements dans l’émission, raconte-t-il. Ils m’ont proposé une autre place, mais c’était le moment de partir ».

Fort de cette expérience à la télévision, Arthur effectue les démarches nécessaires à l’obtention d’un visa de journaliste pour les États-Unis. Son visa en poche, il s’envole pour New York. Ce changement de décor et de vie lui offre l’occasion de se consacrer entièrement à sa chaîne Youtube, sur laquelle il publie ses documentaires au sujet de l’histoire et de la culture américaine. Une soixantaine de vidéos et 12 millions de vues plus tard, il commence à vivre de cette activité. “Lors de mon arrivée aux États-Unis, ma chaîne YouTube était suivie par environ 85.000 personnes. Ce chiffre a plus que doublé depuis, avec certains contenus ayant dépassé un million de vues. En dehors de mon travail sur YouTube, j’interview également des francophones aux États-Unis pour un podcast, m’ayant permis de rencontrer des tas de personnes fascinantes, comme des diplomates, des entrepreneurs, ou des étudiants vivant leur rêve américain, toujours dans le but de mieux comprendre les États-Unis à travers des récits variés, pour promouvoir la diversité et la richesse de ce pays.”, souligne le vainqueur du Prix du Public, dont les vidéos, comme celle consacrée à la Statue de la Liberté, célèbrent les relations franco-américaines.  

 

Je suis très honoré de recevoir ce trophée. J’ai mis les pieds aux États-Unis pour la première fois en octobre 2015, lors d'un voyage touristique à New York. Ce séjour m'a mis des étoiles dans les yeux et a renforcé mon rêve d’y habiter un jour, un rêve qui me paraissait lointain et difficile à atteindre. Jamais je n'aurais imaginé que, neuf ans plus tard, non seulement New York serait ma maison, mais qu’on me récompenserait également pour mon travail ici ! Je n’aurais jamais pu espérer autant en créant ma chaîne YouTube quand j’avais 17 ans. Je suis fier d’être devenu un Français des États-Unis et très reconnaissant envers ma communauté et Lepetitjournal.com pour ce prix du public.

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