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Cédrik Fouriscot : « La communauté française est extrêmement bienveillante »

« New York incarne la liberté mais aussi l’unité », nous confie Cédrik Fouriscot, nouveau Consul Général de France à New York. Ce spécialiste des questions européennes, amateur de sport et de Romain Gary, prend à cœur ses nouvelles missions dans une ville qu’il affectionne particulièrement et au sein d’une communauté « organisée et bienveillante ». Sa mission principale ? Faire du Consulat un lieu de rassemblement, « à la fois accessible aux Français mais qui doit aussi attirer davantage le public américain ». 

Cédrik Fouriscot Cédrik Fouriscot
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 13 juillet 2024, mis à jour le 17 octobre 2024

La communauté française est très dynamique et ce dans tous les domaines

 

Vous venez d’arriver en poste au Consulat Général de France à New York, comment voyez-vous cette nouvelle mission ?

Je suis très honoré de ces nouvelles fonctions qui représentent vraiment un défi important. J'ai trois grandes priorités dans ces nouvelles missions. La première est de maintenir l'excellent niveau du service public à New York. Le service public est le cœur du métier consulaire. Cela s'est traduit très directement avec l'organisation des élections législatives et son taux de participation record pour les deux tours. Cela a été possible grâce à un gros travail de préparation en amont de réactualisation des listes. J'en parle d'autant plus que je n'étais pas encore en poste. Pouvoir offrir aux Français de l'étranger cette possibilité de voter par Internet pour de tels enjeux politiques est une fierté. 

Le deuxième volet concerne la promotion des talents français à New York et l’attractivité de la France aux Etats-Unis. Je souhaite pouvoir les accompagner et mettre à leur disposition le magnifique bâtiment du Consulat général pour qu’ils puissent rencontrer le public américain. La communauté française est très dynamique et ce dans tous les domaines : la gastronomie, le vin, le luxe, la mode ou encore l’intelligence artificielle. Je veux mettre en avant les Français - et en particulier les Françaises - qui sont implantés aux Etats-Unis. 

Le troisième volet est de faire du Consulat un lieu de rassemblement entre Français mais aussi entre Français et Américains. La France reste le plus vieil allié des Etats-Unis et ce lien persiste quelles que soient les tendances politiques dans les deux pays. Je veux donc mettre à disposition le Consulat pour quiconque souhaite organiser des événements qui célèbrent notre histoire commune. Nous avons eu récemment les célébrations des 80 ans du débarquement. J’ai eu la chance de décorer un vétéran américain dans le Connecticut. Ce centenaire a tout quitté à l’âge de 18 ans pour venir se battre en 1943 sur les plages normandes. Ces moments sont très importants pour moi. 

 

Cédrik Fouriscot au lever de drapeau à Bowling Green
Cédrik Fouriscot au lever de drapeau à Bowling Green

 

Le Consulat général de France à New York doit également être plus ouvert au public américain ? 

Le Consulat doit être à la fois accessible aux Français mais doit aussi attirer davantage le public américain. Pour le Bastille Day, nous avons 7.000 personnes attendues à Central Park et ce sera l’occasion d’un moment festif et de promouvoir la culture et les artistes français. Nous travaillons déjà à la programmation de 2025. Si je ne peux vous en dire plus, je peux vous promettre qu’elle sera vraiment top. 

Ce 14 juillet est aussi une façon de rappeler les valeurs de liberté, égalité et fraternité. Ce message politique est important et il est partagé par les Américains. Le 9 juillet, Bowling Green a ainsi accueilli un lever de drapeau français en l’honneur de ce 14 juillet et des liens franco-américains. Nous aurons également l’anniversaire des 200 ans du retour de La Fayette et avant cela la célébration de ces Jeux Olympiques, une magnifique vitrine pour Paris et la France. Les Américains sont d’ailleurs la deuxième nation de visiteurs après les Britanniques. Cela permet d’envisager de belles perspectives pour l’organisation de la finale de la Coupe du monde de football à New York. Et puis, je ne peux pas oublier nos sportifs français aux Etats-Unis, qui sont de véritables ambassadeurs de la France.

 

 

 

Que représente le 14 juillet pour vous ?

Le 14 juillet est l'occasion de rencontrer à la fois la communauté française et la communauté diplomatique, puisque New York accueille l'Assemblée générale des Nations Unies. Au-delà du beau concert à Central Park, le Bastille Day permet de diffuser nos valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité. Cela prend d’autant plus de sens à New York, qui est historiquement une ville refuge. New York incarne la liberté mais aussi l’unité.

 

Il faut faire en sorte que les Américains ne voient plus l’Europe comme une somme d'États-nations

 

En tant que spécialiste des questions européennes, quels sont les liens que vous souhaitez nouer avec vos homologues européens ?

Les questions européennes ont occupé quasi toute ma vie professionnelle. Je souhaite donc développer ces liens avec mes homologues. L’Europe est devenue un « global player » et plus un « global payer ». Il faut faire en sorte que les Américains ne voient plus l’Europe comme une somme d'États-nations. D'ailleurs, lorsque le président chinois vient à Paris, la présidente de la Commission européenne est présente. L’Europe est une puissance géopolitique en formation, notamment sur les questions de défense. 

A mon échelle, j’ai envie de créer du lien avec mes homologues. Je l’ai fait par exemple lors de l’Euro 2024 en invitant mes collègues européens. Sur le plan consulaire, nous pouvons faire beaucoup de choses ensemble. J’aimerais aussi promouvoir l’action européenne sur d’autres sujets, comme celui de l’intelligence artificielle. L’Europe peut être moteur au niveau mondial, comme elle l’a été sur la protection des données personnelles. Je crois qu'il est important d'avoir ce discours commun sur ces textes européens qui peuvent devenir ensuite des normes mondiales.

 

J’ai pu rencontrer la communauté française et je la trouve extrêmement bienveillante

 

Quel est votre rapport aujourd’hui à la ville de New York et à sa communauté française ?

J’ai pu rencontrer la communauté française et je la trouve extrêmement bienveillante. Nous avons un excellent retour sur nos services consulaires, ce qui est une chance. La communauté économique est très bien organisée et impressionnante, avec la French Tech, la Chambre de commerce, les Conseillers du Commerce extérieur ou encore French Founders. Mon rôle aujourd’hui est de mettre tout cela en musique et de les réunir tous autour de la table pour partager sur divers sujets. 

 

 

 

Sur un plan plus personnel, New York était le rêve de ma fille de 15 ans. C’est donc vraiment une joie de pouvoir venir ici, dans la ville qui a accueilli Romain Gary, dont les écrits m’ont beaucoup nourri. J’adore aussi le sport et j’ai hâte de pouvoir soutenir les athlètes français et françaises à l’US Open, à la finale de la Coupe du monde de football 2026 ou encore découvrir le Madison Square Garden. 
 

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