Le talent des Français de l’étranger n’a pas de limite, preuve en est les quelque 700 candidatures reçues cette année. Sept Français parmi eux ont reçu l’honneur d’être mis en lumière ce 12 mars 2025 au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, lors d’une 13e édition des Trophées des Français de l’étranger marquée par la résilience et l’innovation. Mais qui sont nos lauréats 2025 ?


Les Trophées des Français de l’étranger n’en finissent pas de grandir. Pas de quoi s’étonner pour autant : le vivier de nos compatriotes aux parcours exceptionnels hors de France s’avère inépuisable ! Ainsi, pour la 13e édition, ce sont plus de 700 candidats qui ont tenté leur chance dans le monde entier. Ce mercredi 12 mars au Quai d’Orsay, le chiffre 13 a porté bonheur à sept d’entre eux, qui ont été mis à l’honneur en présence de Laurent Saint-Martin, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères en charge des Français de l’étranger, et de plus de 200 personnalités du monde de la mobilité internationale.
Du Brésil à la Malaisie, les sept nouveaux lauréats s’inscrivent dans la lignée de leurs prédécesseurs. Visionnaires, porteurs de projets et d’innovations, ils ont su dépasser tous les obstacles pour mener à bien leurs projets dans un contexte culturel et linguistique différent. Ils ont su prendre le meilleur de leur pays d’accueil pour créer un pont si précieux avec la culture française. Dynamiques, inventifs, résilients, nos lauréats forcent l’admiration tout en impulsant un formidable élan de générosité. Qu’ils aident à l’éducation des jeunes, au rayonnement du français et à ses contenus digitaux, à rapprocher les talents de la tech, à prévenir des maladies dégénératives ou aux violences de genre, nos lauréats étonnent autant qu’ils impressionnent.
Avec de tels lauréats, les Trophées des Français de l’étranger rencontrent un écho toujours grandissant. L’évènement est désormais décliné dans plusieurs villes : à Dubaï pour les Trophées Moyen-Orient, à Singapour pour des Trophées ASEAN, à New York pour les Trophées des Etats-Unis, à Londres pour les Trophées du Royaume-Uni, à Rabat pour les Trophées des Français du Maroc et bientôt à Milan et Berlin.
Hervé Heyraud, Président-fondateur des éditions lepetitjournal.com

Arthur Genre, journaliste et créateur de contenus (Etats-Unis)
Trophée Innovation, remis par ISG
“Depuis 2016, je crée des vidéos sur YouTube parlant de culture et d’histoire américaine. L’histoire de New York, l’histoire de Donald Trump, le football américain ou encore la guerre d’indépendance, toutes ces vidéos ont été produites en parallèle de ma vie lycéenne, dans le seul but d’en apprendre plus sur les États-Unis, pays m’ayant toujours fasciné. À cette époque, je n’imaginais pas que cela deviendrait un métier.”, explique Arthur Genre.
L’aventure américaine commence finalement en 2018 dans une petite ville de l’État de New York appelée New Paltz, principalement connue pour accueillir l’une des branches de l’Université d’État de New York (SUNY). C’est ici, à moins de deux heures de New York, que le jeune Français fait sa troisième année de licence LLCE dans le cadre d’un programme d’échange.
Arthur Genre : le journaliste français qui croque la grosse pomme
Ses études terminées, Arthur rentre en France en janvier 2020 après un stage d’un an chez Disney World, en Floride. Il se promet alors de trouver un moyen de revenir rapidement aux États-Unis, mais la pandémie de Covid, qui entraîne la fermeture des frontières américaines, complique les démarches et rend la délivrance de nouveaux visas quasiment impossible. En France, Arthur postule chez Quotidien, l’émission de Yann Barthès. À force de persévérance, il obtient un poste de journaliste sur l’une des rubriques de l’émission. "Je n’ai pas de diplôme de journaliste, explique-t-il, mais grâce à mes vidéos, j’avais un portfolio". Pour Quotidien, qui rassemble chaque soir plus d’un million de téléspectateurs, Arthur participe à la production de plus de 300 chroniques, avant de passer de l’autre côté et de devenir chroniqueur sur le plateau pendant quelques mois. "Puis ma chronique a été annulée suite à de nombreux changements dans l’émission, raconte-t-il. Ils m’ont proposé une autre place, mais c’était le moment de partir".
Fort de cette expérience à la télévision, Arthur effectue les démarches nécessaires à l’obtention d’un visa de journaliste pour les États-Unis. Son visa en poche, il s’envole pour New York. Ce changement de décor et de vie lui offre l’occasion de se consacrer entièrement à sa chaîne Youtube, sur laquelle il publie ses documentaires au sujet de l’histoire et de la culture américaine. Une soixantaine de vidéos et 12 millions de vues plus tard, il commence à vivre de cette activité. “Lors de mon arrivée aux États-Unis, ma chaîne YouTube était suivie par environ 85.000 personnes. Ce chiffre a été doublé depuis, avec certains contenus ayant dépassé un million de vues. En dehors de mon travail sur YouTube, j’interview également des francophones aux États-Unis pour un podcast, m’ayant permis de rencontrer des tas de personnes fascinantes, comme des diplomates, des entrepreneurs, ou des étudiants vivant leur rêve américain, toujours dans le but de mieux comprendre les États-Unis à travers des récits variés, pour promouvoir la diversité et la richesse de ce pays.”, souligne le jeune journaliste.

Cédric De Giraudy, fondateur de la Missão Robin Hood (Brésil)
Trophée Humanitaire, remis par la CFE.
En 1999, alors qu’il est étudiant en audiovisuel, Cédric De Giraudy reçoit un petit bout de papier portant un numéro de téléphone. Un simple billet qui va transformer son existence. Par l’intermédiaire d’une connaissance, il part dans « un village perdu et difficile d'accès dans la forêt du Maranhão, au Brésil » pour réaliser un film sur un missionnaire capucin. « J’avais terminé mes études et je cherchais du travail, mais ce numéro, que j’avais presque oublié, m’est revenu entre les mains. Je ne savais pas que cet appel allait changer ma vie », confie-t-il.
Cédric De Giraudy : “Un seul enfant sauvé justifie toutes ces années”
Un voyage, censé être temporaire, qui se prolonge au point que Cédric y revient un mois chaque année. « Ce missionnaire m’a fait comprendre que l’important n’est pas ce que l’on dit, mais ce que l’on fait », explique Cédric qui, à la mort du missionnaire en 2004, décide de poursuivre son œuvre en créant une école dans le village. Les débuts sont difficiles avec la méfiance locale, les obstacles administratifs et le manque de moyens qui ralentissent le projet. Mais il parvient à fonder l’association Robin Hood, un nom choisi presque au hasard, pour permettre aux enfants les plus démunis d’accéder à un avenir meilleur. Pendant dix ans, son école accueille des centaines d’élèves et leur permet « d’apprendre à lire, à écrire et s’ouvrir au monde ».
Souhaitant quitter sa zone rurale, il décide de s’installer à Barra do Corda, une ville plus importante, marquée par la précarité. Il y développe alors un programme où il collabore avec les établissements publics pour accompagner les élèves en difficulté. « Nous avons proposé aux directeurs d’école de nous confier les enfants les plus en retard, ceux pour qui plus personne n’avait d’espoir », explique-t-il. Grâce à une approche basée sur l’estime de soi, la méditation et des méthodes pédagogiques adaptées, il parvient à réinsérer ces enfants dans le système scolaire. « Chaque fois qu'un enfant retrouve confiance et sa soif d'apprendre, c'est un petit peu de paradis », nous explique ce Robin des Bois qui a désespérément besoin de financements pour continuer son action.

Julien Balanqueux, fondateur de Tech Makers (Pays-Bas)
Prix du Public, remis par la Banque Transatlantique
Parti d'un petit village de Freyming-Merlebach, Julien Balanqueux est très vite happé par le monde. Il décolle pour un échange en Australie après une licence d’économie à Strasbourg qu’il conclut en étant major de promotion. “C’est la première expérience où j’ai véritablement été livré à moi-même.”, se souvient-il. Cet échange ouvre en grand les portes de l’international et lui insuffle un goût pour la découverte, nourri par ses multiples voyages.
De la finance de marché à Londres à l'entrepreneuriat aux Pays-Bas, il n’y a qu'un pas. Installé à Amsterdam depuis plus de trois ans, il se spécialise dans le venture capital, et c’est à ce moment-là que son amour pour le soutien des petites entreprises voit le jour. Il raconte : “Je suis parti vers le venture capital pour véritablement aider des gens, c’est ce dont je suis le plus fier.” C’est ainsi qu’il cofonde Tech Makers, un réseau d’événements tech où les start-up pitchent, se connectent et trouvent les ressources pour grandir. Depuis 2020, plus de 4000 membres et 150 start-up ont été accompagnées par ce collectif qui a su se faire une place incontournable dans l’écosystème entrepreneurial européen.
Julien Balanqueux, fondateur de Tech Makers : “Aider à réaliser des rêves”
Mais l’histoire de Julien Balanqueux ne se résume pas à des chiffres. C’est avant tout une grande aventure humaine motivée par l’écoute et l’empathie. De ses années de finance, il garde une réflexion stratégique affûtée, mais c’est sur les scènes de théâtre et lors de sa formation de méthode acting à Los Angeles qu’il a appris à captiver son auditoire. Cette compétence lui sert aujourd’hui dans les grands rassemblements Tech Makers, comme lors de l’évènement AI For Good, leur dernier événement qui réunit 150 investisseurs francophones et néérlandais de l’IA. Tech Makers, c’est une effervescence d’échanges, où chaque rencontre est une opportunité de faire grandir un projet, et chaque projet, une manière de faire grandir ceux qui l’accompagnent. "Leur entreprise sera sans doute une épreuve difficile, peut-être même un véritable défi par moments, mais j'aime les accompagner, les soutenir et les aider à accomplir leur rêve tout en créant de l'emploi.", relate Julien.
Curieux et à la poursuite de toutes les formes de partage, Julien Balanqueux croit en l’importance du réseau et des synergies dans le monde de la tech. "Construire des ponts", c’est ainsi qu’il définit sa mission, reliant start-up, investisseurs et idées dans un tourbillon d’énergie créative. Il voit le prix du public comme une reconnaissance collective pour lui et les autres cofondateurs de Tech Makers, celle d’une communauté qui partage son enthousiasme et son engagement.

Pascal Jousse : Professeur, scénariste et créateur de contenus (Maroc)
Trophée Education, remis par le CNED
Tombé amoureux du Maroc et de l’éducation, Pascal Jousse est expatrié à Casablanca depuis 1997 où il a exercé comme professeur des écoles dans une institution française et maître-formateur de plusieurs enseignants. “J'ai travaillé 8 ans avec le linguiste Alain Bentolila sur l'enseignement de la lecture au Maroc”, raconte-t-il. En collaborant avec l’Institut français de Casablanca, Pascal a conçu et animé le grand prix des jeunes lecteurs. Chaque année, un auteur de littérature jeunesse marocaine est récompensé. Pédagogue aux multiples casquettes, il est aussi scénariste à succès.
En 2006, il fait la rencontre de celui qui lui ouvre les portes d’un tout nouveau monde, bousculant sa vie : Hassan el Fad, une figure emblématique du comique marocain. Pascal vient du théâtre, il a de bonnes bases d’écriture. "Hassan el Fad me demande si je sais écrire. Il était à court d'idées pour des épisodes et me propose d'essayer. Finalement, j'ai écrit tous les épisodes qu'il lui manquait", explique-t-il. Sa première expérience d'écriture est un énorme succès. La série cartonne et lance sa carrière. De cette expérience, il voit un moyen de combiner sa passion pour l'art (écriture, théâtre, cinéma) avec sa vocation de formateur : il réalise un premier court métrage avec ses élèves.
Pascal Jousse : “Lier l’art de l’audiovisuel à la pédagogie m’est venu naturellement”
Publié en 2011, Cap ou pas cap ? a aujourd’hui dépassé les 6,4 millions de vues sur Youtube. "Il était important de montrer aux élèves que ce qu'ils voient à la télévision ou sur les réseaux sociaux est un travail, que ce n'est pas juste une illusion", confie-t-il. Pascal souligne l'importance de faire travailler toute la classe sur un projet, sans distinction entre les élèves, qu'ils soient bons ou moins bons.“Il s'agissait d’un projet de classe de tous les élèves, quels que soient leurs niveaux scolaires ou leurs aptitudes. C'est le côté pédagogique qui ressortait du projet”, exprime-t-il. Il ajoute : “Les enfants qui ne pouvaient pas tourner, pour des raisons d’autorisation parentale, m'aidaient à la technique. Ils faisaient le clap, ils prenaient le son… Ils étaient tout aussi impliqués dans le projet”.
Deux ans plus tard, il lance un nouveau projet cinématographique : “Je voulais créer quelque chose de simple que je pouvais moi-même réaliser, qui ne nécessite pas beaucoup de moyens, et qui soit facile à tourner en classe avec des élèves”. Scènes de classe devient un véritable succès. “Personne ne s’y attendait. Il a été vu dans le monde entier et j'ai remporté des prix à l’international”, explique Pascal.
Les retours des élèves participants, même après plusieurs années, lui rappellent quotidiennement l'ampleur de son accomplissement. Il nous partage une anecdote : “Dans une ancienne école où j’enseignais à Casablanca, j'ai réalisé une web-série avec un casting. Nous avons tourné neuf épisodes de Brèves de classe pendant les vacances scolaires. J’ai eu la chance de filmer aux côtés d’un ancien élève devenu chef opérateur, tandis qu’un autre ancien élève faisait partie de l’équipe de montage”.
Son départ à la retraite en 2014 lui permet de se consacrer davantage aux web-séries et à l’écriture de longs-métrages. Il est scénariste du film Take my breath, réalisé par Nada Mezni Hfaiedh, sélectionné pour représenter la Tunisie aux Oscars de 2025. Malgré toutes les récompenses reçues dans sa carrière, ce Trophée a une saveur toute spéciale : “J’ai le sentiment d'être enfin reconnu pour mon travail dans le domaine de l'éducation”.

Pom Madendjian, fondatrice du Festival international des Auteurs francophones en Malaisie (Malaisie)
Trophée Alumni des lycées français du monde, remis par l'AEFE
Pom Madendjian a grandi dans un environnement international. Expatriée jusqu’à ses 18 ans (Arabie Saoudite, Yemen, Vanuatu, Luxembourg et Liban), elle rentre en France pour ses études et commence une carrière dans la publicité et les médias (Groupes Publicis et Lagardère). Mais le virus de l’expatriation ne la quitte pas, cette fois-ci en tant que conjoint-suiveur, et lui permet de se réinventer: “J'ai profité de notre installation deux ans au Mexique pour me réorienter vers une passion ancienne : l'écriture. J'ai lancé un blog lifestyle et familial (maintenu sous différentes formes jusqu'à ce jour) et réussi à faire éditer mon premier roman (La Folle Aventure d’une Mère de Jumeaux, Ed. Infolio)”. Chaque nouveau moment de vie à l’étranger lui a permis de réaliser d’autres projets comme la création d’une agence de voyage en Afrique du Sud.
Pom Madendjian : « Je suis un pur produit du réseau AEFE ! »
La littérature redevient sa priorité après son arrivée en Asie : “Arrivée au Vietnam en 2021, j'ai choisi de reprendre le chemin de la culture en acceptant de prendre le poste de Responsable Asie de Rencontre des Auteurs Francophones, réseau littéraire international francophone majeur dans le monde. J'ai alors lancé le premier Salon du Livre Francophone de Ho Chi Minh en mars 2022, dont l'équipe restée en place prépare actuellement la 4ème édition.”
Installée depuis 2022 à Kuala Lumpur, Pom devient rédactrice en chef de Gazette, le seul magazine francophone de Malaisie et se décide à adapter le succès de son festival littéraire : “J'ai continué sur cette lancée de développement de la francophonie et de soutien de la culture en français en Asie du Sud-Est, avec la mise en place du premier salon du livre francophone de Malaisie : le "Festival international des Auteurs francophones en Malaisie" qui a eu lieu en mars 2024.” Devant le succès de la première édition, le deuxième est déjà annoncé pour mars 2025. “La francophonie en Asie du Sud-Est est quasi inexistante. Avoir réussi, en seulement trois ans, à mettre en place et pérenniser deux salons du livre francophones (Vietnam et Malaisie, les seuls de la zone), financés par les institutions françaises et francophones officielles mais aussi les entreprises privées qui croient en la puissance d'un écosystème francophone culturel et économique renforcé, est je crois une très belle performance.”, se réjouit-elle.

Priscillia Routier Trillard, fondatrice et directrice générale The Sorority et Save You (Émirats arabes unis)
Trophée Coup de coeur, remis par le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères
Si Priscilla Routier Trillard a bien une conviction, c’est celle qu’un individu, où qu’il soit dans le monde, ne doit jamais être seul en situation d'isolement, de violences ou de (cyber)harcèlement. En 2019, la jeune femme, au parcours professionnel dans la tech et l’informatique et en situation de burn out, suit son conjoint en expatriation, à Dubai : “J’ai commencé à imaginer un réseau d’entraide bienveillant, engagé et solidaire pour assurer la sécurité des femmes à travers le monde. C’était un vrai pari, personne n'avait tenté ce type d'approche pour traiter de ce sujet”. THE SORORITY est ainsi lancé. L’application mobile, qui rassemble aujourd’hui 250.000 membres, est entièrement gratuite et traduite dans 15 langues. Elle permet une mise en relation très rapide et très efficace, déclenchant une alerte en moins d’une minute auprès de 10 à 15 contacts autour de la lanceuse d’alerte en cas d’insécurité. “Nous ne sommes plus seul.e.s et nous sommes partout !” : et pour preuve, Priscilla Routier Trillard crée en 2022 SAVE YOU, une plateforme dédiée aux familles françaises expatriées et victimes de violence. “Si une personne subit des violences conjugales et intra-familiales dans les grandes villes françaises ou dans les zones rurales, c’est déjà très compliqué. Mais à l'étranger, c’est encore pire.” confie la fondatrice. “Nous permettons à ces femmes de nous envoyer un mail expliquant leur situation. Dès réception, nous nous mettons à leur disposition pour les écouter et être à leurs côtés quoiqu'il arrive. Selon leur besoin, nous les dirigeons vers des avocats, des juristes, des psychologues et psychiatres, ou encore des associations locales.” Depuis son lancement, la plateforme a soutenu 400 familles, dont plusieurs ont bénéficié d’un rapatriement d’urgence.
Priscillia Routier : une voix puissante pour l’entraide et la protection des femmes
Priscilla Routier Trillard ne s’arrête pas là. En 2025, elle finalise avec l’aide du parrain de l’association et ex-membre du GIGN, David Corona, un accès sécurisé destiné aux hommes victimes de violences – qu’elles soient homophobes, conjugales ou et intrafamiliales – ainsi qu’à ceux souhaitant apporter leur aide. Parce que l’entraide n’a pas de genre ni de frontières, Priscilla Routier Trillard veut étendre ses actions et les liens avec les autorités locales partout dans le monde : en Belgique, en Suisse, mais aussi aux Etats-Unis, en Colombie et au Brésil. “En mars 2025, nous allons signer une première convention avec le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères afin d'officialiser nos actions à leurs côtés en faveur des familles françaises établies hors de France” se réjouit l’entrepreneuse. Le Trophée Coup de coeur met en avant le travail de terrain que mène Priscilla Routier Trillard depuis 5 ans : “Les débuts n’ont pas été simples, c’est un vrai changement de mentalités de façon d’agir. Mais plutôt que de confronter les genres et les personnes, il faut bien unir nos forces et s'engager massivement !”

Xavier Louis, Fondateur de Five Lives (Royaume-uni)
Trophée Impact social, remis par Malakoff Humanis
Xavier Louis est un entrepreneur visionnaire qui a su marier technologie et santé pour répondre à l’un des plus grands défis de notre époque : la prévention des maladies cérébrales. Avant de fonder Five Lives, il connaît un succès retentissant avec Peak, une application d’entraînement cérébral qui conquit le monde. “Peak est devenue numéro un sur le marché avec plus de 60 millions de téléchargements et 500.000 abonnés payants”, précise-t-il. Mais après avoir vendu l’application au groupe Hachette Lagardère en 2016, Xavier ressent le besoin d’aller plus loin dans le domaine de la santé.
En 2020, il se lance dans un nouveau projet, Five Lives, une application dont l’objectif est de prévenir la maladie d’Alzheimer et d'autres formes de démence : “Alzheimer est une maladie terrifiante qui touche 50 millions de personnes dans le monde. D'ici 2050, ce nombre pourrait tripler. Et malgré les progrès médicaux, il n’existe toujours aucun traitement.”
Xavier Louis : “Five Lives a pour but de donner de la vie aux années”
L'engagement de Xavier dans cette cause devient encore plus personnel lorsque son propre père est diagnostiqué de la maladie. “Travailler sur Five Lives alors que mon père venait d’être diagnostiqué m’a donné un élan supplémentaire, raconte-t-il. Je savais tout ce que cette maladie impliquait pour les familles, et je voulais vraiment faire une différence.”
L'approche de Five Lives repose sur un concept innovant, celui du multi-domaine : la prévention passe par l’amélioration de plusieurs aspects du mode de vie, comme l'alimentation, l'exercice physique, la gestion du stress, et un sommeil de qualité.
Five Lives est d’abord conçue pour les personnes qui ne sont pas encore diagnostiquées, mais qui sont conscientes du risque, souvent parce qu’elles ont un proche touché par la maladie : “60 % de la population connaît quelqu'un qui a Alzheimer. C’est la maladie la plus crainte chez les plus de 50 ans.” détaille le fondateur de l’application. Aujourd’hui, elle compte plus de 120.000 utilisateurs avec une moyenne d’âge de 60 ans. “Beaucoup de personnes s'inquiètent au moment de la retraite, car c’est souvent une période où le déclin cognitif s’accélère. Nous voulons aider ces personnes à garder leur esprit en bonne santé le plus longtemps possible.”
Xavier a entouré son projet des meilleurs experts et institutions. Il collabore avec l'université d'Oxford pour développer des algorithmes capables de prédire le risque de démence, et travaille également avec des centres gériatriques et des compagnies d’assurance en France et au Royaume-Uni. “Ce qui est passionnant, est que nous ne faisons pas que prévenir. Nous mettons aussi en place des ‘médicaments numériques’ qui, à terme, pourraient aider des personnes déjà diagnostiquées. C'est un domaine en pleine évolution et nous espérons bientôt lancer des essais cliniques.”
Pour Xavier, le défi est immense, mais il reste déterminé. “Je me lève chaque matin avec l’envie d’aider les gens à avoir plus de moments heureux. Five Lives n’a pas pour ambition de guérir Alzheimer, mais nous pouvons, à notre échelle, réduire son impact.” Le parcours est encore long, mais pour Xavier Louis, l’important est d’avancer pas à pas et de “donner de la vie aux années”.
Sur le même sujet
