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Trophées ASEAN : les 4 finalistes du Trophée Social/Humanitaire 2024

Découvrez les 4 finalistes du Trophée Social/Humanitaire des Trophées des Français de l’ASEAN, parrainé par la Caisse des Français de l’étranger (CFE).

les 4 finalistes du Trophée Social/Humanitaire 2024 des Trophées des Français de l'ASEANles 4 finalistes du Trophée Social/Humanitaire 2024 des Trophées des Français de l'ASEAN
Écrit par CFE
Publié le 5 novembre 2024, mis à jour le 7 novembre 2024

Avant que les lauréats ne soient dévoilés lors de la cérémonie le 4 décembre prochain à la Résidence de France, découvrez les profils exceptionnels des 4 finalistes du Trophée Social/Humanitaire des Trophées des Français de l’ASEAN, parrainé par la Caisse des Français de l’étranger (CFE). Qui succédera à Chloé Vialard ?

 

Marie Kretz di Meglio, fondatrice de Uplifters (Singapour)

 

Marie Kretz di Meglio, fondatrice de Uplifters (Singapour)

En Asie depuis dix ans, Marie Kretz di Meglio est entrepreneuse. Originaire de Paris, elle a fondé Uplifters en 2018, une ONG venant en aide aux migrantes, employées de maison en Asie et au Moyen-Orient. “Uplifters est née d’une réflexion pour aider ces femmes, livrées à elles-mêmes, vivant dans des conditions précaires et souvent loin de leurs familles”. Selon l’OIT, ces femmes font partie des migrantes les plus vulnérables car partir est difficile et souvent inenvisageable à cause des dettes qu’elles ont contractées pour obtenir cet emploi.

Tout a commencé en 2016, lorsque Marie et son mari ont eu leur premier enfant. Ils font le choix, comme beaucoup de familles expatriées, d’embaucher une employée de maison : Yvonne. Elle est philippine et a une licence en finance. Sans travail dans son pays, elle n’a eu d’autres choix que de s’installer à Singapour et de devenir foreign domestic worker comme 276.000 autres femmes. Grâce à elles, plus de personnes, essentiellement des femmes, peuvent travailler, car elles participent à l’économie de Singapour. 

 

Marie Kretz di Meglio pour une meilleure vie des employées de maison étrangères

A force de discussions avec Yvonne, Marie est frappée par cette réalité dont elle n’avait pas conscience et veut agir en faveur de toutes les femmes confrontées à des situations similaires ou pires. “Les aider dans leur parcours migratoire est le cœur de la mission de Uplifters. Nous sommes la seule ONG en Asie à pouvoir toucher des milliers de femmes grâce à nos formations en ligne gratuites.” Des formations en présentiel supposent une certaine disponibilité de leur part, qu’elles n’ont pas. Beaucoup d’entre elles ne peuvent quitter que très rarement le domicile de leurs employeurs. De plus, ces femmes n’ont également pas souvent d’argent de côté. Grâce à des donations, les formations sont gratuites, pour pallier ce problème là. 

Plus de 9.500 femmes ont déjà profité des formations de Marie. “Uplifters existe pour que ces femmes aient, elles aussi, la possibilité de réaliser leurs rêves. Une en particulier a son petit effet : Dare to dream.” La formation permet aux employées de maison d’acquérir des compétences essentielles pour mieux gérer leur argent, préparer leur avenir et améliorer leur bien-être mental. Des sondages sont réalisés avant et après les formations et montrent l’intérêt majeur qu’elles ont pour l’émancipation de ces foreign domestic workers. 97% épargnent de l’argent contre 35% auparavant. Et huit femmes sur dix suivent désormais l’évolution de leurs dépenses. Marie confie également que ces femmes se sentent plus heureuses. Bien sûr, Uplifters propose d’autres formations : notamment sur les compétences de base de soins à la personne, sur la parentalité à distance ou encore sur la préparation au retour dans le pays d’origine.

La plus grande fierté de Marie est d’avoir pu mobiliser un espace où ces femmes peuvent grandir et évoluer ensemble, apprendre et s’épanouir. Mais aussi d’avoir pu créer deux structures de formations en ligne, à Singapour et à Hong-Kong, où elle a pu observer les mêmes problèmes. Au total, Uplifters compte 7 employés et plus de 50 bénévoles actifs, mais surtout, 1,7 million USD ont été récoltés par donation ou bourse, depuis la fondation de l’organisation, en 2018.

 

Johanna Levy, co-fondatrice de Hope Bangkok (Thaïlande)


 

Johanna Levy, co-fondatrice de Hope Bangkok (Thaïlande)

Élève au Lycée Franco-Japonais de Tokyo de 1990 à 1994, Johanna Levy amorce ainsi son aventure à l'étranger au Japon :  “un passage de quatre ans qui a guidé tout mon parcours, études et début de carrière.” Après ce séjour, elle continue son apprentissage de la langue à Paris et à l’Inalco et retourne au Japon à plusieurs reprises, d'abord en 2000-2001 pour un stage, puis de 2004 à 2010, période pendant laquelle elle effectue un Volontariat International en Administration (VIA) suivi d'un emploi dans les ressources humaines.

Son engagement humanitaire prend un tournant en 2015, lorsque sa famille arrive en Thaïlande. À travers l'association Bangkok Accueil, elle découvre la situation des réfugiés dans le pays. Elle commence modestement en aidant dans un premier temps, volontairement dans les centres de détention, puis son implication s'est intensifiée : “La cause m'a beaucoup touchée et petit à petit, avec d'autres volontaires, j'ai développé des contacts avec d'autres ONG et monté ma propre organisation Hope-Bangkok et j’ai de nombreux projets pour développer celle-ci”.

 

Johanna Lévy, lauréate du Trophée Alumni des lycées français du monde 2024

Seule Française impliquée de manière aussi engagée et passionnée dans la cause des réfugiés en Thaïlande, Johanna fait le choix de quitter son emploi précédent pour se consacrer pleinement à Hope-Bangkok, co-fondé avec Servane Ternynck Pierre. Désormais, Johanna est accompagnée d’une équipe constituée de femmes bénévoles de différents pays.

À travers cette activité, elle contribue à la libération de plus de 80 réfugiés des centres de détention, une réalisation qui renforce son engagement envers cette cause : “La satisfaction que je ressens en sachant que j'ai contribué à rendre leur liberté à ces femmes, hommes et enfants est indescriptible car, malheureusement, les réfugiés sont toujours à risque d'être arrêtés car la Thaïlande ne reconnaît pas le statut de réfugié”. Chaque mois, son organisation aide activement 45 familles en leur fournissant des denrées alimentaires et des ressources essentielles, jouant un rôle déterminant pour leur survie.

Lauréate du Trophée Alumni des Lycées Français du Monde en 2024, Johanna souhaite faire connaître son projet dans la région où elle est établie : “Depuis mars 2024, j'ai créé une association loi 1901 en France afin de lever des fonds. Ce trophée nous a ouvert des portes et apporté une reconnaissance précieuse. Je m'efforce de sensibiliser un public plus large, notamment en Asie, à cette cause ; c'est pour cette raison que je candidate aux Trophées des Français de l'ASEAN.”


 

Mylène Locatelli, Responsable santé du Lycée Français de Singapour (Singapour)

 

Mylène Locatelli, Responsable santé du Lycée Français de Singapour (Singapour)

Arrivée à Singapour en 2016 après plusieurs années d’expatriation au Bahreïn, Mylène Locatelli a trouvé sa place au sein de la communauté éducative du Lycée Français de Singapour (IFS). Infirmière de formation, elle commence par rejoindre le service santé de l’établissement, qu’elle dirige depuis 2021, et s’engage pleinement dans le bien-être et l’accompagnement des élèves. En 2019, elle rejoint la cellule anti-intimidation de l’IFS, un dispositif pionnier au sein du réseau des écoles françaises à l’étranger qui lui “permet d'être à l'écoute” des élèves. Mylène y assume aujourd’hui le rôle de coordinatrice pour le secondaire, avec pour mission de détecter et de gérer les situations d’intimidation afin que tous les enfants puissent évoluer dans un cadre sécurisant et épanouissant.

 

 

Avec Jérôme Cheze, également coordinateur de la cellule pour l’élémentaire, Mylène a développé une méthode d’intervention “inédite, originale et efficace”, basée sur la “Préoccupation Partagée”. Une “expérience exceptionnelle” qui se veut “non-blâmante”, initiée par le professeur Jean-Pierre Bellon, une référence en matière de lutte contre le harcèlement scolaire. Depuis la création de la cellule, 86 cas d’intimidation ont été traités, résolvant 74 de ces situations grâce à une écoute attentive et une prise en charge progressive et personnalisée. Leur équipe de 14 personnes, composée d’éducateurs et de membres du personnel administratif, travaille en étroite collaboration avec différents acteurs de l’IFS, comme les psychologues et les responsables de vie scolaire, pour garantir un soutien adapté aux élèves et à leurs familles.

Mylène et Jérôme sont “fiers de pouvoir aider concrètement et efficacement les élèves que nous accompagnons à se sentir mieux à l’école” en leur permettant de retrouver un sentiment de sécurité. Sous son impulsion, la cellule anti-intimidation est devenue une référence au sein des établissements du réseau AEFE, inspirant la création de structures similaires dans d’autres établissements. Mais leur action ne se limite pas au traitement des cas de harcèlement. Les deux conjoints et leur équipe mènent aussi des actions de sensibilisation auprès des élèves, des familles ou du personnel de l’école. En plus de campagnes annuelles de sensibilisation, des vidéos et newsletters sont régulièrement publiées pour mobiliser l’ensemble de la communauté scolaire autour de cette cause.

Mylène Locatelli continue de développer le dispositif, formant chaque année de nouveaux collègues à la méthode de la Préoccupation Partagée avec l’objectif d’atteindre un public plus large et d’intensifier son impact. Pour la responsable santé du Lycée Français de Singapour, “l’épanouissement des élèves à l’école est une priorité”, tout comme la création d’un environnement bienveillant et sans jugement, où chaque enfant peut trouver sa place.

 

Gersende de Pontbriand, Experte en philanthropie et mécénat (Indonésie) 


 

Gersende de Pontbriand, Experte en philanthropie et mécénat (Indonésie) 

Violoniste et musicologue formée à l'Université d'Oxford, Gersende de Pontbriand est passionnée par l’impact positif sur les communautés, une passion marquée par deux décennies d'expérience dans la philanthropie en Europe, aux États-Unis et en Asie. 

En 2011, elle fonde la première société de conseil en mécénat à Marseille, où elle accompagne des entreprises, des fondations, des philanthropes et des ONG à travers l'Europe. Son parcours la mène au Luxembourg, en Suisse, en Belgique et en Angleterre. En 2020, désireuse de développer ses compétences, elle se rend aux États-Unis pour se former au sein de la prestigieuse fondation United Way. Là, elle coordonne Women United, un réseau de 950 femmes dirigeantes et philanthropes, et parvient à lever 10 millions de dollars en 2021 pour des projets de soutien contre la précarité. 

Consciente du potentiel de l’Asie, Gersende de Pontbriand s’installe en Indonésie en 2022. Elle décroche des missions auprès de grandes entreprises et obtient des engagements financiers autour d’un secteur qui lui tient particulièrement à cœur, l’accès à l’éducation en Indonésie. “Je suis très fière d'avoir réussi à m'intégrer dans le secteur de la philanthropie et à travailler avec les plus grands philanthropes d'Asie moins de deux ans après mon arrivée” confie-t-elle. 

Aujourd’hui, Gersende collabore avec un réseau de 62 grands philanthropes répartis dans 12 pays, engagés dans les domaines de l'éducation, de l'environnement, du sport, du patrimoine, de l'art et de la santé. Elle accompagne notamment EDHEROES, un réseau international dans le domaine de l'éducation ou encore le Groupe Compagnie Fruitière. “L'objectif est toujours de renforcer la philanthropie asiatique et de favoriser leur collaboration sur des projets à fort impact”, souligne Gersende, heureuse de mettre en lumière la générosité des grandes entreprises et de familles asiatiques. En 2023, Gersende gère une dizaine de projets, augmentant significativement les ressources d’associations locales. 

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