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ITALIE EN BREF - Eluana Englaro;la politique en équilibre;les "Patti Lateranensi"

Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

ELUANA - Retour sur les faits. -
Le 18 janvier 1992, au retour d'une fête avec des amis, Eluana Englaro perd le contrôle de la voiture prêtée par son père pour l'occasion. Un ami, qui la suivait, est le premier à lui porter secours;malheureusement, Eluana est déjà immobile, plongée dans un coma qui marquera son existence pendant 17 ans. Son père a suivi un long calvaire judiciaire pour obtenir que soit respectée la volonté d'Eluana, exprimé des années avant l'accident : ne pas être tenue en vie artificiellement. Le cas d'Eluana a bouleversé les Italiens et le monde politique qui a pris conscience trop tard de ce drame. Finalement, Eluana est décédée le soir même où le Parlement discutait une nouvelle loi destinée à régler l'interruption de l'alimentation dans le cas des malades dans le coma. Eluana repose désormais dans le tombeau familial à Paluzza, un petit village près de Udine, où se trouve la clinique qui a abrité ses derniers jours.                             

EUTHANASIE - Désaccord entre les partis. -
Depuis quelques mois, le climat entre majorité et opposition est devenu particulièrement agressif. La Constitution italienne établit un équilibre très fragile entre les Pouvoirs de l'Etat italien: aucun ne peut prévaloir sur l'autre, chacun contrôle l'autre. Sur tous, veille le Président de la République qui est le garant de la Constitution. Récemment, le Président de la République, Giorgio Napolitano, a été accusé, par la droite comme la gauche, de ne pas être suffisamment "super partes". De son coté, le premier Ministre, Silvio Berlusconi, est accusé de vouloir modifier la Constitution puisque, apparemment, il entend confier au gouvernement la possibilité de légiférer. Le Président de la Chambre des Députés, Gianfranco Fini, est arrivé à prendre position contre Silvio Berlusconi, pour défendre les principes de la Constitution. Les conséquences de cette crise institutionnelle sont imprévisibles.

ANNIVERSAIRE - "Patti Lateranensi". -
 
La question romaine date du 20 septembre 1870, quand le Pape Pie IX se déclara prisonnier et refusa de reconnaître le Royaume d'Italie qui venait de conquérir Rome. Le 11 février 1929, Benito Mussolini et le cardinal Pietro Gasparri purent signer l'accord qui reconnaissait la souveraineté du Vatican et réglait les aspect civils, religieux et financiers entre l'Italie et le Vatican. L'anniversaire arrive dans un moment assez tendu : le monde laïque italien a accusé le Saint Père d'intromission dans la vie politique de l'Italie, en particulier à la suite d'un message où Benoit XVI a affirmé la dignité suprême de chaque vie humaine en soulignant que la vie est belle et doit être vécue en toute sa plénitude, même lorsque elle est affaiblie et enveloppée dans le mystère de la souffrance. Inévitablement, les paroles du Pape ont été mises en relation avec le sort de la jeune femme et surtout avec la décision de Giorgio Napolitano de ne pas signer la loi sur l'interruption de l'alimentation des malades dans le coma. L'anniversaire des "Patti Lateranensi", le 18 février prochain, sera l'occasion de mesurer combien les polémiques sur le rapport entre Etat et Eglise ont marqué les rapports, en général très solides, entre Italie et Vatican.
Emmanuele Caracciolo (www.lepetitjournal.com) Lundi 16 février 2009

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Publié le 16 février 2009, mis à jour le 13 novembre 2012
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