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BANQUE ITALIENNE - Ouvrir un compte, une aventure épique

Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 20 mai 2013, mis à jour le 21 mai 2013

Alors que la mondialisation financière laisse croire à l'uniformisation des systèmes bancaires, la réalité est tout autre. Pour le comprendre, il suffit d'essayer d'ouvrir un compte courant dans la Péninsule. Pour que cette longue épopée ne devienne pas un calvaire autant être bien informé.

Les banques italiennes voient double

Parmi les démarches administratives à entreprendre avant de s'installer en Italie, il y a l'ouverture d'un compte courant -"conto corrente" ou "conto di base". Une opération qui peut sembler banale mais qui réserve pourtant bien des surprises sur la manière dont les banques gèrent les priorités de leurs clients. Il est parfois difficile, par exemple, de consulter de chez soi son relevé en ligne ou de faire un virement à un proche en restant dans son lit. Beaucoup d'opérations, comme faire opposition, ne s'effectuent qu'en personne en se rendant physiquement à son agence bancaire. Une épreuve digne des douze travaux d'Hercule quand les horaires d'ouverture ne concordent pas toujours avec une vie professionnelle bien remplie.

Autre divergence avec la France au moment d'ouvrir un "conto corrente" : l'écart qui existe entre celui qui gagne sa vie en travaillant pour une entreprise rattachée fiscalement à l'Etat italien -"residente"- et celui qui vit d'un salaire étranger -"non residente". La citoyenneté n'entre pas en ligne de considération. Une personne peut être considérée comme résident sans avoir la nationalité de son pays d'accueil. Dans la seconde catégorie se retrouvent alors les étudiants venus pour un séjour Erasmus et les salariés détachés touchant un revenu français.

Papiers s'il vous plaît

Dans la majorité des cas, pour obtenir un compte bancaire italien, un résident devra fournir deux documents, la Tesserà Sanitaria et la carte d'identité. Une apparente simplicité que beaucoup de non-résidents n'auront pas la chance de connaître. Ces derniers devront alors s'armer de patience non seulement pour trouver une enseigne qui les accepte mais aussi pour rassembler tous les papiers requis.

Une tâche qui peut s'avérer épineuse quand chaque établissement bancaire demande sa propre liste de documents, des plus légitimes au plus extraordinaires. Une énumération de preuve qui passe de la carte d'identité, au codice fiscale, en passant par l'attestation universitaire et la lettre de recommandation émise par sa banque française ou celle d'un "ami italien" déjà client de l'établissement choisi.

Perdus dans les méandres administratifs

En Italie, chaque établissement financier opère à sa guise créant une réalité plurielle. Certains n'acceptent pas les clients non-résidents d'autres en revanche ont déjà imaginé une série de produits bancaires adaptés à leurs besoins. Une transparence agréable face aux entretiens obscurs qui se déroulent parfois dans les bureaux des directeurs de certains établissements. Une des pratiques communes étant de faire croire que l'ouverture d'un compte à un "non residente" est un traitement de faveur.

Pour ouvrir un "conto corrente" sans ressentir ce "disagio dello straniero"*, autant préférer les établissements suivants : l'UniCredit, la Barclays ou encore la B.N.L. Soit des enseignes capables d'offrir des formules adaptées à la dimension internationale dans laquelle s'inscrivent leurs clients. Il est aussi possible de s'adresser à Le poste italiennes ou même la Deutshe Bank. Ces dernières sont en effet parfois prêtes à bricoler une solution intermédiaire entre le compte courant et le livret d'épargne sacrifiant au passage quelques services.

La liberté a un prix

Tous les services offerts par un institut financier italien se payent. Comme en France, chacun applique ses propres conditions quant au montant nécessaire à l'ouverture d'un compte courant. Ce dernier peut même atteindre 400 euros. En revanche, la clôture du même compte reste entièrement gratuite quelles que soient les circonstances.

Outre ce dépôt d'ouverture obligatoire, le coût total d'un "conto di base" est habituellement composé d'une partie fixe et d'une partie variable. Le prix mensuel d'une carte de crédit (4? à 6?) fait partie des coûts fixes. Au contraire, encaisser un chèque ("assegno") ou encore effectuer un virement, sont souvent facturés proportionnellement à la somme débitée ou créditée. Autres frais à envisager en Italie, celui des commissions sur les retraits au distributeur ("Bancomat"). Si celui choisi n'est pas affilié à la même banque que celle du client, alors l'opération est facturée (1? à 3?).

Pour être sûr de comprendre correctement les modalités d'un contrat et les frais qu'il engage, un ami italien peut-être de bon conseil. Les étudiants Erasmus sont, quant à eux, invités à demander de l'aide aux associations pour étrangers qui siègent dans leur université. Un coup de main qui s'avère toujours utile dans un pays aux us et coutumes différents de son pays d'origine.

Sophie LEI (www.lepetitjournal.com/rome) - Mardi 21 mai 2013

*Disagio dello straniero : le blues de l'étranger

Crédits: Montage logo banque (Elise Bonnardel) / Cartes de crédits (www.cartedicredito.it )

lepetitjournal.com rome
Publié le 20 mai 2013, mis à jour le 21 mai 2013

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