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Éric Vuillard, Goncourt 2017, présentait à Rome "L'ordre du jour"

Éric Vuillard Goncourt RomeÉric Vuillard Goncourt Rome
Éric Vuillard le 6 octobre dernier à la librairie Stendhal de Rome
Écrit par Vincent Rochette
Publié le 9 octobre 2018, mis à jour le 9 octobre 2018

Dans le cadre du lancement italien de L’ordre du jour (L'ordine del giorno), qui lui a permis de remporter le prix Goncourt l’an dernier, Éric Vuillard est venu présenter son ouvrage à la librairie française de Rome (libreria Stendhal), samedi 6 octobre. Le petitjournal.com l’a rencontré. 

 

L’ordre du jour campe son action dans deux évènements qui ont joué un rôle-clé dans l’entre-deux-guerres et dans le déroulement Seconde Guerre Mondiale qui a suivi. Il s'agit de la rencontre de vingt-quatre industriels allemands puissants qui décident de financer le parti nazi d’Adolf Hitler en 1933 et l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938, l’Anschluss.

 

« Ces deux évènements sont deux prémisses.  Le premier évènement (le financement des industriels), c’est l’installation des Nazis au pouvoir.  C’est la destruction de la République de Weimar.  C’est vraiment inaugural!  Le deuxième évènement ne l’est pas moins.  C’est la première action militaire d’envergure menée par le régime », explique M. Vuillard.    

 

Si les deux évènements sont connus, c’est le désir d’approfondir le savoir sur cette période importante de l’histoire qui a motivé l’auteur à en faire le récit.

 

« C’est avant tout des rencontres fortuites et la lecture de mémoires - sans avoir l’idée d’écrire ce livre - dans lesquels des détails ont suscité chez moi des doutes, des incertitudes qui m'ont conduit à reconsidérer le savoir que j’avais sur l’entre-deux- guerres », ajoute le lauréat.   

 

7 ans à écrire

 

Le récit a pris 7 ans à être achevé.  En plus de faire des recherches au Bundestag allemand, Eric Vuillard a puisé ses informations dans le procès de Nuremberg et dans une note de Gustav Krupp.  Selon l’auteur, l’entreprise nécessitait de la patience pour trouver la bonne façon d’aborder la question.   

 

« L’ouvrage traite de faits qui sont proches de nous et qui sont un traumatisme collectif. Que ce soit la Shoah ou la deuxième guerre mondiale, ce sont les plus grandes catastrophes qui se sont produites dans l’histoire. À ce titre, on ne peut pas les approcher impunément. Par moments, ma compréhension défaillait et l’écriture défaillait face à l’ampleur des évènements et le livre prenait du retard », explique-t-il.

 

Influencé par Rome

 

L’écrivain lyonnais a habité un an à Rome.  Si la Ville éternelle n’a pas nécessairement joué un rôle dans son œuvre, elle a certainement été importante dans sa formation.

 

«  Simplement les noms : le Capitole, le Tabularium, la place dessinée par Michel-Ange, le ponte Fabricio... tout ça est inscrit dans un récit. C’est la seule ville où j’arrive et dont je connais déjà le texte. C’est une impression assez enivrante. 

 

« Avoir pu fréquenter pendant un an quotidiennement ces lieux-là, où une partie importante de l’histoire du monde a été consignée dans des livres que j’ai lus, que j’aime et qui ont été importants pour ma formation de jeune homme, c’était un privilège » , ajoute l’auteur.  

 

L'Ordre du jour, par Éric Vuillard, 160p., Actes Sud

 

Pour consulter la programmation des activités à la librairie française de Rome en octobre.

vincent rochette
Publié le 9 octobre 2018, mis à jour le 9 octobre 2018

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