

Entre émotions, rires, et réflexions, la première soirée du Girogirocorto film festival, à l’Institut Français Centre Saint-Louis, a tenu toutes ses promesses. Offrant une magnifique fresque de films forts, beaux et singuliers, l’évènement a notamment été ponctué par la présence et intervention de Pier Francesco Cari, réalisateur du captivant court-métrage Una Voce. Découvrez les films les plus marquants de la passionnante projection d’hier soir.
Le militantisme peut effrayer, dans la vie « réelle » comme dans l’art. Repoussoir clivant pour certains, séduisante forme créative pour d’autres, au cinéma il assume la voix unique d’un cinéaste souhaitant s’affranchir des « qu’en dira-t-on » pour attaquer un thème ou une problématique de société qui ronge son esprit créatif. Volontairement, il ignore les bruits de fond, s’engage à la première personne contre le courant des idées reçues, s’inscrit dans les débats les plus vifs, et plonge la tête la première dans la controverse. Son objectif : mettre en lumière l’horreur vécue par ceux qui n’ont ni la force ni les moyens de s’exprimer publiquement, à l’image du puissant film documentaire En Camino.
Me too et féminisme : la problématique du féminicide au Mexique
Les chiffres des violences de genre au Mexique sont affolants. Dénonçant les dérives d’une société qualifiée d’ « hétéro-patriarcale » par l’une des intervenantes, le documentaire choc du trio Isabella Cortese, Federico Fenucci et Giuditta Vettese, lève le voile sur un système meurtrier dont les femmes sont les premières victimes. Fenêtre sur le monde et le quotidien de Mexicaines de tous bords, le film analyse un phénomène encré localement, mais qui trouve un vaste écho dans un monde Occidental bouleversé par Me too.

Bienvenu à Thiercelieux adapté au cinéma ?
C’est l’un des jeux préférés des Français, il traverse toutes les générations et s’invite sans problème lors des apéros et diners entre amis. Toutefois, qui aurait songé à l’adapter au cinéma ? Hilarante et bien tournée, la comédie très franco- française de Cédrick Spinassou est un pari réussi, qui au milieu de films aux sujets plutôt sombres, a détendu l’atmosphère de la salle d’une seule traite.

Una Voce : quand l’amour 2.0 rencontre la solitude 4.0
Si les productions présentées par le Girogirocorto ont brillé par leur qualité et diversité, une en particulier n’a pas manqué de faire son effet hier soir : Una Voce de Pier Francesco Cari. Si la mise en scène n’avait pas de quoi déclencher les passions, du moins dans un premier temps, et que le choix du noir et blanc a pu laisser dubitatif, on est absolument conquis par performance de Francesca Anna Bellucci, qui donne superbement vie à un scénario tristement près de la réalité.

Solitude, digitalisation des rapports sociaux, dépression et humiliations font le quotidien de bon nombre de femmes et d’hommes de notre XXIe siècle 4.0. Véritable œuvre miroir, le film de Pier Francesco Cari est une fenêtre ouverte sur la violence psychologique causée par la pandémie de Covid-19. À l’heure où on loue les bienfaits du télétravail, des réunions en visio et de la distanciation sociale, le film de Cari prend une résonance toute particulière dans l’esprit de chaque spectateur.
Une deuxième soirée tout aussi prometteuse
Si vous avez été charmé par la première soirée de projection du Girogirocorto, ou si vous n’avez pas eu l’occasion d’y participer, rendez-vous ce soir à l’Institut Français Centre Saint-Louis, pour une nouvelle nuit de cinéphilie.
Sur le même sujet
