En Italie, le poids des traditions chrétiennes se fait encore nettement sentir. L'influence religieuse est telle qu'il n'est pas rare que l'Eglise catholique prenne ouvertement position dans la vie publique. Petit tour d'horizon de ce qui peut surprendre dans un pays où plusieurs conceptions de la laïcité s'affrontent
Au c?ur d'une crise politique dont les causes sont multiples, le problème de la laïcité occupe une place de choix. Au fil des mois, dans la majorité au pouvoir, une nette différence s'est dessinée à ce propos entre les deux leaders du PDL : Gianfranco Fini est favorable à une conception plus indépendante de la politique ; quant à Silvio Berlusconi, ses positions officielles reflètent assez fidèlement celles de l'épiscopat italien sur des thèmes tels que la famille ou l'euthanasie. Sans entrer dans les détails d'une question épineuse et compliquée, voici quelques éléments qui illustrent concrètement l'importance toujours actuelle des traditions chrétiennes dans la société italienne.
Différences de calendrier
Pour connaître les traditions d'un pays, quoi de plus parlant qu'un calendrier ? Un examen rapide permet de s'apercevoir que les jours fériés en Italie sont essentiellement, à quelques exceptions près (25 avril, 1er mai, 2 juin), des jours qui renvoient à des fêtes religieuses : la Toussaint, l'Immaculée Conception (8 décembre), Noël, mais aussi le 26 décembre (saint Etienne), l'Epiphanie le 6 janvier, l'Assomption le 15 août, sans compter les jours qui sont liés à une fête religieuse comme le lundi de Pâques. Le calendrier scolaire est très étroitement lié à ce calendrier religieux. Sous le poids de l'histoire, les fêtes d'obligation (c'est-à-dire celles où tous les catholiques sont tenus d'assister à la messe) ne sont pas les mêmes d'un pays à l'autre. En France, le Concordat signé entre Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII permit de réduire le nombre de jours fériés pour des raisons religieuses (Noël, Ascension, Assomption, Toussaint). En Italie, dans les années 70, un processus du même ordre a eu lieu avec la suppression des fêtes des saints Joseph, Pierre et Paul. Un jour férié différent dans chaque ville en l'honneur du saint patron est également en vigueur : saint Ambroise à Milan le 7 décembre, saint Jean-Baptiste à Turin le 24 juin, saint Pierre à Rome le 29 juin.
Folklore ou dévotion ?
Christine Correale (www.lepetitjournal.com/Turin) mercredi 8 décembre 2010