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Retour sur la Nuit des Idées

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Écrit par Roxane Garoscio
Publié le 29 janvier 2021, mis à jour le 29 janvier 2021

Ce jeudi 28 janvier 2021 avait lieu une nouvelle édition de « La Nuit des Idées », diffusée en direct compte tenu des restrictions sanitaires actuelles. Ce colloque a été organisé par l’Ambassade de France auprès du Saint Siège, l’Institut Français ainsi que le Consulat Général de Jérusalem. Ces deux villes, Rome et Jérusalem, sont symboliques de par leurs histoires et leurs liens aux différentes religions. Citadelles religieuses, elles ont été choisies pour débattre autour de la notion de proximité.

 

La conférence liminaire s’est déroulée en direct via Zoom, elle a mis en lumière les différents défis à relever des sociétés d’aujourd’hui et les perspectives et idées du monde de demain. Le thème de cette année, « Proches – construire ensemble le monde de demain », était évidemment lié aux conséquences de la pandémie sur notre société. Effectivement, depuis plus d’un an déjà, l’épidémie a provoqué un bouleversement dans l’ordre de la communauté mondiale. À travers cette conférence, les intervenants ainsi que les invités, ont partagé leurs analyses sur la situation actuelle, ils ont également identifié différents principes et ont enfin réfléchi aux perspectives et alternatives face à ces problématiques.

 

La proximité sur le devant de la scène

Tout au long de cette réunion, différentes thématiques ont été abordées et discutées, les invités en direct de Paris, Rome et Jérusalem ont débattu et donné leur point de vue sur ce concept qu’est la proximité.

Dans une première partie, la discussion s’est orientée sur l’idée du déséquilibre, un déséquilibre d’autant plus évident aux yeux de tous en raison de la crise sanitaire. Selon Mireille Delmas Marty, la pandémie a réveillé de nombreux déséquilibres, un déséquilibre avant tout des valeurs au nom de la sécurité et des pouvoirs renforçant l’interdépendance entre les États. Pour faciliter la proximité des peuples, elle a notamment exposé l’importance du droit à la culture pour tous. L’humanité est construite sur la pluralité des cultures et des savoirs, la construction de projets ensemble est donc nécessaire pour rétablir une forme d’équilibre.

À ses côtés, Jérôme Clément a lui aussi évoqué différentes formes de déséquilibres : la fracture numérique où le virtuel remplace le réel, l’accroissement des inégalités, qu’elles soient économiques ou sociales. Des fractures également entre les différents pays et entre ceux qui bénéficient du numérique et ceux qui n’y ont pas accès. Il a entre autres soutenu que l’action culturelle permet de créer un dialogue entre les sociétés, selon lui, la culture est un outil essentiel donnant la possibilité de sortir de l’isolement. À ses yeux, afin de dépasser les conflits et d’accepter les différences culturelles, il est indispensable d’établir des projets ensemble.

Dans une seconde partie, plusieurs conversations et rencontres ont été mises en place afin de débattre sur l’idée du vivre ensemble. Le choix de Rome et Jérusalem pour arbitrer cette conférence n’a pas été laissé au hasard puisque ces villes sont considérées comme des lieux saints, lourdes d’histoires, de conflits et riches en patrimoine. Le but de ces réunions était de mettre en perspective les idées émergentes de cultures et pays variés, d’exposer les différences culturelles entre Rome et le Vatican où le catholicisme prédomine et Jérusalem où les trois religions cohabitent.

Le premier entretien a permis d’observer les témoignages du corps enseignant de différentes écoles, d’une part Benoît Bonnet, directeur de l’institut Saint-Dominique à Rome, d’autre part Daniel Sidès, professeur d’histoire au lycée français de Jérusalem, et enfin Charles Personnaz, directeur de l’institut national du patrimoine. Tous se concordent pour dire que le savoir rassemble les élèves malgré leurs différences culturelles ou religieuses. Pour Daniel Sidès, le lycée français est un havre de paix, un lieu d’apprentissage et de discussion où les faits historiques sont racontés.

Au cours du second entretien, c’est le concept de la tradition qui a été interrogé et étudié. La tradition est une transmission de savoirs qu’ils soient culturels ou religieux, mais elle peut dans certains cas perturber l’harmonie du vivre ensemble. En effet, une mauvaise traduction ou interprétation peut conduire à la succession d’un savoir erroné, trahi. Trahir un savoir c’est prendre le risque de se diriger vers l’intolérance et par conséquent de s’éloigner de l’autre. Pourtant, nous ne pouvons pas répéter sans changer, la tradition implique par conséquent un changement.

Une nouvelle édition riche en discussions et interrogations, offrant de multiples possibilités et perspectives sur le savoir vivre ensemble. La thématique de la proximité a donné lieu à de nombreux débats autour du rôle de la culture, des religions, de l’éducation face à la lutte contre l’intolérance.

Photo profil PJ Roxane
Publié le 29 janvier 2021, mis à jour le 29 janvier 2021

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