2020 n’aura pas été une année facile pour les guides touristiques. La pandémie mondiale de COVID-19 a complètement bouleversé le secteur du tourisme dans le monde. À Rome, les guides touristiques français se retrouvent en difficulté et se posent des questions sur l’avenir du secteur. Le Petit Journal de Rome est allé à la rencontre de Joël Touratier et de Sophie Bénézech, guides touristiques français à Rome. Voici leurs témoignages.
Vous avez certainement déjà lu le portrait de ces deux guides touristiques français installés à Rome, tous les deux faisaient déjà le même constat : la pandémie mondiale a complètement chamboulé le secteur du tourisme à Rome. Alors qu’un certain optimisme dominait à l’époque où nous avions pu les rencontrer fin Septembre-début Octobre, c’est désormais un certain pessimisme ou même un certain fatalisme qui les animent :
« On misait beaucoup sur les vacances de la Toussaint pour faire des visites, mais aujourd’hui les visites se résument à moins que rien », explique Sophie Bénézech.
Même si les guides ont pu sortir un peu la tête hors de l’eau entre le mois de Septembre et le début du mois d’Octobre, Joël Touratier ne réalise même pas un tiers des visites qu’il avait pu effectuer à la même période en 2019 … Cela est notamment dû à la nette dégradation de la situation sanitaire en Italie mais aussi en France et qui s’est traduit par des annulations ou des reports de visites et de voyages.
« Comme chacun peut le constater, c’est très calme dans Rome, je n’ai assuré que deux visites pour le mois de Novembre … », témoigne Joël Touratier.
Alors que des aides financières vont être apportées par le ministère de la culture français, l’incertain autour de la situation sanitaire laisse les guides français à Rome dans le flou : « Ce qui est difficile, c’est qu’on ne voit pas le bout, tout le monde est dans l’incertitude », relève Joël Touratier.
Le mois d’Octobre, marqué par l’absence de touristes alors qu’il représente un mois crucial pour les guides touristiques français installés à Rome, a été cette année catastrophique, français et l’annonce d’un confinement général en France combiné à la fermeture des musées et des sites archéologiques a constitué la goutte de trop.
Mais pour pallier ce manque de visites, certains guides comme Sophie Bénézech, s’adaptent à ces circonstances exceptionnelles pour proposer des conférences virtuelles divers sujets, en coopération avec l’association « Rome Accueil » où « chacun peut choisir le format qui lui convient », explique Sophie Bénézech.
Pour autant, les deux guides sont unanimes : la pandémie mondiale de COVID-19 aura permis à tous de réfléchir et de constater les effets négatifs du tourisme de masse à Rome et tous deux s’accordent à dire que leurs conditions de travail se dégradent, parlant même d’une « ubérisation ».
Même si la concurrence s’annonce rude et que l’avenir ne sera pas de tout repos pour nos guides, les vacances de Février et de Pâques pourraient bien être la bouffée d’oxygène dont ils ont tant besoin.