

L'écrivain et acteur italien Dario Fo, décédé jeudi à l'âge de 90 ans, était l'un des auteurs italiens les plus novateurs et un homme de théâtre anticonformiste que l'obtention du Prix Nobel de littérature en 1997 n'avait pas assagi.
L'écrivain italien Dario Fo, prix Nobel de littérature en 1997, lors d'une conférence de presse, le 3 décembre 2015 à Rome
L'écrivain et acteur italien Dario Fo, décédé jeudi à l'âge de 90 ans, était l'un des auteurs italiens les plus novateurs et un homme de théâtre anticonformiste que l'obtention du Prix Nobel de littérature en 1997 n'avait pas assagi.
Auteur de "La mort accidentelle d'un anarchiste", "La marijuana de maman est la meilleure", "Couple libre" ou "Faut pas payer!", ce bateleur à la langue inventive appelait à la rébellion contre les puissants et les hypocrites.
Anticlérical, il est parti en guerre contre la morale imposée par le Vatican en Italie dans "Le pape et la sorcière". En 2003, sa farce "L'Anormal bicéphale" contre Silvio Berlusconi, alors chef du gouvernement, s'est jouée à guichets fermés mais a été censurée à la télévision à la suite d'une plainte de l'entourage du leader politique.
Engagé politiquement à l'extrême-gauche, candidat à la mairie de Milan en 2001, Dario Fo a eu d'innombrables démêlés avec la justice de son pays et avec l'extrême-droite et a dû attendre 1977 pour que ses pièces passent à la télévision.
Mais il était l'auteur de théâtre italien le plus joué dans le monde après Goldoni.
Connu pour ses fous rires, son physique enveloppé, ses dents de lapin et son mode de vie simple, Dario Fo était devenu en 1997 le sixième Nobel de littérature italien, rejoignant un autre grand auteur de théâtre, Luigi Pirandello (1934).
Le jury de Stockholm l'avait distingué pour avoir "dans la tradition des bateleurs médiévaux, fustigé le pouvoir et restauré la dignité des humiliés".
Ce choix hors des sentiers battus avait alors suscité une polémique mais pour l'écrivain italien Stefano Benni, il était "juste, parce que la littérature ce n'est pas seulement écrire des livres mais aussi communiquer par la parole".
- Langage absurde -
Les pièces de Dario Fo se distinguent par un langage absurde où se mêlent dialectes locaux, expressions latines et citations littéraires, et marie allègrement le rire et la gravité.
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