L’Équateur rimerait-il uniquement avec violence, corruption et narcotrafic ? Loin de là. Pour vous faire redécouvrir ce pays andin niché entre l’Amazonie et le Pacifique sous un jour meilleur, nous vous faisons explorer six faits plus ou moins connus au sujet de l’Équateur, dont la riche histoire, la culture et la biodiversité inégalables n’auront de cesse de vous surprendre.
L’Équateur se situe sur… l’équateur
La ligne équatoriale passe en Équateur : c’est le seul pays du monde à tirer son nom de sa position géographique. L’Équateur est donc un bon exemple de toponyme.
Sur le site touristique appelé la “Mitad del Mundo” (Moitié du monde), à quelques kilomètres au nord de Quito, une ligne de peinture jaune représente l’équateur et la séparation de l’hémisphère nord et de l’hémisphère sud du globe. L’endroit, qui regroupe musée, restaurants, cafés et boutiques artisanales, est désormais l’un des sites touristiques les plus visités d’Équateur. En s’y rendant le week-end, on peut avoir la chance de prendre part à des danses traditionnelles animées par des autochtones de la région Pichincha.
Ce complexe du “milieu du monde” a également été construit pour commémorer la mission géodésique franco-hispanique du XVIIIe siècle, notamment menée par le scientifique français Charles-Marie de La Condamine, dans le but de mesurer la longueur de l’arc du méridien. Ce que les touristes ignorent le plus souvent, c’est qu’en vérité, le complexe touristique n’est pas exactement situé sur la latitude 0. En effet, l’expédition scientifique menée par La Condamine a fait des erreurs de mesure : la véritable “moitié du monde” se situe à quelques centaines de mètres plus loin.
La deuxième capitale la plus en altitude au monde
Si la Bolivie bat un record mondial avec sa capitale la Paz, située à 3.639 mètres d’altitude, l’Équateur n’est pas en reste. Quito, à 2.849 mètres d’altitude, est en effet la deuxième capitale la plus en hauteur comparé au niveau de la mer.
Du fait de l’altitude et du changement de pression, certain·e·s ont parfois quelques douleurs en atterrissant dans la capitale équatorienne (maux de tête, d’oreilles, vomissements…) ; mais on finit toujours par s’acclimater.
Autre fait intéressant sur Quito : la ville a été parmi les premières du monde à être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO pour son architecture coloniale, en 1978. C’est cependant le premier peuple autochtone à avoir peuplé le lieu vers 1500 avant notre ère, celui des Quitus, qui a donné son nom à la ville.
Un cratère volcanique habité en Équateur
Le cratère de Pululahua, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Quito, est le seul habité au monde, en plus de celui de Yellowstone aux États-Unis. Avec ses 12 kilomètres de diamètre, il est le plus grand cratère volcanique d’Amérique latine, quoique éteint, ainsi que le plus grand cratère habité sur Terre. C’est aussi une importante réserve géobotanique, réputée pour sa flore luxuriante et son sol volcanique fertile qui permettent aux quelques dizaines d’habitants d’y cultiver la terre.
En quechua, Pululahua signifie d’ailleurs “nuage d’eau”, en référence au climat souvent brumeux qui caractérise le cratère. C’est pourquoi il est préférable de prévoir son excursion à Pululahua en matinée, quand le temps est plus dégagé. Depuis le mirador (belvédère) du volcan et au sein du cratère même, on bénéficie par ailleurs d’une vue imparable sur plusieurs montagnes andines.
Les chapeaux Panama sont d’origine équatorienne
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le chapeau Panama n’est pas originaire du pays d’Amérique centrale du même nom. Ces chapeaux confectionnés à la main à partir de “paja toquilla” (paille de palmier) sont en fait originaires d’Équateur, et ont même été classés au patrimoine immatériel culturel de l’UNESCO en 2012.
Les raisons pour lesquelles le célèbre chapeau équatorien a pris le nom de Panama sont assez floues. L’explication la plus communément admise réside cependant dans la visite en 1906 du président américain Roosevelt, coiffé d’un chapeau Panama, au canal du Panama.
Pour en savoir plus, il existe à Cuenca, l’une des villes équatoriennes spécialisées dans la confection de ces chapeaux, un musée du chapeau Panama (Museo del sombrero de paja toquilla).
Darwin s’est inspiré de son séjour aux îles Galápagos pour sa théorie de l’évolution
A quelque 1000 kilomètres de la côte équatorienne se trouvent les îles Galápagos, véritable paradis insulaire connu pour sa biodiversité inégalable et ses paysages à couper le souffle. Ce que l’on connaît souvent moins au sujet de cet archipel mythique, c’est que le naturaliste britannique Charles Darwin y a vécu cinq semaines en 1835, et que son séjour a contribué à lui inspirer sa célèbre théorie de l’évolution, développée dans le livre L’Origine des espèces (1859).
Ce sont notamment les dits pinsons des Galápagos, ultérieurement renommés pinsons de Darwin, qui ont joué un rôle majeur dans la réflexion du naturaliste au sujet de l’évolution des espèces. Ayant en effet recensé une dizaine d’espèces de pinsons au travers des différentes îles de l’archipel, il a rétrospectivement réalisé les variations entre les formes de becs des pinsons, selon leur île d’origine. Suivant leurs besoins et leurs pratiques alimentaires, leurs morphologies ont en effet suivi une évolution différente au fil du temps.
Le sommet du Chimborazo est considéré comme le point le plus élevé de la Terre
Le Chimborazo, avec ses 6.223 mètres, est le plus haut volcan d’Équateur. Il est surnommé Taita Chimborazo, c’est-à-dire "Papa Chimborazo" en quechua, et est associé à Mama Tungurahua, un autre volcan de la région. Son sommet est le plus éloigné du centre de la Terre, ce qui de ce point de vue en fait également le plus haut sommet du monde.
Quant au Cotopaxi (5.897 mètres), il est le volcan le plus haut du monde encore en activité. Il est d’ailleurs entré en éruption pas plus tard qu’en 2015. A l’heure actuelle, il est impossible de réaliser l’ascension du sommet pour des raisons de sécurité.