

Les VIE, détachés ou expatriés francophones restent en général bien lotis en Italie. Mais pour les autres, trouver un emploi peut se transformer en parcours du combattant, surtout s'ils se réfèrent trop àce qu'ils ont pu connaître en France. Voici cinq conseils pour décrocher un job
Couverture de "Cordiali saluti", roman de Bajani Andrea sur la violence du monde du travail (L'Arcipelago Einaudi, 2005)
1. Comprendre le marchéitalien
La flexibilitédu travail italienne a l'avantage de maintenir le taux de chômage bas, à4% en Lombardie. Si vous voulez vraiment travailler, vous trouverez un emploi. En contrepartie, il vous faudra probablement accepter un emploi précaire, au moins dans un premier temps, moins bien payéqu'en France. "Il ne faut pas trop comparer le marchéitalien au marchéfrançais et éviter de prendre de haut les propositions", prévient Chantal Pallin Zanardi, directrice de la Chambre française de commerce et d'industrie en Italie, dont service de l'emploi s'occupe d'aider et de placer les Français àla recherche d'un emploi en Italie.
Malgréun excellent diplôme et de nombreux stages, les jeunes diplômés dépassent rarement la barre des 1.000 euros et n'ont dans un premier temps pas le statut cadre. Les Européens de moins de 28 ans ont donc tout intérêt àchercher un VIE, Volontariat international en entreprise qui offre un salaire d'environ 1.500 euros nets et de nombreux avantages.
2. Définir son projet professionnel
Si vous en avez la possibilité, faites un bilan de compétence. Cela vous aidera àmieux vous positionner sur le marchéitalien, dans votre secteur et dans votre métier. L'atelier emploi de Milan Accueil aide ainsi ses membres àbien définir leur projet, tout en leur apportant un soutien moral. Ne sous-estimez pas les différences entre les deux pays.
Lisez la presse spécialisée et cherchez àrencontrer des spécialistes du secteur, Français ou Italiens. "Le réseau aide àcomprendre son marché", note Véronique Baschiera, responsable de l'atelier emploi de Milan Accueil.
Au contact de la réalitédu marchéitalien, vous serez peut-être amenéàadapter votre projet professionnel. Sachez que, dans le contexte de crise économique, les entreprises recherchent principalement des commerciaux.
Pour vous reconvertir, vous pouvez par exemple suivre une formation financée par le FSE. Pour les conjoints d'expatriés, cela peut aussi signifier se lancer dans une activitéassociative.
3/>. S'intégrer en Italie
Pour travailler àMilan, il faut absolument parler italien. En parallèle avec vos recherches, vous devez suivre des cours intensifs pour être capable de passer un entretien en parlant correctement la langue. De même, rédigez un CV en italien et faites-le relire par plusieurs Italiens, si possible de votre secteur d'activité.
Chercher depuis la France s'avère très difficile, les entreprises préférant recruter des résidants en Italie. "Pour trouver un emploi en Italie, il vaut mieux vivre dans le pays, indique Chantal Pallin Zanardi. Si ce n'est pas votre cas, nous conseillons de donner une adresse italienne d'un ami, voire un numéro de téléphone italien."
Contactez la Chambre de commerce, les associations françaises, rencontrez du monde, parlez de votre recherche d'emplois autour de vous? Mais ne comptez pas trop sur votre réseau de Français àMilan car les entreprises françaises recrutent principalement des Italiens, hormis les expatriés.
4. Persévérer
Malgréla flexibilitédu marché, la recherche d'un emploi peut prendre beaucoup de temps, surtout si vous ne maîtrisez pas l'italien au départ. "Pour une femme d'expatrié, sans enfant, qui arrive sans connaître la langue, il faut compter au minimum six mois", indique Véronique Baschiera. Répondez àtoutes les offres qui vous correspondent sur les sites Internet d'emploi. Envoyez des candidatures spontanées ciblées, principalement aux PME italiennes en relation avec la France. Ne vous inquiétez pas si vous ne recevez pas de réponse, les entreprises n'adressent jamais de réponse négative. N'hésitez pas àrelancer l'employeur par téléphone, mais une seule fois suffit. En général, l'embauche se fait après trois àquatre entretiens d'une heure, le processus pouvant durer entre deux semaines et plusieurs mois.
5. Se mettre àson compte
Si vous estimez qu'une entreprise ne peut vous garantir les responsabilités ou la rémunération souhaitées, vous pouvez vous lancer en tant qu'indépendant, une solution très courante en Italie. Vous pourrez par exemple proposer des missions de conseil dans votre domaine d'expertise ou encore définir une offre de services. Anne-Brisce Grasset, ingénieur, dix ans d'expérience et Sarah Chabot, ESC Lyon, dix d'expérience également, ont ainsi crééLingua Paris en septembre 2005, qui propose des cours de français orientés pour les professionnels.
"J'ai vécu quatre ans àLondres et j'ai pris conscience des difficultés pour travailler dans une langue étrangère, raconte Sarah Chabot. Notre offre vise àcoller aux besoins des salariés en leur apprenant le français et en les accompagnant, par exemple en les aidant àpréparer une présentation power point". Se mettre àson compte est très simple - il suffit en général d'ouvrir une "partita IVA"- et peu onéreux. Les prestations de service ou de conseil ne demandent aucun stock ni immobilisation, donc peu de risque financier. "Mais attention, cela suppose une longue période de rodage. Nous avons facturénos premiers clients en mars. De plus, la prospection exige un bon niveau en italien." Et de conclure : "Il faut aussi bien se connaître, être capable de travailler pour soi."
Corentine GASQUET - www.lepetitjournal.com Milan - 27 septembre 2006
A consulter
- Pour en savoir plus sur le marchédu travail, les types de contrats... le site de la CCI
Sur le site de la CCI, vous trouverez également une quinzaine d'offres en permanence et pourrez déposer votre CV
- Civiweb
- Milan Accueil
- FSE Italie
- Punto nuova impresa
- Lingua Paris
Témoignage
Anne Debost, 27 ans, diplôméen communication, ayant trois ans d'expérience àRome, a trouvéen quatre mois un poste de chargée de projet dans une entreprise d'incentive / incoming dans le secteur du tourisme. Elle a débutépar un contrat "a progetto", dans l'espoir qu'il se transforme en contrat àdurée indéterminédans un an. Elle gagne pour l'instant 1.000 euros nets par mois. Elle s'est fait embaucher grâce àune candidature spontanée ciblée "en tombant pile poile au bon moment".

















































