Le design pour la neurodiversité : des lieux de travail aménagés pour l’inclusion

Les entreprises pointent désormais la santé et le bien-être des employés comme une priorité. La clé de voûte : un design tenant compte des cinq sens, favorisant l’inclusion et le capital humain.

L’importance de se concentrer sur les personnes comme individus a été exacerbée par les effets de la pandémie. Les entreprises pointent la santé et le bien-être des employés comme une priorité. Mais l’inclusion est aussi celle des personnes neurodivergentes. Une personne sur sept est neurodivergente au Royaume-Uni, et au niveau mondial, 90% des handicaps ne sont pas visibles, selon l’expert Steven Silberman.

Un capital humain qui représente une ressource essentielle au travail, à l’instar de personne comme Elon Musk qui a annoncé être Asperger. « Les personnes neurodivergentes pensent d’une façon différente, elles sont une ressource évidente, mais les entreprises doivent projeter les espaces de leurs bureaux en en tenant compte », assure Vivek Menon, président de la Neurodiversity Network de JLL.

Il est important de projeter un espace de travail avec les cinq sens pour créer une expérience immersive et non un simple bureau où les personnes travaillent

Or le design influence largement nos cinq sens. Tenir compte de la lumière, l’acoustique, la couleur, la sensorialité, l’évasion ou encore la transition, permettra de créer un espace qui non seulement fonctionne pour les neurodivergents – qui vivent des expériences sensorielles particulières -, mais qui profitera également à toutes les personnalités.

« Projeter des espaces de manière inclusive n’aide pas uniquement les personnes neurodivergentes, mais également celles qui ont des personnalités différentes, des introvertis aux plus ou moins extravertis », explique Philippe Courtois, directeur de Tétris en Italie.

L’idée du design inclusif s’inscrit dans le Sustainability Code de Tétris, un code qui vise à créer des espaces de travail durables, c’est-à-dire écologiques, mais aussi plus inclusifs, au bénéfice de la santé et du bien-être de l’individu.
« Notre code implique par exemple l’incorporation d’éléments tels que la biophilie et des espaces verts, car il est prouvé que la nature améliore l’humeur et aide fortement les personnes neurodivergente », ajoute Philippe Sourdois.

Le bien-être au centre du design

Le bureau est de plus en plus pensé comme une destination, un lieu accueillant, en mesure de satisfaire toutes les exigences et favorisant l’inspiration. « En tenant compte des cinq sens, on conçoit des espaces dédiés aux pauses favorisant la détente – par exemple avec des murs en liège pour profiter d’une acoustique qui annule tout bruit -, des endroits consacrés au travail individuel, d’autres au travail d’équipe favorisant la collaboration. Il est aussi important d’utiliser des éléments naturels et locaux de façon à ce que le design soit non seulement inclusif mais aussi durable », illustre Philippe Sourdois.

L’importance des détails

Réinventer le bureau pour les personnes neurodivergentes et les personnes handicapées n'est pas seulement bénéfique pour elles, mais pour tous ceux qui visitent ou utilisent les espaces de travail. « En créant un environnement inclusif qui se soucie non seulement des employés en tant que membres du personnel mais aussi en tant qu'individus, les personnes sont motivées et encouragées à retourner au bureau. Quelques ajustements à votre espace de travail peuvent faire une énorme différence ! », assure Philippe Sourdois.

En témoigne la tendance croissante de nombreux grands groupes et sociétés, qui repensent leurs bureaux pour permettre de satisfaire plusieurs aspects de la vie quotidienne des individus, tels que l’exercice physique ou la socialisation.