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Simon Péneau (SFBML) : "Un appel à la solidarité de la communauté, pour la dignité !"

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Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 10 novembre 2022

Face aux besoins accrus des personnes aidées dans ce contexte de crise économique, la Société française de bienfaisance de Milan et de Lombardie (SFBML) lance une nouvelle campagne d’appel aux dons à l’approche de Noël. Rencontre avec Simon Péneau, vice-président de l’association, en charge de la communication et des partenariats.

 

simon péneau
Simon Péneau, vice-président de la SFBML, en charge de la communication et des partenariats.


Dans quel contexte se trouve la SFBML en cette période post-Covid et face à la crise économique actuelle ?

Simon Péneau : Nous sommes aux avant-postes de la vie des gens, et notamment des personnes les plus fragiles qui traversent les crises économiques. On les a accompagnées pendant la crise Covid, qui a été longue et douloureuse. Désormais on voit l’après Covid, qui est paradoxale entre la joie d’être ensemble et les premiers effets de la crise économique. L’impact de l’inflation est particulièrement énorme sur les personnes les plus fragiles, les plaçant dans de grandes difficultés.
Nous rencontrons une hausse des sollicitations, aussi bien directes, que de personnes qui nous sont adressées par le service social du consulat.
Fin octobre, et alors que l’année n’est pas encore finie, nous avons déjà doublé les dépenses d’aides sociales (11.000 euros) par rapport à l’an dernier. On ressent certes la crise, mais quelles que soient les circonstances, nous sommes présents.

 

Quelles sont les actions menées face aux effets concrets de la crise ?

Nous aidons une quarantaine de personnes, soit une vingtaine de familles. Certaines reçoivent une aide ponctuelle, d’autres sont aidées sur plusieurs années jusqu’à leur permettre de vivre avec dignité.
On peut ainsi être amenés à payer ponctuellement une facture de gaz à une famille qui a du mal à finir son mois, d’autant plus avec la flambée des coûts de l’énergie qui se répercute sur les factures.

Nous avons également dû faire face à trois expulsions ces derniers mois, dans des périodes difficiles puisque la trêve hivernale n’existe pas en Italie. Il a fallu assurer l’accompagnement aussi bien en termes d’aide juridictionnelle, que d’aide aux dépenses, d’aide au déménagement et d’aide aux loyer… Notre équipe a la chance d’être constituée d’avocats, dont Anne Myard qui a pu suivre le dossier.

Nous devons aussi soutenir ceux qui perdent leur emploi, plus nombreux avec la crise. La plupart sont des femmes, âgées de plus de 50 ans. Là encore, les compétences professionnelles des bénévoles sont utiles. En tant que HR manager dans une grande entreprise italienne, et par ailleurs coach, je m’occupe en particulier de l‘insertion professionnelle de nos aidés.
L’aide se porte également sur les procédures administratives, qui depuis le covid se font pratiquement toutes en ligne mais qui sont aussi devenues plus complexes entre les documents à télécharger en un format spécifique ou encore les formats de signatures nécessaires. La fracture numérique, n’est pas uniquement générationnelle - il faut avoir la culture, les moyens -, et elle aggrave l’exclusion sociale. Sur ce plan, nous sommes aidés par notre partenaire GrannyGeek pour les formations informatiques.

 

La communauté française n’est pas épargnée par l’augmentation de la pauvreté en Italie.


Comment affrontez-vous ces besoins économiques accrus ?

Face aux difficultés, nous restons toujours combattifs et optimistes.
Nous avons heureusement des dons directs d’entreprises, qui nous aident à faire face à cette vague. Mais on craint le tsunami… La récession est aux portes, et elle sera sans doute assortie d’une plus grande précarité sociale. La communauté française n’est pas épargnée par l’augmentation de la pauvreté en Italie.

C’est pourquoi nous sollicitons la solidarité avec une nouvelle campagne d’appel aux dons intitulée « On a tous le droit de fêter Noël ». Un appel à la solidarité, pour la dignité !
Je rappelle que nous n’avons pas de locaux ni de salariés, 100% des dons sont donc reversés à l’action concrète, c’est-à-dire à l’aide sociale.

 

Pour faire un don : http://bit.ly/3gQUnFH

droit fêter noël

 

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