Protagoniste de la vie culturelle milanaise pendant plus de 45 ans, le critique d’art, journaliste, universitaire, écrivain et galeriste Philippe Daverio, est mort à Milan à l’âge de 70 ans.
L’historien et critique d’art Philippe Daverio est mort cette nuit à l’institut des tumeurs de Milan. Né à Mulhouse en 1949 d’une mère française et d’un père italien, il aura été « un amoureux de Milan à qui il a toujours donné la force de son originalité et de sa compétence, de la ville à la municipalité à la Scala jusqu’au musée du Duomo et à Brera », a réagi le maire de Milan Beppe Sala à l’annonce de sa mort ce mercredi 2 septembre.
L’expert d’art, grand homme de culture, est connu du grand public pour avoir raconté, divulgué aux Italiens l’extraordinaire patrimoine artistique du Belpaese, notamment avec l’émission « Passepartout » qu’il a animé avec à la clé un immense succès d’audience pendant 10 ans (2001-2011).
Après avoir quitté l’Alsace avec sa famille, il vit à Varèse où il est scolarisé et arrive à Milan à la fin des années 1960. Rapidement, tout le monde le connaît, lorsque dès les années 1970, il ouvre sa « Galerie Philippe Daverio », via Monte Napoleone, où il s’occupait principalement des mouvements d’avant-garde de la première moitié de la première moitié du 20ème siècle. Universitaire, critique d’art, galeriste, mais aussi écrivain, il a publié une cinquantaine de titres, dont le dernier en 2019, La mia Europa a piccoli passi (Mon Europe à petits pas).
Philippe Daverio a aussi connu une parenthèse politique, en tant qu’adjoint à la Culture de la ville de Milan de 1993 à 1997.
Un intellectuel d’une grande humanité, un historien de l’art sensible et raffiné
L’érudit de culture, nommé Chevalier de l'Ordre national de la Légion d’honneur en 2013 par l’Ambassadeur de France en Italie, se distingue par son allure. Le style Daverio, c’est un brin de voix, une verve passionnée, une élégance excentrique avec ses lunettes rondes, son nœud papillon qu’il ne quittait pas, ses costumes en tweed et gilets colorés. Mais surtout, selon le ministre italien de la Culture Dario Franceschini : « Un intellectuel d’une grande humanité, un historien de l’art sensible et raffiné ».