Au pays de la burrata et des baci di Dama, des fromages comme Caprice des Dieux ou des madeleines pur beurre séduisent les palais italiens. Produits adaptés ou marché de niche : recette d’une réussite.
Macarons, éclairs… Les pâtisseries haut de gamme françaises séduisent de plus en plus les Italiens. En témoignent les nombreuses ouvertures ces dernières années des boutiques de luxe, à Milan principalement : Ladurée, L’éclair de génie (4 boutiques en deux ans dans la capitale lombarde) ou encore le dernier arrivé, la Pâtisserie des rêves. Aux côtés de l’attrait croissant pour les « gourmandises de luxe », les produits alimentaires industriels français se font également la part belle dans les rayons des supermarchés italiens.
« Si l’italianité reste préférée, environ 300 produits français sont commercialisés chez Carrefour Italie. Un nombre important par rapport à l’assortiment total », explique Gabriele Di Teodoro, directeur commercial de l’enseigne dans la Péninsule. Et d’ajouter : « Nos clients ont beau être très attentifs à l’origine locale des produits, ils sont aussi toujours plus multiculturels ». Et cela, envers les fromages notamment.
Parmi eux, Caprice des Dieux trône dans les rayons des supermarchés du Belpaese depuis les années 1960 et Chamois d’Or le début des années 1980. Avec succès. « Au cours de ces dernières années, malgré une baisse généralisée du marché, notamment liée aux nouvelles habitudes de consommation, la gamme des produits à marque Chamois d’Or ont eux enregistré une croissance de 20% en Italie », explique Carlo Fassio, directeur général de Savencia Fromage & Dairy en Italie.
Les raisons du succès du fromage industriel à pâte molle au pays du parmesan ? La traduction italienne en Camoscio d’Oro sans aucun doute. « Le nom italien a joué un rôle important, il a contribué à en faire un produit du quotidien et pas seulement réservé aux occasions spéciales comme sont considérés la plupart des fromages français », ajoute-t-il.
Recette adaptée
Comme bon nombre des produits alimentaires, la recette se voit quelque peu adaptée pour satisfaire les papilles des gourmets du pays de destination. En Italie, Camoscio d’Oro a un goût plus délicat, plus frais et une consistance plus compacte. « Des caractéristiques plus plaisantes au palais du consommateur moyen italien car différentes du stéréotype des pâtes molles françaises en Italie, plus collantes et à la saveur plus forte », précise Carlo Fassio.
Quant à Caprice des Dieux, l’importante campagne publicitaire des années 1960, 70 et 80 en ont fait une véritable icône de l’Hexagone. Une image et une gastronomie appréciées jusqu’en Italie, surtout dans le Nord du pays. « Pour des raisons évidentes (géographiques), il existe davantage de proximité alimentaire entre la France et l’Italie, dans le Nord-ouest du pays », ajoute Eugenio Stamerra, directeur marketing du groupe français en Italie.
Marché de niche
Mais l’adaptation de la recette n’est pas la solution adaptée par tous pour conquérir les papilles italiennes. Le tout dernier arrivé français dans la grande distribution italienne : Maison Colibri, avec ses madeleines et autres financiers (9 produits constituent la gamme), revendique sa recette au beurre d'excellence. « Nos madeleines n’ont rien à voir avec celles de la concurrence en Italie, toutes confectionnées à base d’huile végétale. Avec comme ingrédient principal le beurre AOP Charentes Poitou, notre positionnement est absolument premium et c’est cela qui nous distingue des autres », explique Christophe Gojon, responsable des ventes en Italie. Et si lancer son produit sur un nouveau marché est toujours un défi, ce responsable se veut optimiste : « La pâtisserie française est très connue mais surtout reconnue en Italie ! »
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