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Expatriés depuis un an ? Où en êtes-vous?

Vous rappelez-vous votre enthousiasme à l’idée de cette expatriation ? Votre curiosité, votre envie de découvrir et de comprendre ce nouveau pays ? Le départ en expatriation, c’est toujours excitant, c’est l’aventure. Un an après, c’est sans doute une autre histoire. L’effet “Lune de Miel” est peut être loin ! L’adaptation en expatriation est un chemin semé d’embûches, fait de hauts et de bas. L’été, avec le retour en France, « aux sources », est le moment idéal pour faire le point, pour recharger vos batteries, pour mesurer le chemin parcouru et repartir avec une énergie renouvelée.

un homme refléchit assis sur un rocher face à la merun homme refléchit assis sur un rocher face à la mer
Photo de Clément Falize sur Unsplash
Écrit par Bénédicte Franchot
Publié le 2 juillet 2024, mis à jour le 2 juillet 2024

L’expatriation un an après

Je me souviens encore de mes retours au Japon, après 3 semaines vacances en France… L’air chaud et humide qui nous enveloppait à la descente de l’avion, l’odeur des pins, le chant des cigales japonaises… Je me remémore encore très précisément ces sensations lors ces atterrissages, à la fin de l’été. Ces sensations étaient devenues synonymes de « retour  à la maison », ma maison japonaise, que j’ai retrouvé ensuite chaque année avec plaisir pendant les neuf années qu’a duré notre expatriation.

La réalité, c’est aussi que je rentrais de mes séjours en France épuisée d’avoir fait tant de choses, vu tant de monde, répondu à de multiples obligations sociales. Il me fallait souvent me « reposer de mes vacances » avant de reprendre le fil de mon travail et ma vie d’expat, le nez dans le guidon.

On se lance souvent à fond dans son expatriation : les missions confiées sont motivantes, les objectifs ambitieux, on a de l’autonomie, on se sent responsabilisé, mais on n’a pas très bien anticipé les moyens et les efforts nécessaires, pour nous-même et pour les autres. Cela peut nous amener à sacrifier notre vie privée au profit du travail. Et au travail, la situation peut se tendre, et la pression monte. Quand le choc culturel s’invite, le sentiment de lutter contre vents et marée et le stress de ne pas atteindre ses objectifs dans les temps, associés à un sentiment d’isolement, peuvent nous entrainer dans une spirale négative, qui peut même aller jusqu’au burn-out.


L’adaptation en expatriation : le développement d’une compétence-clé mais aussi un chemin semé d’embuches

L’adaptabilité, c’est la compétence-clé numéro un citée par les expats lorsqu’on leur demande quelles compétences ont-ils développé à l’étranger. C’est aussi celle qu’on valorise le plus au retour. L’adaptabilité implique la capacité à s’adapter, alliée à la vitesse d’adaptation. Elle suppose de comprendre vite son environnement, de faire les choix appropriés en termes comportements et d’actions, d’arbitrer rapidement entre les priorités. Une capacité très recherchée par les entreprises qui souhaitent disposer de managers rodés à la navigation en contexte « VUCA » (Volatility, Uncertainty, complexity, Ambiguity)
L’adaptabilité se développe mais cela implique de sortir de sa zone de confort – ce qui est garanti quand on s’expatrie ! Et le chemin de l’adaptation comporte toujours des hauts et des bas. Un an après, c’est le bon moment pour regarder dans le rétroviseur et mesurer la distance parcourue !

Un an après, faites un check-in émotionnel
Vos émotions comme marqueurs de votre adaptation

Vous avez sans doute entendu parler du « choc culturel » et des ces 4 « phases » qui sont une façon de décrire les mécanismes d’adaptation. Plus qu’un processus psychologique qu’on traverse de façon ordonnée, ces 4 phases sont plutôt 4 états émotionnels « classiques » entre lesquels on navigue.

Après un an d’expatriation, dans quel état émotionnel êtes-vous le plus souvent ? Si c’est un état d’esprit positif qui a pris le dessus, bravo, c’est que vous vous êtes bien adaptés ! Bien que cet état d’adaptation puisse encore évoluer, bien sûr, car les choses évoluent sans cesse.

Si vous êtes de ceux pour qui ce chemin est, encore aujourd’hui, difficile voire douloureux, vous avez besoin de refaire le plein de carburant pour continuer. Cet été, c’est le bon moment !
Mais tout dépend de la façon dont vous planifiez votre séjour, et dont vous mettez à profit les moments de pause pour réfléchir ou discuter.


Refaire le plein d’énergie et de motivation cet été, pour repartir d’un bon pied

Chaque année, la planification de mon retour en France pour les vacances n’est pas une mince affaire. Véritable pèlerinage, il comprend les incontournables séjours dans ma famille et avec mes amis. Joie des retrouvailles, qui cependant laisse place trop rapidement à une frénésie d’activités, liées à un programme surchargé. Bilan, après 2 ou 3 semaines, lors du retour dans mon pays d’expat : je rentre épuisée, avec des kilos en plus, et pas que dans mes valises !

Comment éviter cela ? En faisant la part belle à mes propres attentes et besoins, en prévoyant des moments de pur plaisir et des moments de pause. Il me faut les planifier clairement dans mon agenda, pour être sure qu’ils aient bien lieu. Il me faut parfois résister ou expliquer aux autres que ces moments me sont indispensables. C’est difficile parfois de refuser les invitations, cela peut apparaitre égoïste mais je sais que mon mental est en jeu, au retour dans mon pays d’expat.


L’été, le retour en France : le bon moment pour faire le point

Avant de penser à se ressourcer, on a besoin d’abord de décompresser. Ralentir le rythme, se reposer, se relaxer. Pour cela, rien de mieux que de prévoir des moments « vides » de tout engagement ou activité, des moments de farniente, où l’on pourra laisser son esprit vagabonder et sa créativité s’épanouir. C’est la condition nécessaire pour pouvoir réfléchir et faire un retour sur soi, son expérience.

Quel que soit votre degré d’adaptation en expat, cet été, c’est le bon moment pour faire le point et réfléchir au chemin parcouru et à celui qui reste à faire, pour booster votre motivation et votre confiance en vous, pour repartir d’un bon pied avec des objectifs et une énergie renouvelée.

Prenez du recul et réfléchissez à votre année d’adaptation. Rappelez-vous des temps forts de cette année écoulée : quels sont les moments heureux, ou ceux où vous avez été fiers de vous ? Quels ont été ceux de doute, de frustration ou même de déception, de peine ? Quelles situations vous ont marqués, en plus ou en moins : qui vous ont fait rire, vous ont surpris, vous ont choqués, vous ont embarrassés ... Dans chacun de ces moments mémorables, qu’avez-vous appris, sur vous-même sur les autres, et sur votre pays d’expat ? Que de chemin parcouru en un an ! Quelles leçons en tirez-vous pour le futur ?

Pour mieux structurer cette réflexion, je vous propose d’articuler vos réponses sur ces trois points :

1.    Où en êtes-vous aujourd’hui ?  Quels étaient vos objectifs et attentes à votre arrivée ? Quel est votre niveau d’atteinte de ceux-ci ? Quels obstacles ou difficultés avez-vous rencontré ?
2.    Comment vous êtes-vous adapté ? Qu’est ce qui a bien marché ? Qu’est ce qui n’a pas marché ? Qu’est ce qui a été (et reste) difficile à gérer?
3.    Et maintenant ? Quelles sont les options possibles ? Quels sont les nouveaux objectifs que vous pouvez vous fixer ? Quelles sont les étapes et actions à mettre en place? Qui peut vous aider ?

A l’issue de cette réflexion, vous vous définirez de nouveaux objectifs « SMART » pour l’année à venir. SMART avec S comme Spécifique, M comme Mesurable, A comme Ambitieux, R comme Responsabilisant et T comme Transformant. Concentrez vous sur un ou deux objectifs seulement, significatifs et ambitieux, pour amorcer la démarche. N’oubliez pas de prévoir comment vous fêterez votre réussite dans un an !

Savez-vous qu’un coach professionnel peut vous guider dans cette réflexion et apporter une valeur ajoutée majeure afin de garantir efficacité et réussite? Il ou elle peut vous apporter des idées inexplorées, des ressources, des références, vous responsabiliser sur vos objectifs et vous accompagner tout au long de leur mise en œuvre.

En savoir plus au sujet de Bénédicte Franchot :

Chacun est le capitaine de son propre et unique voyage. Mon expérience de l’expatriation et plus largement de la transition, professionnelle ou personnelle, me permet d’accompagner efficacement et de manière pertinente mes clients : expatriés, mais aussi entreprises, et organisations associatives, dans leurs projets et programmes de développement des compétences interculturelles et d’adaptation. 25 ans d’expatriation, ayant habité et travaillé dans de multiples pays, en Europe et en Asie, m’ont permis de construire mon expertise pour mieux vous guider.

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