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Expatriation et gestion de carrière : capitaliser sur son expérience d’expatrié

Expatriation et gestion de carrière : gérer sa carrière, à l’aller comme au retour. Comment capitaliser sur son expérience d’expatrié, au retour en France ? L’expérience de Bénédicte Franchot, aujourd’hui expatriée en Italie.

un homme et une femme se tape dans la main au travailun homme et une femme se tape dans la main au travail
Photo de krakenimages sur Unsplash
Écrit par Bénédicte Franchot
Publié le 14 novembre 2023, mis à jour le 2 juillet 2024

Bénédicte est partie vivre et travailler à l’étranger à un moment clé de sa carrière et de sa vie familiale. Dauphinoise d’origine, puis parisienne, ouverte au monde qui l’entoure, elle a souhaité s’évader et découvrir ce qui se cachait derrière les frontières de son pays. Elle a décidé de partir pour la Pologne, d’abord, puis de découvrir le Japon. Elle ne voulait pas simplement faire du tourisme mais acquérir une expérience professionnelle sur laquelle elle pourrait capitaliser à son retour. Comme elle, de nombreux Français choisissent l’expatriation dans l’objectif de s’ouvrir à d’autres perspectives, d’autres façons de travailler et d’acquérir de nouvelles compétences. 74% des expatriés estiment que l’expatriation fait progresser leur carrière, selon l’enquête numéro 2 du Baromètre Expat Communication 2023.

Développer un profil international, prouver sa capacité à relever des défis, accéder à un meilleur niveau de responsabilité et de salaire… Il y a de multiples raisons pour choisir de s’expatrier.

Les entreprises voient également dans une expérience à l’étranger l’opportunité pour leurs cadres de relever un challenge, de développer des compétences clés, notamment des compétences de savoir-être, de leadership et d’adaptabilité, très convoitées et difficilement développables en restant dans un environnement franco-français.


Pourtant, au retour, une expérience à l’étranger n’est pas un atout qui va de soi.
Avoir travaillé à l’étranger est rarement perçu par les recruteurs français comme un atout dans un profil, aussi absurde que ça puisse paraître. 

Aussi, à leur retour en France, les expatriés doivent faire face à un double défi :

  •     Prouver que les compétences acquises à l’étranger sont transférables et apportent une réelle valeur ajoutée pour leur entreprise et pour l’équipe qu’ils rejoignent,
  •     Valoriser un parcours atypique et affronter le regard critique de collègues et de professionnels des Ressources Humaines qui n’ont jamais quitté la France.

Comment relever ces 2 défis ? Les retours d’expérience de nombreux « ex-expats » mettent en lumière 5 facteurs clés, 5 « best practices » pour qu’au retour l’expatriation soit véritablement l’accélérateur de carrière recherché.


1.    Garder à l’esprit l’objectif de départ
Oui, cela parait contre-intuitif ! Si de nombreuses personnes s’expatrient pour sortir de leur zone de confort, confiantes dans le fait que cela va leur apporter de multiples occasions de se développer et d’apprendre, beaucoup perdent de vue cet objectif une fois sur place. L’excitation du départ, puis le dépaysement, la prise d’autonomie, la découverte et les challenges de l’adaptation sur place font perdre de vue l’objectif de départ.
L’immersion totale dans un nouvel environnement entraine une évolution des objectifs, et le court terme prend le pas sur le long terme, le local sur l’international.

La magie de l’expatriation opère une transformation de notre état d’esprit qui s’effectue au prix d’une perte de vue de notre environnement de départ et d’une déconnection de nos anciens collègues et managers.


2.    Rester en contact avec la France
Pour éviter cette déconnection, il faut faire l’effort de garder le lien avec la France :  notre réseau, nos anciens collègues et amis. Faire sa « tournée des popottes » régulière, au moins une fois par an, pour s’informer des dernières tendances, des récentes réorganisations, des évolutions de carrière, par exemple.
Le voyage en France pour les fêtes de fin d’année, notamment, peut être l’opportunité de recontacter et rencontrer d’anciens collègues, relations ou managers.

Pour éviter un atterrissage brutal, lors du retour définitif en France, il faut anticiper et ne pas perdre le contact avec amis et collègues restés en France.
Il faut veiller, tout au long de l’expatriation, à prendre régulièrement de leurs nouvelles, à discuter informellement des évolutions personnelles et professionnelles, de l’actualité et des changements d’organisation.

Entretenir de cette façon notre réseau nous permet de :

  •    Ne pas repartir de zéro et ne pas avoir à reconstruire son réseau quand on rentre définitivement en France,
  • Nous tenir au courant des opportunités de job (rappel : 80% des offres sont dans le «marché caché »), de garder de la flexibilité pour pouvoir les saisir au vol. Cela vaut la peine d’écourter de quelques mois son expatriation pour saisir une belle opportunité !

Pour en savoir plus sur la façon de procéder, une masterclass gratuite "Networking 101 for expats" est organisée par Bénédicte en décembre. Pour plus d’information et s’inscrire, la contacter ou la suivre sur LinkedIn .


3.    Valoriser son expérience en expatriation
Capitaliser sur son expérience d’expatrié signifie :

a.    Savoir identifier les compétences que l’on a développé à l’étranger, qui sont devenues nos forces, nos atouts,
b.    Savoir les valoriser et en parler de façon authentique et originale, en faire des éléments de différenciation,
c.    Rechercher les opportunités professionnelles qui vont nous permettre de les exploiter, de les mettre en œuvre, les utiliser au quotidien, dans un job ou un projet au retour.

C’est un défi complexe à relever dans la mesure où il est difficile d’avoir une idée claire de nos propres forces et aspirations, car celles-ci se transforment lors de l’expatriation. Il faut aussi savoir traduire ses expériences, ses réussites ou challenges, en termes d’apprentissage et de compétences transférables, ce qui demande une bonne compréhension du concept de compétence ainsi qu’une capacité à en parler et les illustrer de manière concrète.

C’est encore plus difficile si on a quitté le monde du travail pour accompagner son conjoint en expatriation. Pourtant l’adaptation dans un pays nouveau et les nombreuses activités, même si elles ne sont pas salariées, permettent de développer de multiples compétences, intéressantes et transférables dans une activité professionnelle.


4.    Travailler son « pitch »
La clé réside dans l’élaboration d’un discours à la fois simple, concret et original, sur son expérience et les compétences qu’on a pu ou su développer en expatriation. Une sorte de pitch. Le fait d’avoir mis en œuvre cette compétence dans un pays étranger donne à notre discours un coté exotique qui le rend accessible et original pour de potentiels recruteurs ou managers.

Par exemple, tout le monde peut dire « j’ai un bon esprit d’équipe », mais qu’en est-il vraiment ? Que veut-on dire par esprit d’équipe ? Comment cela se manifeste, et quelle différence cela apporte, concrètement, dans la façon de travailler ? Quel impact cela peut-il avoir ? En quoi cela peut-il intéresser un recruteur ou un manageur ?

« Avant le Japon, j’étais assez individualiste, du fait de mon éducation et de ma culture française qui tend plutôt vers cela. Au Japon, j’ai appris ce que « jouer collectif » veut dire. Toutes les pratiques au quotidien sont orientées vers le collectif, depuis la façon de dire bonjour ou au revoir jusqu’à la conception collective de chaque action, et la célébration avec l’équipe de chaque évènement : arrivée puis départ d’un stagiaire, changement de saisons... Mon premier contact avec l’équipe a été sous les cerisiers en fleurs, j’ai même trinqué avec le CEO (que je n’avais d’ailleurs pas encore identifié comme tel !). Bien sûr jouer collectif impose un rythme plus lent, mais « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin »


5.    Se faire accompagner
Le succès de notre expatriation joue contre nous : trois expatriés sur dix ne prévoient pas leur retour, d'après l’enquête Opinionway – Observatoire de l’expatriation 2020 – Banque Transatlantique. Pourtant – à l’exception d’un très petit nombre d’expatriés « à vie », il faudra bien l’envisager un jour !

La préparation est critique dans la réussite du retour, surtout sur le plan professionnel. C’est un exercice à part pour lequel il n’existe pas de guide ni de mode d’emploi, car les situations individuelles sont uniques.

Capitaliser sur son expérience en expatriation, entretenir son réseau en France,  valoriser ses compétences, travailler son pitch, tout cela peut paraitre difficile ou compliqué, mais on a le choix de ne pas le faire seul. Des spécialistes et professionnels peuvent nous accompagner efficacement. Bénédicte est coach de carrière, spécialiste du bilan de compétences, n’hésitez pas à la contacter. Elle pourra vous aider à capitaliser sur votre expérience d’expatrié et à booster votre carrière à votre retour.

 

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