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Les entreprises françaises et italiennes s’unissent pour la transition écologique

un arbre dans une boule de vert écologique protégéeé par deux mainsun arbre dans une boule de vert écologique protégéeé par deux mains
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 8 mars 2023, mis à jour le 9 mars 2023

Lors d’une table ronde réunissant de grandes entreprises françaises et italiennes, organisée par le CCI France Italie, cinq priorités ont émergé pour accélérer le changement vers un futur durable.

 

La transition écologique est une priorité, et la conscience de son urgence est désormais partagée par les institutions, les entreprises et les citoyens. Six Italiens sur dix se déclarent prêts à accepter 100% des changements que les solutions vertes apporteront, à condition qu'elles ne présentent aucun risque pour la santé, qu’elles soient réellement efficaces et que les coûts soient équitablement partagés. C'est ce qui émerge du "Baromètre de la Transformation Ecologique", une enquête réalisée à l’échelle mondiale par le groupe Siram Veolia et la société de recherche Elabe en 2022, et dont les résultats ont été présentés ce lundi à Milan par Maria Vittoria Pisante, directrice Stratégie et Développement  de Siram Veolia, à l’occasion d’une table ronde réunissant des dirigeants de groupes français et italiens, amenés à se confronter sur la question : « Comment accélérer la transformation écologique : le rôle et la vision des entreprises ».  

Siram Veolia, s’est ainsi engagé à ce que « tant les entreprises et les administrations publiques accompagnées par Siram Veolia à travers des projets d'efficacité énergétique et de décarbonation, que les collectivités avec lesquelles sont développés des projets de sensibilisation à l'environnement, soient conscientes de l'urgence d'agir et deviennent promoteurs de changement », a expliqué Maria Vittoria Pisante.

 

Transition écologique : Des stratégies partagées pour atteindre des objectifs communs

Lors de l’événement, organisé par la CCI France Italie dans le cadre de son Club CSR, les dirigeants des entreprises participantes – BNL BNP Paribas, Carrefour Italie, Guillin Italia, Groupe Lactalis en Italie, Siram Veolia, Studio Pirola Pennuto Zei – se sont inspirés des résultats de l’enquête pour distinguer cinq objectifs concrets afin d’accélérer le processus de transition écologique dans le monde des entreprises :

1. l’importance du dialogue et de la comparaison entre les entreprises, renforçant également la collaboration des filières
2. la communication basée sur la transparence et la tangibilité des données
3. la réglementation des revendications des entreprises sur les questions environnementales dans les activités de communication
4. l’identification d'indicateurs communs pour mesurer l'impact environnemental
5. la création de bases de données au niveau institutionnel pour rendre les données homogènes et comparables.

 

table ronde dirigeants français et italiens
Acteurs de la table ronde organisée le 6 mars 2023 à la Torre Diamante à Milan, siège de BNP Paribas

 

« Les entreprises ont une grande responsabilité et un important rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique. C’est uniquement à travers une vision partagée et des actions concrètes et coordonnées, qu’il sera possible de promouvoir une économie durable pour l'avenir », a déclaré Denis Delespaul, président de la CCI France Italie. C’est d’ailleurs dans cet objectif que la Chambre a lancé le club CSR en 2020, un espace de dialogue et d’échanges sur les thèmes liés au développement durable, qui voit à ce jour la participation de 21 grands groupes français et italiens appartenant à différents secteurs.


Parmi eux, Carrefour Italia entend jouer un rôle stratégique pour promouvoir des pratiques durables sur l’ensemble de la filière. « Carrefour Italia est le maillon de l'ensemble de la chaîne, des producteurs aux consommateurs, s'engageant au quotidien à favoriser l'adoption de comportements vertueux pour l'environnement », a ainsi affirmé Paola Accornero, DRH et Secrétaire Générale de Carrefour Italie. Et de rappeler les objectifs pris par le groupe leader de la grande distribution à travers le plan Carrefour2026, qui vise à favoriser la transition écologique, comme notamment atteindre la neutralité carbone pour les magasins physiques d’ici 2040 et pour l’e-commerce d’ici 2030. Le plan passe par le développement de la filière courte, la réduction du gaspillage alimentaire et des emballages et la récupération de 100% des déchets grâce au tri sélectif.
Pour une information transparente à l’égard des consommateurs, Carrefour a également créé un portail accessible à tous, 20megatons.com, sur lequel le groupe de la grande distribution et ses partenaires, rendent compte de leurs bonnes pratiques visant à contrôler et réduire les émissions de gaz à effet de serre liés aux produits vendus dans ses magasins, et ainsi diminuer de 20 Mégatonnes les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030.


« Dans le secteur agroalimentaire, la durabilité et l'innovation [comme la digitalisation] sont aujourd'hui des éléments indispensables pour conduire la transition du secteur vers un système plus transparent, respectueux de la santé et de l'environnement », a quant à lui commenté Gianmarco Tammaro, Responsable Développement Durable du Groupe Lactalis en Italie.
Pour cela, l’entreprise de produits laitiers s’est fixé plusieurs directives, parmi lesquelles le bien-être animal et la réduction de l’impact environnemental.

Au-delà de la réduction de l’impact, il s’agit également de « conduire la totalité de la filière vers une croissance durable, tout en créant une culture plus diffuse jusqu’au consommateur final », a ajouté Gianmarco Tammaro.


Autre acteur fondamental de la transition écologique, le groupe Guillin, leader sur le marché des emballages pour les produits frais alimentaires. « Nous n’avons pas attendu les normes européennes », a affirmé Etienne Le Labourier, directeur général du groupe en Italie en citant l’exemple du recours à l’éco-design pour réduire le poids des emballages, ou encore l’utilisation de nouveaux matériaux et d’emballages recyclables à 80% voire plus pour certains, dans le respect de l’économie circulaire. Guillin a également lancé plusieurs études visant à mesurer l’impact environnemental de ses propres matériaux, comme le « cycle de vie » de l’emballage complet d’une barquette de framboises par exemple.

« La mesure est un élément essentiel pour la définition de la durabilité, mais il est nécessaire d'avoir quelques indicateurs communs », précise toutefois Etienne Le Labourier.

Mais la transformation écologique a un coût. Les banques sont en effet amenées à devoir accompagner les transitions de leur clientèle, des consommateurs aux entreprises. « Le défi est aussi de savoir favoriser ces changements d’une façon concrète, gérable et équitable », a commenté Luca Ranieri, Responsable ESG & Relations Extérieures chez BNL BNP Paribas en Italie. « Dans le secteur financier, il est nécessaire de mettre en place une base de données commune et une méthodologie partagée, afin de rendre les interventions mesurables et comparables. Tout cela pourrait conduire à des avancées dans une perspective réellement inclusive », a-t-il ajouté.

 

La transition écologique, une réalité normative complexe à anticiper

Sur leur chemin vers la transition écologique, les entreprises ne doivent pas seulement anticiper les normes – généralement européennes – mais aussi changer d’approche.
« Pour les entreprises italiennes, la transformation de leur business model en termes d'ESG est devenue essentielle, à la fois parce qu'il répond aux attentes des consommateurs mais aussi parce que pour les entreprises qui font partie de chaînes de production, il répond aux besoins des clients appelés par la loi à rendre compte sur leur propre responsabilité relative au développement durable et de celle de toute la chaîne d'approvisionnement », a relevé Anne-Manuelle Gaillet, Avocat associé du cabinet Pirola Pennuto Zei & Associati. « On passe ainsi d'une simple démarche de "conformité" à des obligations réglementaires à celle de "commodité" en termes de compétitivité, où la durabilité devient une des conditions essentielles pour entrer, voire simplement rester, dans une chaîne de production », a-t-elle ajouté.

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