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La santé italienne sous la loupe de l’OCDE

Malgré une dégradation du service de santé public, l’Italie se targue d'avoir l'une des espérances de vie les plus élevées de l’UE, selon le rapport de l’OCDE intitulé « Panorama de la santé : Europe 2024 ». La sédentarité de la population italienne pèse néanmoins sur le bilan.

médecins et infirmiers marchent dans un couloir d'hôpitalmédecins et infirmiers marchent dans un couloir d'hôpital
Unsplash
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 24 novembre 2024, mis à jour le 25 novembre 2024

 

Les Italiens sont un peuple sédentaire, même si leur espérance de vie est l'une des plus élevées d'Europe. C'est du moins ce qui ressort du rapport intitulé « Panorama de la santé : Europe 2024 » et publié par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En 2023, un enfant né en Italie pourra espérer vivre en moyenne 83,8 ans, soit le deuxième niveau le plus élevé de l'Union européenne, juste après l'Espagne, et 2,5 ans au-dessus de la moyenne continentale. Après une baisse supérieure à la moyenne de 1,3 an due aux décès dus à la Covid en 2020, l'espérance de vie en Italie s'est redressée, jusqu’à légèrement dépasser les niveaux d'avant la pandémie en 2023.

En Italie, comme dans d'autres pays européens, les hommes ont une espérance de vie inférieure à celle des femmes. En 2022, l'espérance de vie des Italiennes était de 84,8 ans, soit plus de quatre ans de plus que celle des hommes, qui était de 80,7 ans, souligne l'OCDE. Toutefois, les Italiennes passent un pourcentage plus élevé de leur vie à souffrir de problèmes de santé et de limitations d'activité (environ 20 %) que les Italiens (17 %). Résultat : l'écart entre les sexes en termes d'années de vie en bonne santé est pratiquement nul.

 

L'Italie, troisième pays le plus sédentaire de l'UE

L’une des explications pourrait trouver sa cause dans la sédentarité. Le rapport indique en effet que la population italienne présente l'un des taux d'activité physique les plus faibles des pays de l'UE. En 2019, seuls 19 % des adultes ont déclaré atteindre le niveau minimum recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) d'au moins 150 minutes d'activité physique par semaine. Ce chiffre « est alarmant si on le compare à la moyenne de l'UE, qui est de 32 % », relate le rapport.

Plus précisément, moins de 10 % des personnes âgées de plus de 65 ans respectent ces recommandations, ce qui fait de l’Italie le troisième pays le plus sédentaire de l'UE pour cette tranche d'âge, contre une moyenne de 22 % des pays de l'UE. Des données peu encourageantes concernent également les plus jeunes : en 2022, l'Italie se distinguait avec le plus faible pourcentage d'enfants de 11 et 15 ans parmi les pays de l'UE, respectant les recommandations de l'OMS en matière d'activité physique quotidienne. Seuls 11 % des jeunes de 11 ans respectaient ces directives, tandis que ce pourcentage tombait à 5 % chez les jeunes de 15 ans.

 

OCDE : « En Italie, un nombre d'infirmiers inférieur à la moyenne de l'UE ».

Le rapport de l’OCDE pointe par ailleurs le faible nombre d’infirmiers en Italie par rapport à la moyenne de l’UE : 6,5  contre 8,4 pour 1.000 habitants dans l’UE. Il manque au moins 65 000 infirmiers en Italie. Le nombre de médecins est néanmoins dans la moyenne des pays de l’UE (4,2 pour 1.000 habitants).
Pour atténuer la crise du personnel de santé, « le gouvernement italien a temporairement suspendu l'âge de la retraite obligatoire de 70 ans pour les médecins du système de santé national, augmenté le nombre annuel d'étudiants en médecine admis dans les facultés de médecine de plus de 10 % entre 2017 et 2022, et plus que doublé le nombre de postes de spécialisation avec le soutien des fonds du Plan de redressement et de résilience (PNRR) », rappelle l’OCDE dans son rapport.
Cependant, « ces mesures ne produiront leur plein effet qu'à la fin de la décennie, et les pénuries de personnel dans des spécialités moins attractives, telles que la médecine d'urgence et la médecine générale/familiale, risquent de persister au-delà de 2030 », ajoutent les observateurs.  

 

Dégradation du service de santé public

Les médecins et infirmiers étaient d’ailleurs en grève dans le pays mercredi 20 novembre, pour dénoncer une dégradation du système de santé dans le pays et réclamer plus de moyens. L'Italie dépense en effet moins que la moyenne des pays européens et les chiffres sont encore en baisse cette année.

 

 

 

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