Depuis un mois, les cigarettes électroniques sont passées sous le monopole de l’Etat italien, engendrant une augmentation soudaine du prix des liquides de recharge de 4,50 euros.
Les cigarettes électroniques se voient frappées par une taxe qui pourrait bien faire partir en fumée le marché. Depuis le 1er janvier de cette année, les liquides de recharge des e-cigarettes ne se trouvent plus en ligne mais uniquement dans les tabacs et chez les revendeurs autorisés. Avec une peine sévère, s’élevant jusqu’à 40.000 euros, pour qui transgresserait cette mesure. La loi de stabilité 2018, approuvée en décembre 2017, a en effet conféré à l’Etat le monopole sur les cigarettes électroniques, au même titre que celui du tabac traditionnel. Résultat : une taxe de 0,39344 euros à laquelle il faut ajouter la TVA s’applique pour chaque millilitre de liquide - qu’il soit avec ou sans nicotine - soit plus de 4,50 euros par bouteille. En clair, une petite bouteille de 10 ml qui coûtait auparavant 4,50 euros se vend désormais à 9 euros. Ce qui a de quoi freiner la volonté des vapoteurs qui cherchent dans la cigarette électronique un moyen de se détacher du tabac traditionnel, dans un pays qui compte entre 70.000 et 83.000 décès liés au tabac par an, selon les chiffres du ministère italien de la santé.
Situation paradoxale
« En Italie, nous sommes dans une situation paradoxale où les cigarettes sont moins chères que dans les autres pays mais où les dispositifs de réduction des risques [comme celui des cigarettes électroniques] coûtent beaucoup plus cher », a déclaré Sergio Boccadutri, député démocrate, à la suite de l’approbation de la taxe par le conseil constitutionnel en novembre 2017.
Ce dernier avait alors estimé que le niveau de connaissance sur les effets de la cigarette électronique ne permettait pas d’assurer son innocuité, liquides sans nicotine compris. Or, considérant son attractivité pour les jeunes et les non-fumeurs, il a jugé opportun de les soumettre à un régime fiscale identique à celui du tabac traditionnel.
Lutte contre l’évasion fiscale
Les nouvelles mesures visent en outre à contrôler les produits destinés aux e-cigarettes, permettant leur traçabilité et d’éviter l’évasion fiscale liée à la contrefaçon, soutenait le groupe parlementaire en faveur de l’amendement.
En Europe
Début janvier, la Commission européenne a écarté, pour l’instant, l’idée d’une taxe applicable à l’e-cigarette. Reste que les Etats membres sont libres d’instaurer de telles taxes, comme l’a fait l’Italie donc mais aussi le Portugal, la Roumanie ou encore la Grèce. En France, si n’existe aucune taxe sur la cigarette électronique, il est toutefois interdit de vapoter dans les transports, les établissements scolaires et sur certains lieux de travail.