Les TGV et le Frecciarossa entre la France et l’Italie sont supprimés pendant «une petite année» en raison de l’éboulement survenu le 27 août en Savoie. Alors que les conséquences préoccupent des deux côtés des Alpes, zoom sur les solutions pour voyager entre la France et l’Italie sans prendre l’avion.
Les liaisons ferroviaires entre Paris et Milan, via Turin, sont interrompues depuis le 27 août dernier, depuis l'éboulement d'environ 15 mille mètres cubes de roches qui ont heurté les voies et l'autoroute entre Modane et Saint-Jean-de-Maurienne. La SNCF et Trenitalia, ainsi que leurs usagers, espéraient voir une reprise de la circulation des trains grande vitesse à partir du mois de novembre. Mais alors que les travaux n'ont pas encore pu commencer, la date de la réouverture s’éloigne davantage.
Les dégâts se révèlent plus importants que prévus : les liaisons ferroviaires entre la France et l’Italie ne devraient pas reprendre «avant une petite année», a déclaré le 30 septembre le préfet de Savoie, François Ravier.
Les voyageurs peuvent obtenir un remboursement du billet ou un réacheminement sans frais via un autre itinéraire.
Les itinéraires alternatifs par le rail et par la route pour voyager entre la France et l’Italie
Les voyages transfrontaliers se voient compliqués, mais il reste des solutions alternatives, sans prendre l’avion.
En train, l’itinéraire le plus rapide pour relier Paris à Milan est de passer par la Suisse – en empruntant un TGV Lyria et un Eurocity -, pour un voyage d’une durée totale d’environ 8h30 avec correspondance.
En passant par Nice, le voyage est plus long, environ 12 heures avec correspondance, mais dont une partie possible en voyageant de nuit. Deux solutions : emprunter le TGV ou un Intercités de nuit (entre Paris et Nice), puis un TER jusqu’à Vintimille et enfin un train Trenitalia entre Vintimille et Milan (ou inversement selon la ville de départ et d’arrivée).
Autre alternative, en autocar : Flixbus propose cinq trajets quotidiens directs entre la gare routière routière de Paris-Bercy et de Lampugnano, à Milan, offrant un voyage d’environ 12 heures.
Des risques pour l’économie et le tourisme
En France, les opérateurs et localités touristiques s’inquiètent à l’approche des vacances de Noël et d’hiver. La SNCF s’organise : les TGV devraient circuler jusqu’à Saint-Michel-de-Maurienne, puis des bus de substitution prendront le relai pour emmener les voyageurs jusqu’aux stations de ski de la Haute-Maurienne.
Selon La Transalpine Lyon-Turin, « L’annonce de la coupure pendant près d’un an de la liaison ferroviaire France-Italie par la Savoie a sonné comme un coup de tonnerre. Les conséquences écologiques et économiques s’annoncent désastreuses. »
Et pour cause, les milliers de passagers de la SNCF et de Trenitalia sur la liaison ferroviaire Paris-Milan, ainsi que les 170 trains de marchandises qui utilisent la ligne ferroviaire chaque semaine, doivent se rabattre sur d’autres solutions.
"L'essentiel des flux devrait logiquement se tourner vers l'avion et surtout vers la route. Avec davantage de camions, d'autocars et de voitures sur les autoroutes alpines déjà très fréquentées et une facture carbone qui s'annonce salée", s'inquiète le Comité transalpin Lyon-Turin.
« Il est facile de prévoir de graves répercussions sur le territoire, avec une augmentation notable du transport routier et les embouteillages qui en résultent », a souligné Dario Gallina, président de la Chambre de Commerce de Turin et nouveau président de l'Association AlpMed, qui regroupe les unions régionales et les chambres de commerce de Ligurie, Piémont, Provence Alpes Côte d'Azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Val d'Aoste, Corse et Sardaigne.
La vallée de la Maurienne se voit particulièrement exposée du fait de la fermeture imminente du tunnel routier du Mont-Blanc (entre le 16 octobre et le 18 décembre), axe stratégique européen, en raison d’importants travaux de manutentions et de restructurations.
De quoi relancer le rôle de la ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin, qui comprendra un tunnel de 57 kilomètres à travers les Alpes. La nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin, qui doit relier les deux villes en moins de deux heures a pour objectif d'augmenter largement le fret ferroviaire, mais aussi de désengorger les routes comme l'avance Telt (Tunnel Euralpin Lyon-Turin), la société franco-italienne en charge du projet. La ligne ferroviaire entre la France et l’Italie devrait ouvrir à l’horizon 2032.