La famille Wytenhove fête le centenaire de son arrivée à Milan. Elle a toujours participé à la vie de la communauté, notamment grâce à la Chambre de commerce et la Colonie française. Dominique perpétue cette tradition, tout en marquant un attachement très fort à sa ville natale
Dominique Orlandini Wytenhove, devant l'entrée de la CFCII (photo LPJ)
Elle se présente : Dominique Orlandini Wytenhove. Orlandini, c'est le nom de son mari. Wytenhove, c'est le sien. Un nom d'origine flamande, mais déjà présent en France sous Napoléon. Un nom imprononçable, les Italiens préfèrent Dominique !
Elle nous reçoit dans un bar en face de la Chambre de commerce, où elle travaille depuis 1969. Elle est passée par tous les services. Inscrite à la Communauté française de Milan et de Lombardie et à Milan Accueil, elle écrit dans le Petit Naville et organise des rallyes dans Milan. "Je suis une Française en Italie, explique cette franco-italienne. En France, je me sens un peu étrangère. Je compte en français, c'est donc ma langue maternelle. Mais j'ai dit mon premier mot en italien ! Et je préfère la cuisine italienne?"
Depuis l'arrivée de Gustave en 1907 pour Saint-Gobain, les Wytenhove ont toujours contribué à l'animation de la communauté française, en occupant des postes de président ou vice-président à la Chambre de commerce et à la Colonie française (aujourd'hui Communauté française de Milan et de Lombardie).
Les Français regrettent toujours Milan
Pendant les périodes de guerre, les Français partaient d'Italie. Paul, le père de Dominique, est ainsi né à Paris. "En 40, les expatriés ont été prévenus dans la nuit par le consul. On raconte que mon père est parti en smoking !" Deux filles sont nées à Paris en temps de guerre, puis Dominique à Milan.
Les Wytenhove ont toujours été très proches des Guieu, autre famille française de Milan (lire l'article). Ils louaient à l'année une maison sur le lac Majeur. "On nous appelait les Capulet et les Montaigu", rigole Dominique. "C'était le Club Med. On jouait à la pétanque ou au ping-pong, on faisait du ski nautique?"
A Milan, ils se retrouvaient dans les salons du Cercle français. Après des études à Aix-en-Provence, Dominique a rencontré son mari en vacances sur l'Ile d'Elbe. "J'ai toujours su que j'épouserai un Italien", confie-t-elle.
La communauté a changé et beaucoup d'expatriés ne s'installent que pour quelques années. "Il faut faire un effort pour bien connaître la langue, conseille Dominique. Observer et écouter avant de porter des jugements, essayer de comprendre la culture du pays." Avant de conclure : "Les Français sont moroses lorsqu'ils arrivent, mais finalement ils regrettent toujours Milan !"
Corentine GASQUET. (www.lepetitjournal.com - Milan) vendredi 9 novembre 2007

















































