Alors que le gouvernement de Giorgia Meloni vient de commencer à plancher sur le budget 2025, l'exécutif doit conjuguer avec des indicateurs économiques contrastés. Chômage, inflation, dette publique et croissance… Les chiffres-clés de la rentrée 2024 et les prévisions 2025 en Italie.
La rentrée politique italienne démarre avec quelques chiffres mensuels positifs fournis par l’Institut national des statistiques (Istat) le 30 août.
En juillet, le taux de chômage dans la Péninsule a poursuivi sa baisse, atteignant 6,5%, soit 0,4 points de moins que le mois précédent. Le taux d’emploi a quant à lui connu une nouvelle hausse, à 62,3% . Si l’emploi des femmes et des travailleurs indépendants a augmenté, le taux de chômage des jeunes reste très élevé, à 20,8%.
Quant à l’inflation, elle est descendue à 1,1% en août sur un an (contre 1,3% en juillet) en Italie, tout en augmentant de 0,2% par rapport à juillet, d’après l’Istat. Le taux italien résulte bien inférieur à celui de la zone euro, descendu à 2,2% en août d’après les estimations de l’Eurostat.
L’Istat explique cette nouvelle baisse par une diminution des prix des biens énergétiques (-6,1% en août contre -4% en juillet) et des biens durables (de -1,2% à -1,8%). Le prix moyen du panier de courses a néanmoins augmenté de 0,9% en août, contre 0,7% le mois précédent.
Excédent commercial de 29 milliards d'euros
Autre indicateur, publié durant l’été : l'Italie a dégagé en juin un excédent commercial de 5,06 milliards d'euros, contre 3,46 milliards pendant le même mois de 2023, notamment grâce à la baisse de la facture énergétique, a indiqué l'Institut national des statistiques (Istat).
La troisième économie de la zone euro a vu ses exportations baisser de 6,1% en juin sur un an, après un autre recul de 1,7% en mai. Parallèlement, les importations ont elles aussi poursuivi leur baisse, chutant de 9,6%, après un recul de 5% en mai.
Au premier semestre 2024, l'excédent commercial de l'Italie a atteint 29,1 milliards d'euros, alors qu’il se chiffrait à 9,8 milliards sur la même période de 2023.
Une croissance modérée
Si le chômage recule, le taux d’emploi augmente et le taux d’inflation fléchit, la croissance italienne reste néanmoins modérée.
La croissance du PIB italien a augmenté de 0,2% au deuxième trimestre. Et le gouvernement a abaissé en avril sa prévision, à 1% pour 2024, puis 1,2% en 2025. La Banque d'Italie, quant à elle, table sur une croissance de 0,6% en 2024, puis 0,9%.
La Commission européenne se montre quelque peu optimiste, estimant une croissance de 0,9% en 2024 et de 1,1% en 2025, d’après ses dernières prévisions.
Dette publique, un nouveau record en Italie
L’endettement de l’Etat italien ne cesse de se creuser. Repassée sous la barre des 2.700 milliards en novembre 2021, la dette italienne n'a cessé depuis d'augmenter.
En juin, la dette a atteint un nouveau record de 2.948,5 milliards d'euros, en hausse de 30,3 milliards sur un mois, a annoncé la Banque d'Italie dans un communiqué mi-août.
« L'augmentation reflète les besoins des administrations publiques (+15,3 milliards), la hausse des disponibilités liquides du Trésor (+13,5 milliards), ainsi que l'effet des "spreads" et primes d'émission et de remboursement, la réévaluation des titres indexés sur l'inflation et l'évolution des taux de change (+1,4 milliard) », détaille la Banque d'Italie.
Pour rappel, la dette italienne est l'une des plus élevées de l'Union européenne, à 137% du PIB. L'Italie est aussi le pays ayant présenté le déficit le plus important (7,4% du PIB) l'an dernier.
En comparaison, la dette publique française s'établit à 110,7% du PIB, et atteignait 3.159,7 milliards d'euros au premier trimestre 2024.
Des taux élevés, qui ont obligé l'Union européenne à formellement lancer fin juillet une procédure pour déficit public excessif contre l'Italie, la France et cinq autres États membres (Belgique, Hongrie, Pologne, Slovaquie et Malte). Pour rappel, le Pacte de stabilité fixe la limite de déficits publics à 3% du PIB, et de la dette à 60% du PIB.
L’Italie comme les autres pays ciblés doivent envoyer d'ici septembre à la Commission européenne leurs plans sur la manière de réduire leur déficit à moyen terme.
Les marges de manœuvre budgétaires de l'exécutif italien s’annoncent donc restreintes.