Axé sur les classes moyennes, le projet de budget proposé par le gouvernement de Giorgia Meloni prévoit le retour de l'Italie dans les normes budgétaires européennes, en repassant sous la barre des 3%.


Le gouvernement italien a validé, vendredi 17 octobre, un projet de budget 2026 ultraprudent qui va lui permettre de sortir de la procédure pour déficit excessif imposé par Bruxelles dès le printemps prochain avec un déficit public qui devrait être porté à 2,8% du PIB.
Dans la lignée des précédents budgets, la nouvelle loi de finance 2026 ne devrait présenter aucune « folies budgétaires », comme le défend la Première ministre Giorgia Meloni depuis son accession au pouvoir il y a trois ans.
D’autant que l’exercice se présente dans un cadre contraint par les règles budgétaires européennes et une croissance faible : 0,7 % en 2026 après + 0,5 % cette année.
Un projet prudent en Italie
Les mesures prévues pour 2026 ne devraient pas dépasser les 18,5 milliards, soit 0,8 % du PIB, contre 46 milliards en 2023 et 35 milliards en 2025. Ces mesures seront financées à 60% par une réduction des dépenses, et 40% par des recettes supplémentaires, annonce le gouvernement.
Comment seront financées les mesures ?
Le gouvernement mettra les banques à contribution à hauteur de 4,5 milliards en 2026, et 11 milliards sur trois ans. "Acceptée à contre-coeur" par les banques selon Giancarlo Giorgetti, et suite à bras de fer au sein même de la majorité, cette lourde contribution utilisera notamment des provisions passées par les banques et assurances et passera aussi par l'augmentation d'un impôt local sur les entreprises.
D’autre part, l’impôt forfaitaire payé par les résidents étrangers sur leurs revenus à l’étranger, va être relevée de 200.000 à 300.000 euros en 2026. Cette flat tax était fixée à 100.000 euros lors de sa mise en place par la loi en 2017.
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Une baisse d’impôts parmi les mesures phares
Le budget 2026 se développe selon « quatre priorités », selon Giorgia Meloni : « des mesures pour les ménages et la natalité, le soutien aux salaires, des aides aux entreprises et plus de fonds pour la santé publique », a expliqué la Première ministre en conférence de presse à l’issue du conseil des ministres vendredi soir.
Le budget vise en priorité les salariés de la classe moyenne qui bénéficieront d’une réduction d’impôt. Les contribuables gagnant entre 28 000 et 50 000 euros par an verront leur taux marginal d’imposition baisser de 35 à 33 %. De quoi les satisfaire dans la perspective des élections législatives de mi-2027.
D’autre part, les hausses de salaires seront encouragées : le budget taxera à 10 % seulement ces augmentations. Les déductions fiscales seront en outre aménagées en fonction du nombre d’enfants à charge. Concernant les retraites, les pensions les plus basses devraient être augmentées de 20 euros par mois, et le bonus pour les mères salariées doit passer de 40 à 60 euros par mois.
L’âge légal de départ à la retraite - indexé sur l’espérance de vie certifiée par l’Istat depuis 2009 - sera relevé progressivement, passant de 67 ans aujourd’hui à 67 ans et trois mois le 1er janvier en 2026, 67 et 2 mois en 2027, et 67 ans et 3 mois en 2028. Les préretraités et les personnes exerçant des travaux pénibles seront néanmoins exonérés.
Le budget prévoit également un financement supplémentaire du système de santé publique à hauteur de 5 milliards d'euros en 2026. Ces fonds devraient permettre d'embaucher environ 6.300 infirmiers et 1.000 médecins, et augmenter les salaires des infirmiers d'environ 1.630 euros en 2026.
Cette proposition de loi de finances publiques doit encore être validée par le Parlement italien.
Des performances économiques confirmées
Le gouvernement de Giorgia Meloni vante des performances économiques confirmées par le Fonds monétaire international « meilleures des attentes », avec un rapport déficit/PIB de 3,3% en 2025. Et après Standard & Poor’s en avril et Fitch en septembre qui ont relevé la note de l’Italie de BBB à BBB+, l’agence de notation DBRS a également promu l’Italie vendredi soir, réhaussant la note de BBB à A.
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