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Georges de La Tour : L’art qui prend vie autour d’une bougie

La Tour expo MilanLa Tour expo Milan
Georges de La Tour "L'argent versé", National Art Gallery Leopoli
Écrit par Monica La Rivière
Publié le 13 février 2020, mis à jour le 13 février 2020

Le Palazzo Reale de Milan inaugure l'année avec une grande exposition dédiée au peintre français et ses contemporains. Un travail exceptionnel et concerté qui a permis d'accueillir 15 toiles significatives de Georges de La Tour sur 28 prêts du monde entier. Jusqu'au 7 juin 2020.

Le mystère La Tour

De par son intérêt pour les jeux dramatiques d'ombres et de lumières, Georges de La Tour (1593-1652) est apparenté à Caravaggio (1571-1610) qui le précède. Rien ne prouve toutefois qu'il ait pu voir ses œuvres, car il ne semble jamais s'être déplacé en Italie ni du Duché de Lorraine, où il est né et s'est affirmé, ni de la France, quand il est au service du roi Louis XIII. Tout comme son correspondant italien cependant, il a été oublié les siècles qui ont suivi et n'a été redécouvert qu'au XXème siècle, et non sans une certaine difficulté, par des historiens de l'art qui ont dû croiser leurs expertises pour reconnaître et dater ses œuvres. Par la rareté d'indices sur son compte, il est resté longtemps un mystère à décrypter.
Un effort similaire a réuni un comité scientifique de haut calibre au sein de cette importante exposition que l'on doit au partenariat public-privé entre Le Palazzo Reale, la Commune de Milan et l'éditeur MondoMostreSkira.

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Georges de La Tour, Saint Jean-baptiste dans le désert, Musée de La Tou Vic-sur-Seille

Un style moderne et incomparable

Qu'il ait été inspiré par Caravage ou par ses contemporains flamands ou pas, le style de Georges de La Tour est incomparable quand on parle de ses nocturnes à la bougie. Ses figures sont stylisées et élégantes. Ses sujets sont inspirés à la Bible ou à la vie courante.
C'est sa fascinante et moderne Madeleine Pénitente (1635-1640), provenant de la National Gallery de Washington, qui inaugure le parcours à travers des sections à thèmes. La sainte, représentée assise de trois quart, les cheveux tombant sur ses épaules, le visage partiellement éclairé par une chandelle à sa fin, médite sur le caractère éphémère de la vie, quand elle est dédiée au seul plaisir. Les symboles y sont caractéristiques : un miroir pour la vanité, le crâne pour la connaissance mais aussi la mort qui nous attend tous, et la bougie qui se consume comme la vie. De La Tour nous invite par cette toile à partager la méditation silencieuse et solitaire de Madeleine.

 

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Georges de La Tour, La Madeleine pénintente, National Gallery of Art, Washington D.C

On est ainsi continuellement invité à participer aux états d'âme ou aux situations intimistes des personnages, éclairés par une seule bougie : L'éducation de la Vierge, Les joueurs de dés, Saint Sébastien soigné par Irène, Saint Jean-Baptiste dans le désert, Job raillé par sa femme, Le reniement de Pierre...
En outre, une savante sélection d'œuvres des contemporains de La Tour nous apprend que le début du 17ème siècle était friand de ces scènes nocturnes et d'expérimentation à la lumière artificielle. Les autres grands artistes exposés sont Gerrit von Honthorst, Jan Lievens, Adam de Costner, Frans Hals, Jan van Bijlert, Paulus Bor, Jacob, Carlo Saraceni et un artiste allant même à se faire appeler Maître à la Lueur de Chandelle !
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