

Récompensé par le prix de la mise en scène lors de la dernière édition du festival de Cannes, Drive est un coup de maître signé Nicolas Winding Refn. Dans ce film d'action au rythme discontinu, les amateurs de cinéma d'auteur se retrouveront plus que les accros des grosses productions américaines
Synopsis
Un jeune homme solitaire, surnommé "The Driver", conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Shannon, son manager qui lui décroche tous ses contrats, voit en son poulain un pilote exceptionnel, capable de concourir sur les circuits de stock-car professionnels. Pour réaliser ce rêve ils décident de s'associer avec deux malfrats afin de trouver le financement nécessaire pour monter une écurie.
Entre temps, le pilote s'éprend de sa voisine de pallier, Irène, qui élève seule son fils, le père étant derrière les barreaux. Lorsque ce dernier sort de prison et se retrouve enrôlé de force dans un braquage, le pilote décide de lui venir en aide, par affection pour Irène et son fils. Mais l'expédition tourne mal et le danger pèse à présent sur la famille de l'ex taulard. "Driver" prend dès lors la décision de traquer un par un les commanditaires de ce braquage.
Un film comme on ne s'y attend pas
"Strano" (étrange en langue française), voilà ce que nous pouvions entendre comme première impression à la fin de la séance. Cette réaction d'étonnement fut d'ailleurs similaire à celle des critiques cinéma lorsque le jury du festival avait sélectionné le film de Winding Refn pour le prix de la mise en scène. Car contrairement à ce que laisse suggérer la bande d'annonce, Drive n'est pas un de ces films d'actions spectaculaires, digne des blockbusters américains. Mises à part quelques scènes de courses de voitures et de combats (d'ailleurs d'une violence inouïe) le film est d'un calme assourdissant, dans lequel le personnage principal ne prononce pas plus de 350 mots ! Une Américaine, Sarah Deming, a même décidé de porter plainte contre Film District, la société qui distribue le long métrage. La jeune femme estime que le distributeur "a assuré la promotion du film Drive de manière similaire à Fast&Furious ainsi qu'à des films et séries du même genre. Mais Drive n'a que très peu de similarités avec un film de poursuite ou de course". La plaignante demande aujourd'hui le remboursement de sa place de cinéma et l'interdiction de diffusion des bandes-annonces.
Une mise en scène magistrale complétée par un fabuleux Ryan Gosling
Pas surprenant que le film ait eu le prix de la mise en scène à Cannes. Tout au long de la pellicule, le réalisateur danois, Nicolas Winding Refn, use des décors, des jeux de lumières ou encore d'une bande originale sublime pour transporter le spectateur dans un monde où tout est implicite et suggéré. On ne connaitra par exemple jamais le nom du héros.
Mais la plus grande qualité de ce film réside dans son casting de haut vol avec dans le rôle principal, un Ryan Gosling qui donne une véritable âme au personnage par son charisme naturel. Après Blue Valentine en juin, Crazy, Stupid, Love en septembre et en attendant prochainement les Marches du pouvoir de George Clooney, le beau Ryan est devenu la nouvelle coqueluche d'Hollywood.
Très apprécié de la critique cinématographique, Drive risque de décevoir les passionnés de courses de voitures spectaculaires. En revanche, les passionnés de cinéma d'auteur s'y retrouveront par la superbe mise en scène de Nicolas Winding Refn. Reste à savoir dans laquelle de ces catégories vous vous trouvez.
Bande Annonce VOST & Affiche officielle du film DRIVE
Laurent Maurel (www.lepetitjournal.com/milan) mardi 18 octobre 2011
Interdit au moins de 12 ans
En version originale au cinéma Arcobaleno -Viale Tunisia, 11- Milano- 0229 406 054















































